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Le théologien et le philosophe, F. Schleiermacher, au début du XIXe siècle, a bouleversé la théorie et la pratique de l'interprétation en fondant sa doctrine herméneutique sur une analyse du phénomène de la compréhension du langage, conçu comme expression de la pensée et de l'esprit individuels. C'est à ce titre que l'herméneutique de Schleiermacher a pu servir de paradigme aux fondateurs de la science historique au début du XIXe siècle, W. von Humboldt, A. Boeckh et G. Droysen, avant que W. Dilthey, à la fin du siècle, fasse de la compréhension, dans le cadre d'une "Critique de la raison historique" et d'une philosophie de la vie, la marque distinctive des "Sciences de l'esprit". Cette tradition herméneutique, étroitement liée à la naissance des sciences historiques et humaines, a longtemps été occultée tant en raison de la "radicalisation ontologique" de l'herméneutique opérée par Heidegger que de l'emprise, plus récemment, des structuralismes. Au moment où la publication d'un certain nombre de traductions de Schleiermacher et de Dilthey, mais aussi d'ouvrages consacrés à l'histoire de l'herméneutique, témoigne d'un regain d'intérêt pour cette approche, il semble opportun de revenir sur le moment privilégié de la naissance du paradigme herméneutique. Naissance doit ici s'entendre en deux sens. Il s'agissait d'abord d'éclairer, dans l'oeuvre même de F. Schleiermacher, la genèse de l'herméneutique, ancrée dans une perspective théologique particulière et portée par une ontologie définie. "Naissance" désigne aussi le moment où la notion schleiermachérienne de compréhension, chez les premiers grands théoriciens de l'histoire, devient un concept de référence. Ici, la naissance du paradigme herméneutique est aussi celle des problèmes que l'épistémologie des sciences humaines doit encore aujourd'hui affronter, sous une forme évidemment plus complexe, en raison de la diversification des disciplines et du raffinement de leur problématique interne. Ce volume, qui réunit des contributions originales de spécialistes français et allemands, est l'aboutissement de travaux menés dans le cadre du Centre de Recherche Philologique de l'Université Charles de Gaulle/Lille III où, sous l'impulsion de Jean Bollack, a été mis en oeuvre, depuis de longues années, un programme de recherches sur l'hstoire des pratiques interprétatives.
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