De la mort de Voltaire à la révolution de 1848, les savants, philosophes et écrivains redéfinissent leur rôle politique, dans le sillage d'une Révolution française perçue comme étant l’oeuvre des philosophes. Les intellectuels s’interrogent sur les effets politiques de leurs textes, les conditions d’une participation aux charges administratives et éducatives, de leur fonctionnarisation ou d’une prise de parole qui touche un public plus large que le cercle savant.
À rebours d’une histoire qui les présente en héros sous la forme de l’opposant ou du grand écrivain, les études réunies ici mettent en lumière les rapports de force inhérents aux réseaux d’intellectuels et les conceptions parfois divergentes qu’ils développent, notamment sur la pureté du savoir théorique. À travers l’étude de certaines figures marquantes telles que Johann Gottlieb Fichte ou Germaine de Staël, de réseaux comme celui des membres de l’Institut ou d’événements comme l’affaire des « sept de Göttingen », cet ouvrage éclaire aussi bien la dimension sociale que réflexive de ces prises de position politiques.
L’approche se veut ici pluridisciplinaire, associant analyses historiques, littéraires et philosophiques ; elle met en évidence les effets de miroirs entre intellectuels français et allemands, et revient sur la revendication de généalogies occasionnellement transfrontalières.
Introduction. la fête : un enjeu entre sacré et profane
Philippe Desmette, Philippe Martin
Ouverture : Obligations, calendriers liturgiques et festivités.
Regards anthropologiques sur les religions non occidentales
Lionel Obadia
Première partie. Le temps de la fixation des normes
Le dimanche chômé à l'époque romano-barbare
Bruno Dumézil
Fêtes et jours chômés dans le monde carolingien (VIIIe-Xe siècles)
Charles Mériaux
Les jours fériés et leur observance en Occident entre le XIIIe et le XVe siècle
Catherine Vincent
Jours chômés et fêtes dans la moitié nord du royaume de France au XVe siècle, d'après les normes épiscopales
Christine Barralis
Deuxième partie. Situations établies et réformes à l’Époque moderne
La réforme des fêtes de précepte dans les Pays-Bas autrichiens en 1751 : une affaire d’État(s)
Philippe Desmette
Le débat sur la réduction des fêtes religieuses de précepte en Italie au XVIIIe siècle : Guadagnini et le Progetto di fissazione del calendario ecclesiastico
Marco Rochini
Prélats jansénistes et calendriers diocésains dans la France septentrionale
Philippe Moulis
La fête processionnelle en France au XVIIIe siècle entre dévotion et police
Gaël Rideau
Identités urbaines et fêtes d’obligation à Lyon au XVIIIe siècle
Nicolas Guyard
Troisième partie. Aux marges de la catholicité
Un calendrier à l’épreuve.
Dimanches et jours fériés en Angleterre fin XVIe-XVIIe siècle
Alain Cabantous
Les fêtes dans le monde réformé (XVIe-XVIIIe siècles)
Yves Krumenacker
Une fête religieuse impensable chez les protestants français ?
La « fête des morts dans l’Église réformée » (1901)
Nicolas Champ
Quatrième partie. La fête contemporaine : entre continuité et innovation
Contraindre à la messe
Philippe Martin
Repos dominical et jours fériés en Belgique au XIXe siècle : la transformation des obligations religieuses en revendication sociale
Pierre-Olivier De Broux, Florence Maertens de Noordhout
Calendrier légal et temps religieux.
Célébrer la messe pro populo de Benoît XIV à Pie IX
Vincent Petit
Conclusions
Philippe Desmette, Philippe Martin