À sa mère qui lui demandait quelle était la signification d'Une saison en enfer, Arthur Rimbaud fit cette réponse sibylline : « J'ai voulu dire ce que ça dit, littéralement et dans tous les sens ». À son ami Delahaye, il avait déclaré auparavant : « Mon sort dépend de ce livre ». Enfin, dans le chapitre conclusif d'Une saison en enfer, le damné reconnaît que « Oui l’heure nouvelle est au moins très-sévère ». Ces déclarations montrent que l’opuscule de 1873 est un livre empreint de gravité, le seul que Rimbaud ait d’ailleurs publié. Pourtant, un tel sérieux ne saurait se décliner en maximes univoques, en adages mémorables ou aboutir à une morale pratique. La sagesse tragique de Rimbaud prend la forme d’énigmes. La critique a donc comme devoir d’enquête d’affronter tous azimuts les points de résistance du livre pour en désigner les sens et tenter de les dévoiler. En dépit de la considérable bibliographie rimbaldienne, Une saison en enfer est une œuvre peu étudiée, qui continue t’intimider. Le présent volume entre ainsi dans un « combat spirituel » avec ce livre, en affronte les obstacles, n’en contourne pas les enjeux retors. Il doit permettre au lecteur de se constituer un indispensable savoir sur l’œuvre qui se transformera par la suite en un nouveau plaisir du texte au cœur d’une lucidité partagée, loin de tout « enfer » de la lecture.
Introduction
Delphine Carrangeot, Bruno Laurioux, Vincent Puech
Première partie. Les cadres spatiaux
Images, effigies et corps du prince à Rome : une mise en scène du discours impérial dans la cité
Stéphane Benoist
La fête urbaine plutôt que le rite curial :
Alphonse le Magnanime et Naples (1442-1458)
Roxane Chilà
La Chambre des Époux : les usages politiques d'un espace rituel (fin XVe-début XVIIe s.)
Delphine Carrangeot
Deuxième partie. Les acteurs
Funérailles de Justinien et avènement de Justin II selon Corippe : la cohérence d’une cérémonie palatiale
Vincent Puech
Le rôle des ordres de chevalerie dans la ritualisation de la cour
Jacques Paviot
Concepteur, acteur, narrateur : le héraut, protagoniste central des rituels de cour à la fin du Moyen Âge
Thalia Brero
Jeu royal. Société de cour et culture chevaleresque à la Renaissance
Nicolas Le Roux
Troisième partie. Les mises en scène
Rituels invisibles : les cérémonies auliques autour de Marc Aurèle (121-180)
Benoît Rossignol
La table dans les cérémonials pontificaux de la fin du Moyen Âge
Bruno Laurioux
Le cérémonial à la cour de Philippe II d’Espagne : un certain discours sur le corps du prince
Sylvène Édouard
« Le roi enleva son masque et se montra tel que lui-même. »
Les mascarades à la cour des Tudors, divertissements ou cérémonies ? (1520-1600)
Olivier Spina
Conclusions
Delphine Carrangeot, Pauline Lemaigre-Gaffier
Remerciements