Peut-on faire du « retard français » un objet des sciences sociales? Oui, à la condition de s'attacher au discours sur le retard et de délaisser la posture évaluative qui conduit soit à la « tardophilie » soit à la « tardophobie ». Depuis le XVIIIe siècle, le discours sur le retard, lié à l'idéologie du progrès, a envahi l'espace public en... Lire la suite
Peut-on faire du « retard français » un objet des sciences sociales ? Oui, à la condition de s'attacher au discours sur le retard et de délaisser la posture évaluative qui conduit soit à la « tardophilie » soit à la « tardophobie ». Depuis le XVIIIe siècle, le discours sur le retard, lié à l'idéologie du progrès, a envahi l'espace public en devenant une rhétorique de l'insuffisance et du changement. L'analyse de cette rhétorique en action permet de rendre compte des multiples significations qui lui sont attachées, des croyances et des représentations associées et de ses évolutions dans le temps. L'analyse du corpus des rapports de la planification des années 1950-1960 en matière de science et de technologie montre comment ce discours a été un élément de la politique scientifique et technologique. Les retards sont définis à travers quatre grands « régimes de normativité »: celui fondé sur l'idée du progrès de la science pour lui-même ; celui fondé sur l'idée d'une interdépendance entre les disciplines scientifiques ou entre la science et la société; celui fondé sur la comparaison géographique et, enfin, celui fondé sur l'objectif administratif ou managérial. Constatant au cours du dernier demi-siècle la montée en puissance du régime de la «géocomparaison», ce phénomène est expliqué par les représentations des élites, l'institutionnalisation de la comparaison internationale et la mise en place d'un dispositif intellectuel qui la sert : les statistiques sur la science et la technologie.
Remerciements
Introduction.
Filles et garçons des « cités » dans la tourmente ?
Ordre du genre, question raciale, relégation sociale
Carine Guérandel et Éric Marlière
Partie 1.
Au-delà du stigmate « jeunes des cités », des filles et des garçons aux expériences plurielles
Des scènes, des trajectoires et des cas.
Enquêter auprès de « jeunes de banlieue »
Fabien Truong
Quand les filles emploient la force.
Les effets de l'oppression masculine en contexte populaire
Pauline Beunardeau
Distanciation et stigmatisation entre jeunesses urbaines
Perrine Devleeshouwer
La stigmatisation comme moteur de l'engagement politique des « jeunes de cités » : des parcours proches et différents en fonction du genre
Elsa Lagier
Partie 2.
Quand le stigmate genré et racisé « jeunes des cités » s'institutionnalise
« Racialisation, religion et genre : quand l’intersectionnalité prend corps, elle vit en banlieue »
Fatima Khemilat
L’intégration par le sport dans les « cités » : des politiques genrées et racisées
Carine Guérandel
Des filles et des quartiers.
Regard sociologique sur les conduites déviantes des adolescentes des territoires marginalisés
Stéphanie Rubi
Au procès d’une « bande » : d’une question sociale à sa traduction judiciaire
Guillaume Teillet
Conclusion.
Une sociologie de la « jeunesse des cités » sans excuses sociologiques ?
Carine Guérandel et Éric Marlière