Cet ouvrage collectif est le fruit d'un colloque sur les philosophies du plaisir qui a réuni philologues et philosophes, spécialistes de l'Antiquité et de la Renaissance, en juin 2004, à l'Université de Lille 3. Les études proposées analysent d'abord la formation des pensées du plaisir dans le monde antique et les débats qu'elles suscitèrent entre les différentes écoles, des grands théoriciens de l'Antiquité grecque jusqu'au début de l'ère chrétienne. Elles mettent aussi en évidence les réajustements et les discussions qui eurent lieu parfois au sein même des grandes familles philosophiques, chez les Cyrénaïques et les Épicuriens, mais aussi chez les Néoplatoniciens. On mesure alors combien l'Antiquité reste attachée à une pensée hédoniste dont la poésie latine s'est faite l'écho. En explorant ensuite le champ de la réception humaniste, ces travaux permettent d'évaluer la dette des philosophes de la Renaissance à l'égard de leurs prédécesseurs grecs et romains, mais aussi, dans un cadre politique, religieux et moral différent, de mieux cerner les enjeux d'une pensée du plaisir au sein de nouvelles configurations philosophiques, qu'il s'agisse de l'épicurisme chrétien d'un Lorenzo Valla ou de l'alliance d'épicurisme et de néoplatonisme chez Marsile Ficin. De glissements en réappropriations, un vaste corpus se dessine, en particulier de langue latine, assez délaissé jusqu'à présent et que ce recueil propose d'explorer.
Introduction. la fête : un enjeu entre sacré et profane
Philippe Desmette, Philippe Martin
Ouverture : Obligations, calendriers liturgiques et festivités.
Regards anthropologiques sur les religions non occidentales
Lionel Obadia
Première partie. Le temps de la fixation des normes
Le dimanche chômé à l'époque romano-barbare
Bruno Dumézil
Fêtes et jours chômés dans le monde carolingien (VIIIe-Xe siècles)
Charles Mériaux
Les jours fériés et leur observance en Occident entre le XIIIe et le XVe siècle
Catherine Vincent
Jours chômés et fêtes dans la moitié nord du royaume de France au XVe siècle, d'après les normes épiscopales
Christine Barralis
Deuxième partie. Situations établies et réformes à l’Époque moderne
La réforme des fêtes de précepte dans les Pays-Bas autrichiens en 1751 : une affaire d’État(s)
Philippe Desmette
Le débat sur la réduction des fêtes religieuses de précepte en Italie au XVIIIe siècle : Guadagnini et le Progetto di fissazione del calendario ecclesiastico
Marco Rochini
Prélats jansénistes et calendriers diocésains dans la France septentrionale
Philippe Moulis
La fête processionnelle en France au XVIIIe siècle entre dévotion et police
Gaël Rideau
Identités urbaines et fêtes d’obligation à Lyon au XVIIIe siècle
Nicolas Guyard
Troisième partie. Aux marges de la catholicité
Un calendrier à l’épreuve.
Dimanches et jours fériés en Angleterre fin XVIe-XVIIe siècle
Alain Cabantous
Les fêtes dans le monde réformé (XVIe-XVIIIe siècles)
Yves Krumenacker
Une fête religieuse impensable chez les protestants français ?
La « fête des morts dans l’Église réformée » (1901)
Nicolas Champ
Quatrième partie. La fête contemporaine : entre continuité et innovation
Contraindre à la messe
Philippe Martin
Repos dominical et jours fériés en Belgique au XIXe siècle : la transformation des obligations religieuses en revendication sociale
Pierre-Olivier De Broux, Florence Maertens de Noordhout
Calendrier légal et temps religieux.
Célébrer la messe pro populo de Benoît XIV à Pie IX
Vincent Petit
Conclusions
Philippe Desmette, Philippe Martin