Les femmes dans la vie politique en Allemagne. Un dossier dirigé par Anne-Laure Briatte-Peters et François Danckaert, avec des contributions de K. Wolff - Les organisations féminines indépendantes après 1945 ; C. Bouillot - Les stratégies communistes de mobilisation politique des femmes dans les premières années de l'après-guerre ; V. Dubslaff - Les femmes en quête de pouvoir ? Le défi de la participation politique en République démocratique allemande (1949-1990) ; A. Knaut - Les femmes dans les parlements de la RFA 1949-2013 ; U. Kletzing - Maires et mairesses ; C. Holtz-Bacha - Femmes en politique et leur comportement face aux médias ; A. Bernier-Monod - L'image médiatique de Louise Schroeder, maire, adjointe au maire et députée de Berlin-Ouest (1947-1953) ; N. Hillenweck - Ursula von der Leyen, une ministre prise à son propre piège médiatique ? ; A.-M. Corbin - Daniela Dahn, une femme qui dérange les certitudes ; A.-L. Briatte-Peters - Les femmes dans le parti Die Grünen ; C. Teissier, Femmes à droite ; N. Willmann - Les femmes dans le parti Die Linke ou le complexe de Rosa Luxemburg ; F. Danckaert - Les femmes au NPD…
ÉDITORIAL
J. VAILLANT – Nouveaux accents dans la politique étrangère de l'Allemagne ?
DOSSIER
Les femmes dans la vie politique allemande depuis 1945
Un dossier dirigé par Anne-Laure Briatte-Peters et François Danckaert
A.-L. BRIATTE-PETERS – Les femmes dans la vie politique allemande – une irrésistible ascension ?
K. WOLFF – L'image de la femme apolitique : les associations féminines indépendantes et leur travail d'éducation citoyenne auprès des femmes après 1945
C. BOUILLOT – Les stratégies communistes de mobilisation politique des femmes dans les premières années de l’après-guerre
V. DUBSLAFF – Les femmes en quête de pouvoir ? Le défi de la participation politique en République démocratique allemande (1949-1990)
A. KNAUT – Les femmes dans les parlements de la RFA de 1949 à 2013 – De la marginalité à la normalité ?
C. HOLTZ-BACHA – La fin du plafond de verre et des stéréotypes ? Des rapports entre femmes politiques et médias
A. BERNIER-MONOD – « La mère de Berlin », représentation de Louise Schroeder dans la presse écrite (1947-1957)
N. HILLENWECK – Ursula von der Leyen :une image médiatique ambivalente
A.-M. CORBIN – Daniela Dahn : le refus des compromissions
A.-L. BRIATTE-PETERS – Les Verts à l’épreuve de la parité
C. TEISSIER – Femmes à droite : quelles évolutions dans les partis de la démocratie chrétienne en Allemagne ces deux dernières décennies ?
N. WILLMANN – Les femmes dans le parti Die Linke ou le complexe de Rosa Luxemburg
F. DANCKAERT – Les femmes au NPD :entre lobbying et antiféminisme ?
DOSSIER
Jürgen Habermas et l’Europe
Un dossier introduit par Alexandre Dupeyrix
C. BOUCHINDHOMME – Habermas et l’Europe
A. DUPEYRIX – Quelle finalité pour l’Union européenne ? Habermas et le concept de démocratie transnationale
D. GOELDEL – Jürgen Habermas, pédagogue de l’Europe dans la mondialisation
L’actualité sociale par B. Lestrade
Hommage à Claude Lusset (1928-2013)
K. EISENÄCHER, M.A. – La situation des anciens « enfants de la chute du Mur » (Est) en 2013 : forment-ils une « génération » dans l’Allemagne d’aujourd’hui ?
P. SCHÖTTLER – Trois formes de collaboration : l’Europe et la réconciliation franco-allemande – à travers la carrière de Gustav Krukenberg, chef de la « Division Charlemagne »
Comptes rendus
Index des auteurs publiés et des auteurs traités dans Allemagne d’aujourd’hui en 2013
Résumé
L'image de la femme apolitique : les associations féminines indépendantes et leur travail d’éducation citoyenne auprès des femmes après 1945
Cet article examine la question de savoir pourquoi, au plus tard à partir des années 1950, les structures politiques traditionnelles ont recommencé à se consolider en RFA, bien que juste après la fin de la guerre en 1945, les femmes aient pris un nouveau départ prometteur. Une des réponses données par les actrices de l’époque était que les femmes ne trouvaient pas un accès adéquat à la politique partisane parce que des structures politiques obsolètes dominées par les hommes se réinstallaient, favorisant ainsi la marginalisation politique des femmes. Cette contribution propose une autre grille de lecture. Les structures politiques masculines n’étaient pas les seules responsables de cette mise à l’écart : l’image de la « femme apolitique », à laquelle il faut offrir une « éducation de rattrapage » pour qu’elle puisse jouer un rôle dans la sphère publique, a eu elle aussi un impact important. Cette construction discursive – c’est la thèse exposée ici – est un reliquat de la lutte menée par l’« ancien » mouvement féminin pour accroître la participation politique des femmes. En se considérant comme les héritiers de l’ancien mouvement féminin, les comités de femmes créés après 1945 ont repris les modèles sexués dominants du XIXe siècle, avec toutes les répercussions qu’ils pouvaient avoir sur la politique, la société et la culture. Les protagonistes de l’après 1945 ont ainsi conforté inconsciemment la représentation des rapports de genre du XIXe siècle et consolidé une structure sociétale patriarcale qui semblait pourtant ébranlée après 1945.
Zusammenfassung
Die Figur der unpolitischen Frau – die unabhängigen Frauenverbände und ihre staatsbürgerliche Frauenbildungsarbeit nach 1945
In diesem Artikel wird der Frage nachgegangen, warum sich spätestens ab den 1950er Jahren in der BRD die gewohnten Politikstrukturen wieder verfestigten, obwohl es direkt nach Kriegsende 1945 einen vielversprechenden weiblichen Aufbruch gegeben hatte. Eine Antwort, die auch die damaligen Protagonistinnen gaben, lautete, dass Frauen keinen adäquaten Zugang zur Parteipolitik fanden, weil sich überholte, männlich geprägte Politikstrukturen wieder etablierten und Frauen damit an den politischen Rand gedrängt wurden. In diesem Artikel wird eine andere Lesart vorgeschlagen. Nicht die männlichen Politikstrukturen alleine waren an dem Zurückdrängen von Frauen schuld, auch die Figur der ‚unpolitischen Frau', die für eine öffentliche Rolle nachträglich noch ‚gebildet‘ werden muss, hat hier ihren Anteil. Diese narrative Figur – so die These in diesem Artikel – ist ein Überbleibsel aus dem Kampf der ‚alten‘ Frauenbewegung um politische Partizipation. Dadurch, dass sich die Frauenausschüsse nach 1945 als Töchter der alten Frauenbewegung verstanden, übernahmen sie die zugrundeliegenden Geschlechtermodelle des 19. Jahrhunderts mit all ihren Auswirkungen auf Politik, Gesellschaft und Kultur. Die Protagonistinnen nach 1945 zementierten somit unbewusst die Geschlechterrollen des 19. Jahrhunderts und verfestigten eine patriarchale Gesellschaftsstruktur, die nach 1945 auf der Kippe zu stehen schien.
Résumé
Les stratégies communistes de mobilisation politique des femmes dans les premières années de l'après-guerre
Nés de l’idée qu’un engagement matériel et social incombait spécifiquement aux femmes dans la situation d’urgence de l’immédiat après-guerre, des comités féminins pluripartites qui regroupaient des femmes de différentes sensibilités et revendiquaient d’accroître leur participation politique sont apparus très tôt dans toute l’Allemagne. Au sein de ces comités qui ont constitué les embryons de futures organisations féminines, les femmes communistes étaient particulièrement actives dans toutes les zones d’occupation. Le KPD puis le SED de la zone soviétique et de la jeune RDA ont fait de cet engagement, ainsi que de la représentation essentialiste qui le sous-tendait alors fréquemment, l’instrument privilégié de leur stratégie de mobilisation des femmes, et ont institutionnalisé rapidement le « mouvement féminin unitaire » appelé à devenir une « courroie de transmission » du parti dans la société. La comparaison Est-Ouest montre que dans le contexte de la guerre froide, le principe du « travail féminin au-dessus des partis » était voué à l’échec dans la mesure où, à l’Est, il servait de plus en plus à endoctriner les femmes sans étiquette politique, tandis qu’à l’Ouest, les nouvelles organisations de femmes excluaient leurs adhérentes communistes et reprenaient les orientations de l’ancien mouvement féminin « bourgeois ».
Zusammenfassung
Kommunistische Strategien zur politischen Mobilisierung der Frauen in den ersten Nachkriegsjahren
Ausgehend von der Notwendigkeit eines materiellen und sozialen Engagements der Frauen, das in der Notsituation der unmittelbaren Nachkriegszeit als spezifisch weibliche Aufgabe betrachtet wurde, entstanden sehr früh in ganz Deutschland überparteiliche Frauenausschüsse, denen Frauen aller demokratischen Parteien angehörten und die ihre politische Partizipation fördern sollten. In diesen Ausschüssen, die den Kern künftiger Frauenorganisationen bildeten, waren Kommunistinnen in allen Besatzungszonen besonders aktiv. Die KPD bzw. die SED in der sowjetischen Besatzungszone und der frühen DDR machte dieses Engagement sowie den damit verbundenen, damals weit verbreiteten essentialistischen Diskurs zum Hauptinstrument ihrer politischen Mobilisierung von Frauen und institutionalisierte früh die „einheitliche Frauenbewegung", die bald zu einem „Transmissionsriemen“ der Partei in der Gesellschaft erklärt wurde. Der Ost-West-Vergleich zeigt, wie das Prinzip der überparteilichen Frauenarbeit im Kontext des Kalten Krieges bald scheiterte, da im Osten zunehmend parteilose Frauen dadurch „geschult“ werden sollten, während im Westen die neuen Frauenorganisationen ihre kommunistischen Mitglieder ausschlossen und sich am Vorbild der alten bürgerlichen Frauenbewegung orientierten.
Résumé
Les femmes dans les parlements de la RFA de 1949 à 2013 – De la marginalité à la normalité ?
Cet article décrit l'évolution de la représentation des femmes dans les parlements allemands à l’échelle du Bund, des Länder et des communes depuis 1949. Depuis la fondation de la République fédérale d’Allemagne, la part des femmes dans les parlements est passée en moyenne de 5 à 30 %, mais il apparaît que cette évolution s’est faite en trois étapes. Après avoir été très limitée pendant des décennies, l’augmentation a été rapide au cours des années 1990, avant de céder la place, à partir de 1998, à une phase de stagnation, avec une part de femmes d’en moyenne 30 %. Cette évolution est examinée à l’aide de la recherche internationale et donne lieu à une interprétation alternative. J’émets en effet l’hypothèse qu’elle n’est pas déterminée de façon prépondérante par des facteurs institutionnels, tels que les systèmes électoraux ou l’introduction de quotas, mais que des facteurs culturels, comme les différentes conceptions de l’égalité entre les sexes, la socialisation des sexes ou encore les rôles genrés acceptés dans la société, jouent un rôle important voire essentiel. Je pose enfin la question de savoir s’il faut interpréter la stabilité ou la stagnation de la représentation des femmes dans les parlements comme le symbole de la normalité de leur présence dans les parlements ou alors plutôt comme un signal d’alarme qui révèle la persistance de structures masculines immuables.
Zusammenfassung
Frauen in bundesdeutschen Parlamenten von 1949-2013 – Von der Marginalität in die Normalität?
Der vorliegende Artikel beschreibt die Entwicklung der Frauenanteile in bundesdeutschen Parlamenten auf Bundes-, Länder- und kommunaler Ebene seit 1949. Seit der Gründung der Bundesrepublik Deutschland stieg der Anteil der Frauen in den Parlamenten von im Schnitt 5 Prozent auf 30 Prozent. Dabei ist auffällig, dass die Entwicklung in drei Schritten vor sich ging. Auf den jahrzehntelang nur sehr geringen Anstieg folgte ab den 1990er Jahren ein rasches Anwachsen der Frauenanteile. Seit 1998 stagnieren die Frauenanteile im Schnitt bei 30 Prozent. Diese Entwicklung wird im Licht der internationalen Forschung diskutiert und eine alternative Lesart vorgeschlagen. So nehme ich an, dass die Entwicklung nicht überwiegend von institutionellen Faktoren, wie Wahlsysteme und die Einführung von Frauenquoten, beeinflusst wird, sondern dass im entscheidenden Maße kulturelle Faktoren, wie Einstellungen zur Geschlechtergleichheit, Geschlechtersozialisation und in der Gesellschaft akzeptierte Geschlechterrollen eine wichtige, wenn nicht gar wesentliche Rolle, spielen. Der Beitrag schließt mit einer Diskussion, ob die Stabilität bzw. Stagnation der Frauenanteile in den Parlamenten ein Symbol für die Normalität von Frauen in Parlamenten ist oder doch eher als ein Warnsignal zu lesen ist, das auf nach wie vor stabile männliche Strukturen hinweist.
Summary
Women in German Parliaments 1949-2013. From Exclusion to Normality?
The article describes the evolution of women’s representation in German parliaments on all three levels of the political system (local, regional and federal) since the founding of the German Federal Republic in 1949. In sum, there is an increase of female MPs from 5 to roughly 30 percent until 1998 and stagnation since then. Based on current international research I discuss the reasons for the slight increase until the late 1980s, the strong increase since the 1990s and the stagnation since 1998. As an alternative explanation I assume that the changing development is caused by cultural factors (attitudes to gender equality, gender socialization and accepted gender roles in society) and institutional structures of the political system (mainly the voting systems and the introduction of quotas). Finally, I discuss if the stability (or stagnation) of women’s representation is a symbol for integration and normality of women parliamentarians or an alarm signal for stable male structures.
Résumé
La fin du plafond de verre et des stéréotypes? Du rapport entre femmes politiques et médias
En Allemagne, le plus haut poste au gouvernement est occupé depuis 2005 par une femme. Le plafond de verre, qui avait jusque là entravé la carrière des femmes vers les plus hautes sphères de la politique, a commencé à se fissurer. Mais les femmes ayant des ambitions en politique se heurtent manifestement toujours à des barrières : les femmes restent des étrangères en politique. Étant donné que les médias déterminent largement l'image que se fait la population de la politique et contribuent à décider si, et dans quelle mesure, les femmes correspondent à cette image, les femmes politiques sont forcées de tenir compte des attentes qui en découlent si elles veulent faire carrière en politique. De ce fait, elles doivent se soumettre à un numéro d'équilibriste entre, d’un côté, les attentes de la société envers les femmes quant au comportement et aux compétences qui leur sont attribuées et, de l’autre, les exigences liées à la politique, dont les règles de fonctionnement portent une forte empreinte masculine.
Cette contribution opère la synthèse des résultats d’analyses de couvertures médiatiques portant sur des femmes politiques et des conclusions formulées sur la façon dont les médias et les femmes politiques se traitent mutuellement. À la lumière de ceux-ci, elle apprécie la portée et les limites des succès des femmes dans la politique allemande.
Zusammenfassung
Die gläserne Decke durchbrochen und den Stereotypen entkommen? Wie Politikerinnen und Medien miteinander umgehen
In Deutschland ist das wichtigste Regierungsamt seit 2005 mit einer Frau besetzt. Die gläserne Decke, die Frauen beim Aufstieg in die höheren Sphären der Politik bislang behinderte, hat Risse bekommen. Offenbar gibt es aber noch immer Barrieren für Frauen, die in der Politik aufsteigen wollen; Frauen bleiben Fremde in der Politik. Da die Medien das Bild prägen, das sich die Bevölkerung von der Politik macht, und damit beeinflussen, ob und wie Frauen in dieses Bild passen, müssen Politikerinnen die daraus entstehenden Erwartungen berücksichtigen, wenn sie in der Politik Karriere machen wollen: Für sie entsteht daraus eine schwierige Gratwanderung zwischen Erwartungen an weibliches Verhalten und ihnen zugewiesene Kompetenzen auf der einen und der männlich geprägten Politik entsprechenden Anforderungen auf der anderen Seite.
Dieser Beitrag trägt Ergebnisse aus Analysen der medialen Berichterstattung über Politikerinnen und Erkenntnissen zum Umgang von Politikerinnen mit den Medien zusammen und beurteilt vor diesem Hintergrund Erfolge und Misserfolge von Frauen in der deutschen Politik.
Summary
The glass ceiling crashed ‒ no more stereotypes? How female politicians and media deal with each other
Since 2005, the most important office in the German government lies in the hands of a woman. The glass ceiling that made it difficult for women to climb up the ladder to the higher political spheres, got cracks. However, there still seem to be barriers for women who want to get ahead in the political business. Women still appear as "the other" in the politics. The media have an important impact on people's image of politics and whether and in what way women are part of the picture. Therefore, women have to deal with the ensuing expectations if they want to make a career in politics. As a consequence, they are sent on a tightrope walk: On the one hand, they have to meet the expectations and competencies that are associated with female behavior, on the other hand, they have to prove that they are up to the standards of the male business of politics.
This article summarizes findings from studies of media reporting about female politicians and how women deal with the media and assesses the success and the failures of women in German politics.
Résumé
« La mère de Berlin », représentation de Louise Schroeder dans la presse écrite (1947-1957)
Seule femme maire de Berlin à ce jour et une des rares femmes à accéder à de hautes responsabilités dans l'Allemagne de l'après-guerre, Louise Schroeder est aujourd’hui largement oubliée de l’historiographie comme du grand public. Âgée de 60 ans lorsqu’elle devient maire intérimaire, cette sociale-démocrate demeure à la tête de la ville de mai 1947 jusqu’à décembre 1948. Le cas Schroeder est hors du commun du fait de son sexe, de son statut intermédiaire d’intérimaire et du contexte tumultueux du Berlin d’avant la division.
Cette analyse porte sur l’image de Louise Schroeder la presse de l’après-guerre. Dans quelle mesure les stéréotypes genrés dominent-ils son image médiatique ?
La plupart des articles de presse qui lui sont consacrés dénotent une « approche biologique », soulignant son apparence physique et ses vertus considérées comme féminines, mais passant sous silence son engagement politique. Toutefois, en se voyant décerner le titre de « mère de Berlin » par les médias, Louise Schroeder revêtait une dimension symbolique transcendant le schéma ordinairement associé à la première génération de femmes politiques. Enfin, la presse de l’Est, s’efforçant d’endiguer ce mythe, construisit un contre-récit présentant Louise Schroeder comme une « mauvaise mère ».
Zusammenfassung
„Die Mutter von Berlin": Louise Schroeders Darstellung in der Nachkriegspresse (1947-1957)
Louise Schroeder bleibt bis heute die einzige Oberbürgerbürgermeisterin von Berlin und ist eine der wenigen Frauen, die im Nachkriegsdeutschland hohe politische Funktionen bekleidete. Dennoch ist sie historiografisch in Vergessenheit geraten. Diese Sozialdemokratin war 60, als sie amtierende Oberbürgermeisterin von Berlin wurde, ein Posten, den sie vom Mai 1947 bis Dezember 1948 bezog. Aufgrund ihres Geschlechts, ihrer Mittelstellung als Stellvertreterin und des stürmischen Kontextes des Berlin vor der Teilung ist der Fall Schroeder ungewöhnlich.
Dieser Beitrag untersucht Louise Schroeders Image in der Presse der Nachkriegszeit. Inwiefern bestimmen Genderstereotypen ihr Image in den Medien?
Die meisten ihr gewidmeten Presseartikel weisen einen „biologischen Ansatz" auf, betonen nämlich ihr Aussehen und ihre als weiblich betrachteten Tugenden, blenden aber ihre politische Tätigkeit ab. Jedoch weicht die Figur Louise Schroeder von der üblichen medialen Darstellung der ersten Generation politischer Frauen ab, insofern als die Medien ihr den höchst symbolischen Titel der „Mutter von Berlin“ verliehen. Schließlich konstruierte die Presse Ostdeutschlands eine Gegenerzählung von Louise Schroeder als „Rabenmutter“, um diesen positiven Mythos einzudämmen.
Summary
« The Mother of Berlin », Representation of Louise Schroeder in the Post-War Press (1947-1957)
Only female mayor of Berlin to this day and one of the few women to accede to high responsibilities in Post-War Germany, Louise Schroeder has fallen into oblivion. Aged 60 when she became interim mayor of Berlin, this social-democrat remained at the head of the city from May 1947 until December 1948. The case Schroeder is worth examining, as it intertwines issues of gender, post war politics and the troubled context of Berlin before the division.
This contribution analyses Louise Schroeder’s image in the post-war press. To which extent do gendered stereotypes dominate her image in the media?
Most articles dedicated to her person demonstrate a “biological approach", in so far as they underline her physical appearance and her virtues, considered as typically feminine, and neglect her political activity. However, the figure of Louise Schroeder gained a symbolic dimension, which differed from the usual representation of the first generation of political women. Indeed, she was conferred the title of “Mother of Berlin" by the media. Finally, the press of Eastern Germany, in an attempt to contain this positive myth, constructed a counter narrative depicting Louise Schroeder as a “cruel mother”.
Résumé
Ursula von der Leyen : une image médiatique ambivalente
Tant en France qu'en Allemagne, les hommes et et des femmes politiques sont l'objet d'une médiatisation croissante. En Allemagne on a ainsi pu constater un intérêt particulier, cultivé par l'intéressée, pour Ursula von der Leyen, femme politique allemande de premier plan. Mère de sept enfants, médecin, elle s'est affirmée en tant que ministre de la famille au sein du premier gouvernement Merkel. Elle a impulsé une rénovation de la politique familiale allemande et du modèle familial conservateur au sein de la CDU. C'est le traitement médiatique de la ministre U. von der Leyen proposé par le Süddeutsche Zeitung, le Bildzeitung et le Welt, trois journaux qui se distinguent par des orientations politiques et de contenus différentes, qui est ici étudié d'une part sous l'angle des stéréotypes hommes-femmes. D'autre part, on analyse également l'impact des tendances que sont la « peopolisation » ou de la « personnalisation « à l'égard de la ministre et comment celle-ci cherche à se présenter dans les médias. L’ensemble des journaux met en exergue sa vie personnelle, son rôle de mère et de fille, ses qualités dites féminines. Ces éléments sont mis au service de son action politique. Pour autant, les journaux lui reconnaissent aussi les qualités traditionnellement considérées à la fois comme masculines et comme nécessaires à la vie politique : ambition, esprit de combativité, faculté à s'imposer. Si la ministre exploite les médias à son avantage, elle y est aussi présentée par certains de façon ambivalente, interrogeant sa volonté de mise en scène, de contrôle de soi, son désir de succès.
Zusammenfassung
Ursula von der Leyen, ein zwiespältiges Medienbild
Sowohl in Deutschland wie in Frankreich werden PolitikerInnen immer häufiger mediatisert. In der Bundesrepublik gilt Ursula von der Leyen, einer der herausragendsten Politikerin ein starkes M edieninteresse, das sie selber unterhält. Die Ärztin, Mutter von sieben Kindern hat sich insbesondere als Familienministerin in der ersten Regierung Merkel profiliert indem sie eine Reform der Familienpolitik und die Modernisierung des traditionellen Familienmodells der CDU in die Wege geleitet hat. Es geht hier darum, das Medienbild der Ministerin in der Süddeutschen Zeitung, der Bildzeitung und der Welt, drei Zeitungen, die sich aufgrund ihrer inhaltlichen und politischen Orientierung unterscheiden, unter dem Blickwinkel der Geschlechterstereotypen und unter anderem der Medientendenzen wie Boulevardisierung und Intimisierung zu untersuchen. Ferner wird auch ihre eigene zwiespältige Haltung den Medien gegenüber ergründet. Alle Zeitungen stellen ihr Privatleben und ihre Rolle als Mutter und als Tochter von Ernst Albrecht in den Vordergrund ebenso wie ihre typisch weiblichen Eigenschaften, die in den Mediendarstellungen im Dienst ihrer politischen Laufbahn stehen. Dennoch werden ihr auch die für eine politische Karriere charakteristische Stärken, wie Ehrgeiz, Kampfgeist, Durchsetzungfähigkeit, die eher männnlich geprägt sind, anerkannt. Ursula von der Leyen weiss die Medien zu ihren Gunsten zu nutzen, und jedoch werden auch, u.a. seitens der Süddeutschen Zeitung der Drang zur Selbstinszenierung und Selbstkontrolle der Ministerin, die stets auf der Suche nach Erfolg und Schlagzeilen zu sein scheint, kritisch hinterfragt.
Résumé
« La Jeanne d'Arc de l’Est », voilà comment la presse de l’Ouest appelait souvent Daniela Dahn au moment de l’unification allemande. Née en 1949, issue d'un milieu très favorisé du temps de la RDA, D. Dahn a pris le parti de défendre les citoyens de l’ex-RDA contre ce qu’elle considérait comme une colonisation, réduisant une frange importante de la population à une existence fragilisée par le chômage.
Tout en ne faisant pas directement partie du monde de la politique, elle s’est engagée en 1989 dans la création du mouvement Demokratischer Aufbruch (DA, Sursaut démocratique). Elle agit en marge par ses articles et ses essais, ses prises de parole dans des talk-shows et sur des podiums de discussion. Elle est devenue peu à peu une personnalité incontournable qui témoigne régulièrement sur le passé de la RDA ou prend position sur le devenir de l’Allemagne. Son importance est attestée également par des campagnes lancées contre elle par les médias. Ses déclarations dérangent, irritent, font peur.
Si, à l’heure actuelle, elle prend aussi parti contre le capitalisme débridé et pour les couches les plus défavorisées de l’Allemagne réunifiée, elle continue ¬à se comporter en vieille militante des droits civiques (« Bürgerrechtlerin ») déçue par l’action des hommes politiques, désertant les voies qu’ils empruntent et revendiquant sa propre intégrité. On pourrait aussi considérer ce refus des compromis comme un échec quant à son efficacité politique.
Zusammenfassung
Daniela Dahn wurde zur Zeit der deutschen Vereinigung in der Westpresse oft als „Jeanne d’Arc des Ostens" bezeichnet. Sie wurde im Jahre 1949 in einer zu DDR-Zeiten sehr privilegierten Familie geboren und setzte sich nach der Vereinigung stets für die Rechte der ehemaligen Bürger der DDR ein. Sie wollte diese gegen eine Entwicklung in Schutz nehmen, die sie als Kolonisierung des Ostens ansah, welche einen bedeutenden Teil der Bevölkerung zu Arbeitslosigkeit verurteilte.
Obwohl sie nicht dem politischen Milieu angehörte, war sie 1989 aktiv an der Gründung der Bewegung Demokratischer Aufbruch beteiligt. Seither ist Daniela Dahn, die in ihren Artikeln und Essays, in Podiumsdiskussionen und Talk-Shows regelmäßig zur DDR-Vergangenheit und zur Zukunft Deutschlands Stellung bezieht, nicht mehr aus der medialen Öffentlichkeit wegzudenken. Nicht zuletzt zeugen die Kampagnen, die in den Medien gegen sie geführt wurden, von ihrer Bedeutung. Ihre Stellungnahmen beunruhigen, irritieren, erschrecken manch einen.
Gegenwärtig ergreift sie auch Partei gegen den hemmungslosen Kapitalismus und für die sozial benachteiligten Schichten im vereinigten Deutschland. Sie agiert weiterhin als Bürgerrechtlerin, die vom Verhalten der Politiker enttäuscht ist und diesen ihre persönliche Integrität entgegen hält. Ihre Weigerung, Kompromisse einzugehen, scheint jedoch möglicherweise die politische Wirkung ihrer Tätigkeit zu beeinträchtigen.
Résumé
Cet article s'intéresse au parti politique des Verts (Die Grünen) en RFA et à la parité hommes-femmes qui le caractérise. Lors de leur création en 1980, les Verts entendaient participer à un renouveau de la vie politique en Allemagne en y introduisant non seulement de nouvelles idées, mais aussi de nouvelles règles du jeu. Il s’agissait de donner une voix à la « base » et aux minorités, donc aussi aux femmes, à qui les Verts voulaient permettre de participer à égalité à la politique comme à la société dans son ensemble.
Partant du quota de 50 % à tous les niveaux du parti et pour tous les mandats, mesure phare qui a longtemps fait des Verts le parti de loin le plus engagé en faveur de l’intégration des femmes en politique, cet article s’interroge sur le statut d’exception des Verts dans le paysage politique eu égard à la participation des femmes et sur la pertinence des moyens mis en œuvre pour faciliter celle-ci.
La première partie analyse les dispositifs aménagés par les Verts dans les années 1980 pour contrer les mécanismes d’exclusion des femmes et créer des conditions qui incitent les femmes à endosser des responsabilités politiques. L’analyse, ensuite, des controverses entre les féministes chez les Verts révèle toutefois la fragilité du consensus féministe au sein du parti. Dans la troisième partie, l’examen des facteurs obstruant les carrières politiques des femmes vertes permet d’expliquer l’étiolement progressif de l’exception féministe des Verts malgré le maintien du quota paritaire.
Zusammenfassung
Dieser Beitrag ist der Partei „Die Grünen" und der sie charakterisierenden Geschlechterparität gewidmet. Die 1980 ins Leben gerufenen Grünen wollten zur Neugestaltung des politischen Lebens in der Bundesrepublik beitragen. So führten sie nicht nur neue politische Inhalte, sondern auch innovative Spielregeln ein. Dabei war es ihnen ein Anliegen, der „Basis“ und den Minderheiten eine Stimme zu geben. Auch die Frauen waren gemeint, denen die Grünen eine gleichberechtigte Teilnahme an Politik und Gesellschaft ermöglichen wollten.
Ausgehend von der 50 %-Mindestquote für alle Parteiämter und Mandate – eine politische Innovation, durch welche Die Grünen lange Zeit als die Partei galten, die sich weitaus am meisten für die Integration von Frauen engagiert – hinterfragt dieser Artikel den Ausnahme-Status der Grünen in der deutschen politischen Landschaft in Bezug auf die Partizipation von Frauen sowie die Wirkung der eingesetzten Mittel, um diese zu fördern.
Der erste Teil analysiert die von den Grünen in den 1980er Jahren eingeführten Regeln, welche die Exklusionsmechanismen außer Kraft setzen und Rahmenbedingungen schaffen sollten, die die Frauen ermuntern, politische Verantwortung zu übernehmen. Im zweiten Teil werden Kontroversen unter den Feministinnen bei den Grünen untersucht, die auf die Labilität des feministischen Konsenses in der Partei schließen lassen. Die Karrierehindernisse für die Frauen bei den Grünen werden im dritten Teil unter die Lupe genommen. Auf diesem Weg lässt sich das allmähliche Verschwinden der feministischen Singularität der Grünen trotz des Festhaltens an der Quote erklären.
Summary
This contribution deals with the political party The Greens (Die Grünen) in the FRG and with the male-female parity as one of its hallmarks. When they were founded as a party in 1980, the Greens aimed to take part in the revival of politics in West Germany and brought in not only innovative ideas, but also new rules. One of their main concerns was to give a voice to the “grass roots" and to the minorities, thus to women, too. The Greens wanted to provide an equal participation for women in politics and in the whole society.
The 50 %-quota at all levels of the party and for all mandates was a flagship policy that turned the Greens for a long time into the party by far the most committed to the integration of women in politics. Starting from this quota, the article questions the uniqueness of the Greens in the political landscape regarding women’s political participation and the pertinence of the means imagined by them to encourage it.
The first part analyses the innovative rules implemented by the Greens in the 1980s in order to counter the exclusion of women and to create attractive conditions for them and incite them to shoulder political responsibility. Secondly, the analysis of the controversies between the feminists by the Greens shows the instability of the feminist consensus within the party. The obstacles to women’s political carriers within the Greens are highlighted in the last part, and they finally help to explain why the Greens’ feminist exception vanishes despite of the maintenance of the quota.
Résumé
Les femmes dans Die Linke sont mieux loties que dans les autres partis représentés au Bundestag, ce qui ne se traduit toutefois pas par un électorat notoirement féminin. La moyenne d'âge des électrices correspond à celle de la population et est plus basse à l’Ouest, le niveau d’études est largement supérieur à la moyenne. Die Linke est le parti qui totalise la part la plus forte d’adhérentes, malgré l’impact négatif de la fusion avec la WASG ; la moyenne d’âge est très élevée, même si elle a baissé du fait de la fusion. Le parti compte plus de la moitié de non actifs, même si leur part a baissé depuis la fusion, et ses membres peuvent attester un haut niveau de qualification, néanmoins inférieur pour les femmes. Le rôle des femmes dans les organes directeurs est essentiel du fait des quotas de 50 %, respectés dans les instances nationales et presque au niveau régional. Les membres actifs sont plus jeunes que les adhérents et réunissent une majorité de femmes lafontainistes depuis la fusion. Les personnalités dominantes du parti ont presque toutes un parcours universitaire. Loin de viser à entretenir un climat d´harmonie factice, elles ne reculent devant aucun combat, leurs domaines d’intervention touchent plutôt les domaines « durs » que les « doux » et leurs prises de position concernent tous les champs de la politique, aussi l´antimilitarisme, ce qui les conduit à incarner le complexe de Rosa Luxemburg. On constate une évolution positive pour les femmes au cours de l´histoire du parti : si, dans les premières années, elles occupaient des postes subalternes, on observe ces dernières années l´accession d’une jeune génération de femmes à des postes-clés.
Zusammenfassung
Die Frauen in Der Linken spielen eine größere Rolle als in den anderen im Bundestag vertretenen Parteien, was sich dennoch nicht in eine mehrheitlich weibliche Wählerschaft niederschlägt. Das Durchschnittsalter der Wählerinnen entspricht dem der Bevölkerung und ist niedriger im Westen, das Bildungsniveau ist bei weitem höher als der Durchschnitt. Die Linke ist die Partei, die trotz der negativen Wirkung der Fusion mit der WASG den größten Anteil an weiblichen Mitgliedern zählt ; das Durchschnittsalter ist sehr hoch, auch wenn es durch die Fusion gesunken ist. Die Partei zählt über die Hälfte Nichterwerbstätige, wenn auch ihr Anteil seit der Fusion gesunken ist, und ihre Mitglieder können ein hohes Bildungsniveau vorweisen, das jedoch niedriger bei den Frauen ist. Die Rolle der Frauen in den führenden Parteiebenen ist infolge der 50-prozentigen Quoten wesentlich, welche auf Bundesebene ganz und auf Landesebene fast eingehalten werden. Die aktiven Mitglieder sind jünger als der Durchschnitt und bringen seit der Fusion eine Mehrheit von Lafontainistinnen zusammen. Die führenden Persönlichkeiten der Partei sind fast alle Akademikerinnen. Weit davon entfernt, auf ein Klima der künstlichen Harmonie abzuzielen, schrecken sie vor keinem Kampf zurück, ihre Wirkungsbereiche berühren eher die « harten » als die « milden » Bereiche und ihre Stellungnahmen betreffen alle politischen Felder, auch den Militarismus, was sie dazu führt, den Rosa-Luxemburg-Komplex zu verkörpern. Im Laufe der Geschichte der Partei ist eine positive Entwicklung für die Frauen festzustellen : wenn sie in den ersten Jahren untergeordnete Stellungen einnahmen, beobachtet man in den letzten Jahren den Zugang einer jungen Frauengeneration zu Schlüsselpositionen.
Summary
Women within Die Linke party generally fare much better than in other parties, even though this is not reflected in a specifically female electorate. Women casting their votes for Die Linke are of the same age, on the average, as the general voting population, but they tend to be younger in the West, and better educated. Die Linke boasts the highest percentage of female members, in spite of the negative effects of the recent merger wiht the WASG. Female members of Die Linke tend to be significantly older than the average population, even though this has changed somewhat after the merger. The more active female members of the party, however, tend to be younger than the average party member and, since the merger, they have usually come from the Oskar Lafontaine faction. Most of them are university-educated. While they show ittle interest in keeping up a façade of harmony, they are rarely reluctant to put up a fight, and they typically prefer hard issues to softer ones. They cover a wide variety of political issues, including a strong antimilarist stance, all very much in the Rosa Luxemburg tradition. The position of women within the party has improved significantly these past few years, as a younger generation now enjoys real access to key-positions.
Résumé
Les femmes au NPD : entre lobbying et antiféminisme ?
En septembre 2006 a été fondée une organisation des femmes du NPD, le „Ring nationaler Frauen" (RNF), qui a entre autres pour objectif de représenter les intérêts des femmes au sein du parti d'extrême droite. Une analyse systématique de la présence de femmes dans les bureaux, parmi les candidats et parmi les élus du NPD montre pourtant que, globalement, leur pouvoir formel n’y a guère progressé depuis. Le calcul et la prise en compte des évolutions depuis 1990 et en partie depuis la fondation du parti en 1964 confirment que la fondation du RNF n’a pas entraîné en la matière de tournant dans l’histoire du parti. La création des structures de l’organisation et le recrutement de membres ont également été peu couronnés de succès pour l’instant.
Le développement du RNF et une participation accrue des femmes rencontrent différents obstacles. Parmi ceux-ci figurent certaines faiblesses du parti (le nombre réduit de membres, la faible part des femmes parmi ces membres, les fréquents conflits de personnes ou entre courants…), mais aussi et en particulier son idéologie et les représentations de ses membres ainsi que le refus de toute forme de quota et d’une véritable promotion des femmes qui en découle. De nombreux acteurs veulent tout au plus démontrer que le NPD n’est pas un « parti d’hommes », donc changer la perception du parti et non pas le parti lui-même.
Zusammenfassung
Die Frauen in der NPD : zwischen Lobbying und Antifeminismus ?
Im September 2006 wurde eine Frauenorganisation innerhalb der NPD gegründet, der „Ring nationaler Frauen“ (RNF), die unter anderem die Interessen der Frauen in der rechtsextremen Partei vertreten soll. Eine systematische Analyse der Frauenanteile in ihren Vorständen, unter ihren Kandidaten und unter ihren Mandatsträgern zeigt jedoch, dass die formelle Macht der Frauen in der Partei seitdem insgesamt kaum gewachsen ist. Wenn man die Frauenanteile seit 1990 sowie teilweise seit der Parteigründung 1964 errechnet und in die Analyse einbezieht, bestätigt sich, dass die RNF-Gründung in dieser Hinsicht nicht zu einer Wende in der Geschichte der Partei geführt hat. Der Aufbau der Organisationsstrukturen und die Mitgliederwerbung waren bisher auch wenig erfolgreich.
Der Ausbau des RNF und eine größere Beteiligung der Frauen stoßen auf einige Hindernisse. Dazu gehören verschiedene Schwächen der Partei (die geringe Mitgliederzahl, der geringe Frauenanteil unter den Mitgliedern, die häufigen heftigen Auseinandersetzungen zwischen Personen oder Strömungen…), aber auch und insbesondere ihre Ideologie und die Einstellungen ihrer Mitglieder sowie die daraus resultierende Ablehnung jeglicher Quotenregelung und einer wirklichen Frauenförderung. Vielen Beteiligten geht es höchstens darum, zu zeigen, dass die NPD keine „Männerpartei“ ist, d. h. das Bild der Partei in der Öffentlichkeit zu verändern und nicht die Partei selbst.
Summary
Lobbying and Antifeminism: Women in the NPD
The Ring Nationaler Frauen (RNF) was founded in September 2006. It is a women’s organization whose main objective is to represent women’s interests within the far-right National Democratic Party (NPD). Yet, a systematic analysis of women’s presence in the boards, but also among candidates and elected members of the NPD, shows that they have not gained much power overall. The evolution of figures since 1990, and to some extent since the creation of the party in 1964, has confirmed that the foundation of the RNF was not a turning point in the party’s history. Equally, the building of organizational structures and the recruitment of new members have not ensured a successful outcome so far.
There are several hurdles to the RNF’s development and women’s growing participation, among which some of the party’s weaknesses (low party membership, small number of women, enduring personal rivalries and ideological divisions, etc.) but also and particularly its ideology and modes of representation, as well as the consequent rejection of quotas and of promotion of women. Many members want to change perception of the NPD as a “men’s party", but not necessarily the party itself.
Résumé
Tout en ne constituant pas un thème central, la question européenne est néanmoins permanente chez Habermas, remise sur le tapis à chaque évènement historico- politique. Lors de la chute du mur, à laquelle il réagit en proposant une « solution européenne de la question allemande » et un « patriotisme constitutionnel européen ». Avec l'arrivée de la mondialisation qu’il pense contrer avec une Europe devenue global player. Puis avec la guerre en Irak qui a provoqué une cassure en Europe et qui a fait surgir chez lui l’idée d’un « noyau dur » européen (Kerneuropa), et suscité une réflexion sur l’identité européenne. Après l’échec du traité constitutionnel, quand il exige une réforme constitutionnelle radicale : un « référendum européen » demandant aux citoyens européens de se prononcer sur l’appartenance de leur pays, soit à « l’Europe du noyau dur », soit à « l’Europe de la périphérie ». Et, dernier grand moment pour la thématique européenne, la crise financière de 2008, dont la gravité suscite un « besoin mondial de régulation » qui impose la réalisation d’une « société mondiale politiquement constituée » où s’intégrerait l’Union européenne.
Le glissement de l’européanisme vers le cosmopolitisme, point d’orgue de l’ouvrage de 2011 « Zur Verfassung Europas », est une caractéristique majeure de son projet européen dont un autre trait marquant est le pragmatisme. Habermas vise une Europe « politique », pour laquelle il faut impérativement une constitution, sanctionnée par un référendum, et qui soit efficiente (handlungsfähig), parlant d’une seule voix. Les préoccupations sociales sont toujours présentes, mais le plus souvent énoncées prudemment. Une composante centrale du projet habermassien est cependant la « constitution intérieure » de l’Union, le « substrat culturel » de celle-ci, qui est la « condition politico-culturelle » pour que puisse se former une « conscience européenne commune ». Celle-ci présuppose toutefois un « processus d’apprentissage » impliquant la société civile. Les acteurs de cette nécessaire formation de l’opinion sont les « nouveaux » partis politiques capables d’« articuler une perspective », ou encore les « médias - directeurs » (Leitmedien), qui sont la « colonne vertébrale de l’espace public », lieu par excellence de la pédagogie de l’Europe, et surtout les « intellectuels politiques », capables de se « décentrer » d’une Europe en panne d’idées et, avec leur « intuition anticipatrice » (Mut zur Antizipation), de « fournir une vision attractive et contagieuse pour l’Europe future ».
Zusammenfassung
Europa ist kein zentrales Thema für Habermas und dennoch kommt es immer wieder zumVorschein, und zwar in Verbindung mit dem politischen Geschehen. So beim Fall der Mauer, als er « eine europäische Lösung der deutschen Frage » und einen « europäischen Verfassungspatriotismus » befürwortet. Mit dem Aufkommen der Globalisierung, als er sich Europa als einen global player herbeiwünscht. Später mit dem Irakkrieg, der Europa entzweit, als bei ihm die Idee von einem « Kerneuropa » aufkommt, wobei er über die « europaïsche Identität » nachdenkt. Nach dem Scheitern der Europa- Referenden 2005 fordert er eine radikale Verfassungsreform : in einem « Europa-Referendum » sollen die Bürger entscheiden, ob ihr Staat zu dem « Kerneuopa » oder zu dem « Europa der Peripherie » gehören wird. Und schliesslich, angesichts de Weltfinanzkrise von 2008, macht er die Notwendigkeit eines « weltweiten Regulationsbedarfs » gelten, der nur in einer « politisch geordneten Weltgesellschaft » zustandekommen kann, in welche sich die EU integrieren sollte.
Das Gleiten des Europeanismus in den Kosmopolitismus erscheint als das Hauptmerkmal vom habermaschen Europa-Projekt, das sich dennoch durch seinen Pragmatismus kennzeichnen lässt. Habermas steht für ein « politisches » Europa, das dringend eine durch einen Volksentscheid sanktionierte Verfassung benötigt, und das « handlungsfähig » sein muss. Die soziale Komponente ist stets gegenwärtig, aber wird meistens vorsichtig behandelt. Die Hauptkomponente bei Habermas scheint die « innere Verfassung » der EU zu sein, ihr « kulturelles Substrat », das für ihn die notwendige « kultur-politische Bedingung » für die Entstehung eines « gemeinsamen europaïschen Bewusstseins » darstellt. Dazu bedarf es aber eines « Lernprozesses », der sich in einer europaïschen Öffentlichkeit abspielen muss und deren Hauptakteure die « neuen politischen Parteien » sind, die fähig sind « Perpektiven zu artikulieren », sowie die « Leitmedien », die « das Rückrat der Offentlichkeit » bilden, und insbesondere die « politischen Intellektuellen », die den « Mut zur Antizipation » aufbringen und in der « Abkehr vom Eurozentrismus » das zukünftige Europa entwerfen.
Résumé
Trois formes de collaboration : l'Europe et la réconciliation franco-allemande – à travers la carrière de Gustav Krukenberg, chef de la « Division Charlemagne »
L’article décrit trois types de collaboration franco-allemande à partir de l’exemple de Gustav Krukenberg : secrétaire du « Comité franco-allemand d’information » (Comité-Mayrisch) dans les années 1920, puis chef de la radio du « Reich » en 1933 et enfin « inspecteur » de la division SS « Charlemagne » en 1944/45, avant de devenir dans les années 1960-70, en tant que membre d’honneur des « anciens combattants » (Heimkehrer), un des promoteurs de la réconciliation franco-allemande dans un cadre européen.
Zusammenfassung
Dreierlei Kollaboration: Europa und deutsch-französische Versöhnung – am Beispiel von Gustav Krukenberg, Chef der „Division Charlemagne"
Der Aufsatz beschreibt drei Typen deutsch-französischer Zusammenarbeit am Beispiel von Gustav Krukenberg: in den 1920er Jahren Sekretär des „Deutsch-französischen Studienkomitees“ (Mayrisch-Komitee), 1933 „Reichsrundfunkkommissar“ und 1944/45 Inspekteur der französischen SS-Division „Charlemagne“, bevor er in den sechziger und siebziger Jahren als Ehrenmitglied des „Heimkehrer“-Verbandes für die deutsch-französische Versöhnung im europäischen Rahmen eintrat.
Summary
Three Kinds of Collaboration: Europe and Franco-German Reconciliation – the career of Gustav Krukenberg, head of the “Division Charlemagne"
The article describes three types of Franco-German collaboration by the example of Gustav Krukenberg: secretary of the “Franco-German Information Committee” in the 1920s, then head of the German broadcasting system in 1933 and finally leader of the SS-division “Charlemagne” in 1944/45, before becoming in the 1960-70s, as an honorary member of German “home comers”, an advocate for Franco-German reconciliation in the European framework.