Résumé
Les stratégies communistes de mobilisation politique des femmes dans les premières années de l'après-guerre
Nés de l’idée qu’un engagement matériel et social incombait spécifiquement aux femmes dans la situation d’urgence de l’immédiat après-guerre, des comités féminins pluripartites qui regroupaient des femmes de différentes sensibilités et revendiquaient d’accroître leur participation politique sont apparus très tôt dans toute l’Allemagne. Au sein de ces comités qui ont constitué les embryons de futures organisations féminines, les femmes communistes étaient particulièrement actives dans toutes les zones d’occupation. Le KPD puis le SED de la zone soviétique et de la jeune RDA ont fait de cet engagement, ainsi que de la représentation essentialiste qui le sous-tendait alors fréquemment, l’instrument privilégié de leur stratégie de mobilisation des femmes, et ont institutionnalisé rapidement le « mouvement féminin unitaire » appelé à devenir une « courroie de transmission » du parti dans la société. La comparaison Est-Ouest montre que dans le contexte de la guerre froide, le principe du « travail féminin au-dessus des partis » était voué à l’échec dans la mesure où, à l’Est, il servait de plus en plus à endoctriner les femmes sans étiquette politique, tandis qu’à l’Ouest, les nouvelles organisations de femmes excluaient leurs adhérentes communistes et reprenaient les orientations de l’ancien mouvement féminin « bourgeois ».
Zusammenfassung
Kommunistische Strategien zur politischen Mobilisierung der Frauen in den ersten Nachkriegsjahren
Ausgehend von der Notwendigkeit eines materiellen und sozialen Engagements der Frauen, das in der Notsituation der unmittelbaren Nachkriegszeit als spezifisch weibliche Aufgabe betrachtet wurde, entstanden sehr früh in ganz Deutschland überparteiliche Frauenausschüsse, denen Frauen aller demokratischen Parteien angehörten und die ihre politische Partizipation fördern sollten. In diesen Ausschüssen, die den Kern künftiger Frauenorganisationen bildeten, waren Kommunistinnen in allen Besatzungszonen besonders aktiv. Die KPD bzw. die SED in der sowjetischen Besatzungszone und der frühen DDR machte dieses Engagement sowie den damit verbundenen, damals weit verbreiteten essentialistischen Diskurs zum Hauptinstrument ihrer politischen Mobilisierung von Frauen und institutionalisierte früh die „einheitliche Frauenbewegung", die bald zu einem „Transmissionsriemen“ der Partei in der Gesellschaft erklärt wurde. Der Ost-West-Vergleich zeigt, wie das Prinzip der überparteilichen Frauenarbeit im Kontext des Kalten Krieges bald scheiterte, da im Osten zunehmend parteilose Frauen dadurch „geschult“ werden sollten, während im Westen die neuen Frauenorganisationen ihre kommunistischen Mitglieder ausschlossen und sich am Vorbild der alten bürgerlichen Frauenbewegung orientierten.