Quand Voltaire débarrassait la scène des Comédiens-Français, un équilibre nouveau s'imposait entre la scène et la salle. L’auteur devait charger la mémoire des comédiens d’un faisceau de recommandations destinées à conjurer un vide soudainement révélé. Aux premiers temps du Théâtre-Libre, André Antoine devait retrouver le problème du côté du metteur en scène. Le texte théâtral ne se réduit donc pas au texte littéraire. Alors, doit-on, peut-on conserver l’éphémère de la représentation ?
D’entrée de jeu, le choix est inéluctable.
Au XIXe siècle, les régisseurs de théâtre, en ordre dispersé, relèvent le défi. Ils ouvrent entre Paris, la province et l’Europe les chemins divers du nouveau théâtre français. Mutualistes convaincus, ils constituent une association en 1911. Ils décident alors de projeter, dans une période économique difficile, qui aurait pu inciter au repliement sur les soucis quotidiens, une Bibliothèque de mises en scène dramatiques et lyriques qui va favoriser la circulation des œuvres. Ils créent un véritable instrument de travail pour le technicien ou pour le chercheur. Ils servent ainsi l’avènement du metteur en scène et le triomphe de la mise en scène de création qui les entraînent à un professionnalisme croissant. Parallèlement, une distinction stricte s’opère entre le matériel « historique », toujours emprunté, et le dépôt légal de la création soumis progressivement à une règlementation rigoureuse. La Bibliothèque de mises en scène témoigne de la validité du choix initial, professionnel et résolument ouvert à des professionnels.
L’ouvrage de Françoise Pélisson-Karro, conservateur en chef honoraire de la BnF, invite à entrer dans cet univers où se posent des problèmes, intellectuels et humains, qui nous concernent encore aujourd’hui.
PREMIÈRE PARTIE
Géographies Identitaires et Écriture de l'Autre
Bruce Bennett — Interculturalité : Australie, France et Asie-pacifique
Bill Harrison — Littérature Aborigène : Réalité ou Fiction ?
Salhia Ben Messahel — Des mots blancs sur la page noire : Le dilemme indigène de Tim Winton
Peter Brown — La Nouvelle-Calédonie : trouble-fête du Pacifique ou site de l'entendement
interculturel franco-australien ? Le cas de Noumea
Sigrun Meinig — L'étrangéité et la maladie dans The Autograph Man de Zadie Smith
Marion Dufresne — Renan Demirkan et Emine Sevgi Özdamar, deux auteurs-acteurs d'origine
turque en Allemagne
DEUXIÈME PARTIE
Ludivine Royer — Interactions Culturelles et Représentativité
La fin du stéréotype noir/blanc dans la Tasmanie aborigène
Victor Oost — Quel Avenir pour le Multiculturalisme ? Résurgence du nativisme sous le
gouvernement de John Howard et échos du débat sur la 'diversité’ dans
des journaux de référence.
Sanne Kok — Entre Fleuves et Arc-en-Ciel. Le rôle de l’ethnicité dans la « nouvelle »
Afrique du Sud
Fouad Nohra — Une Représentation Négative de l’Interculturalité : La Théorie du Choc
des Civilisations
TROISIÈME PARTIE
Transgression Culturelle et Altérité
Louis Begioni — Cultures et stéréotypes : perspectives didactiques pour enseigner
l’interculturel
Clare Moss — Représentations sociales et apprentissage interculturel : Musique afroaméricaine
et Anglais de spécialité
Véronique Dziwniel — Entre basquitude et américanité : la quête identitaire des fils d’Aïtor aux
États-Unis
Nathalie Delgendre — L’amendement 31 au Colorado, la langue du conflit et la politique du choix
Isabelle Rufflé — Au-delà des Frontières, de l’Interculturalité
Vers l’américanisation du marché du travail en Irlande ?
Philip Christensen — Micro-MultinationalesAspects Culturels de la Mondialisation des Petites
Entreprises
Conclusion
Cornelius Crowley — Trop tard pour un engagement interculturel ?
Les contributeurs
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