Aux yeux de ses contemporains déjà, Charlemagne passe pour le « père de l'Europe ». Son empire, partagé en 843 par ses petits-fils, devient ainsi le berceau des États européens. Des deux côtés du Rhin, la référence au royaume franc comme cadre politique apparaît jusqu'au XIe siècle. C'est seulement à partir de cette époque que nous pouvons parler des royaumes de France et de Germanie. Si, à l’échelle politique, l’empereur devance pendant longtemps le roi, l’influence de la France pointe, elle, notamment sur le plan culturel. Imprégnées de tradition romaine, les régions à l’ouest du Rhin ont un rapport plus étroit avec le latin, langue des savants, que celles d’outre-Rhin, situées en dehors des limites de l’ancien Empire romain. L’écrasante victoire de Philippe Auguste sur Otton IV, à Bouvines en 1214, ne garantit pas seulement la pérennité de la France, elle décide aussi de l’issue de la querelle de succession pour le trône allemand : après la bataille, Philippe Auguste
transmet l’aigle impérial au rival du vaincu, le Staufen Frédéric II. La France est désormais la plus
grande puissance en Europe.
Introduction
I. Repères
1. Le royaume franc vers 800
Le cadre géographique
Le système politique
La population
Les voies de communication
L'évolution culturelle
2. La genèse de l'Allemagne et de la France
La dislocation de l’Empire carolingien au IXe siècle
La sacralisation du pouvoir
L’hégémonie ottonienne
Les structures ecclésiastiques et les mouvements réformateurs
La culture et la vie intellectuelle
3. Regnum et Imperium jusqu’au début du XIIIe siècle
La genèse de l’État : prémices
La réforme de l’Église et la querelle des Investitures
Le schisme alexandrin
Les croisades
Bouvines
II. Questions et perspectives
1. Germains, Gaulois, Francs, Allemands et Français
2. Images de l’autre
3. Lotharingie et Bourgogne
4. Économie et commerce
5. Rois et princes
6. Lieux de sacre et nécropoles
7. Société de cour et civilisation courtoise
8. Écoles
9. Conclusions
Postface
Bibliographie
Chronologie
Index des noms propres
Compte-rendu, Revue d'Histoire Ecclésiastique n°112