S'il est malsain pour une société donnée de ressasser continuellement le passé, il peut être tout aussi nuisible pour elle d’avoir une mauvaise mémoire. Les peuples comme les hommes ne peuvent pas vivre sans être un tant soit peu en paix avec leur mémoire.
Ils ne peuvent pas vivre dans le refoulement. Aussi longtemps qu’un travail sur le passé n’est effectué, le présent peut être gangrené par des retours néfastes. La gestion mémorielle d’événements historiques, de tragédies, de drames reste donc un questionnement très complexe.
Une solution se trouve dans la quête d’une « juste mémoire », formulation empruntée à Paul Ricœur dans La mémoire, l’histoire, l’oubli – ce fragile équilibre entre l’évaluation historique selon la pluralité des mémoires et la nécessité d’une distanciation critique – car, à condition d’écarter des malentendus propices aux polémiques, les abus d’oubli paraissent, en effet, aussi toxiques que les abus de mémoire. De la Rome antique à nos jours : sur la base de la longue durée, les textes présentés par une équipe internationale de chercheurs tentent ainsi de faire avancer le débat.
Corpus des témoins interrogés
Préface
Patrick Boucheron
Faut-il écrire sur Mai 68 en 2018 ?
Agnès Callu
Avant-texte n° 1 [établi en 2009]
Michel Zink
Avant-texte n° 2 [établi en 2009]
Jacques Revel
Première partie.
Définition de l'objet. Du corpus à l’exploitation historienne
Problématiques et perspectives : cultures, générations et histoire orale
Agnès Callu
La verbalisation de 68 dans la doxa intellectuelle
Benoît Corvez et Anne-Sophie Lechevallier
La représentation du discours historien sur 68, gestuelle et témoignage
Agnès Callu et Violette Rouchy-Lévy
Deuxième partie.
68 et les intellectuels. Populations, individus et groupes sociaux
La socialisation des historiens : de l’intra-histoire au profil scientifique
Agnès Callu
Qu’est-ce qu’un historien ? Essais typologiques et imaginaires sociaux
Jean-François Moufflet et Damien Richard
Qu’est-ce qu’un décideur ? Figures de hauts fonctionnaires en Mai 68
Myriam Chermette
Les étudiants vus par les historiens :
histoire d’une représentation générationnelle
Gabriel Séjournant
Troisième partie.
Identités politiques. Dire ses convictions
Conscience politique et conscience historienne : copénétration ou cohabitations ?
Agnès Callu
Trajectoires d’engagement à l’extrême gauche de deux responsables politiques en Mai 68 : Alain Krivine et Alain Geismar
Julie Pagis
Des droites : postures et récits de réactions
Myriam Chermette et Anne-Sophie Lechevallier
Femmes, quels partis pris ? Féminisme et gender studies
Cécile Formaglio et Anne-Sophie Lechevallier
Quatrième partie.
68 et les établissements d’enseignement supérieur. Engagements individuels, bouleversements structurels
L’École nationale des Chartes versus l’École normale supérieure : dissemblances
Alain Dubois
De l’EPHE à l’EHESS : l’esprit de la VIe Section
Valérie Carpentier et Benoît Corvez
Cinquième partie.
Les facultés françaises. Panorama
Les historiens de Nanterre : permanences et réinvention du mythe
Damien Richard
Tour de France des facultés de province : spécificités et reproductions
Violette Rouchy-Lévy
Sixième partie.
De l’histoire des mentalités à l’histoire culturelle
Mai 68 a-t-il eu un impact sur la médiévistique ?
Jean-François Moufflet
L’histoire moderne : permanences et novations
Alain Dubois
L’histoire du temps proche : évolution des champs, objets et matériaux
Agnès Callu
Septième partie.
Entretiens
Entretien avec Claude Nicolet (2004)
Entretien avec René Rémond (2004)
Postface [établie en 2009]
Daniel Roche
Annexes
Équipe de recherche
Entretiens
Index
Témoignages audio et audiovisuel du "moment 68"