Segundo de Chomón (1871-1929) est l'un des maîtres incontestés des premiers trucages cinématographiques et des débuts de la mise en couleurs des images animées. Néanmoins, ce pionnier espagnol est bien plus que cela et l’importance de son oeuvre aurait sans doute été mieux étudiée sans l’ombre portée de Georges Méliès. Si Chomón a pu s’inspirer du célèbre prestidigitateur français dans certains de ses films à trucs, il s’en distingue toutefois clairement par son exploitation magistrale du tour de manivelle, des ombres chinoises et du mouvement inversé. Par ailleurs, il reste l’un des rares à avoir réussi le passage entre le cinéma monstratif des films à trucs des années 1900 et le cinéma institutionnalisé des années 1910. Les trucages de ses premières scènes à trucs chez Pathé frères deviendront effets spéciaux dans les films narratifs dont il assurera l’exécution, tel Maciste alpino de Giovanni Pastrone en 1916. Cet ouvrage propose de revisiter son oeuvre et de comprendre les mille et un visages de ce formidable pionnier du cinématographe, truqueur, coloriste et cinématographiste.
Cet ouvrage est issu d’un colloque organisé en novembre 2017 par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et « Les Arts trompeurs. Machines. Magie. Médias ».
Introduction : ce que parler pour autrui veut dire – Samuel Hayat, Nicolas Kaciaf, Cédric Passard
Première partie. Généalogie du porte-parolat
Chapitre 1. Spectacle des puissants et parole du peuple : le messager de la tragédie grecque – Noémie Villacèque
Chapitre 2. Michel Foucault et l'avènement du porte-parolat – Jacques Guilhaumou
Chapitre 3. Porte-paroles autoproclamés de la paysannerie au XIXe siècle : radiographie d’un échec – Chloé Gaboriaux
Chapitre 4. Porte-paroles ouvriers et construction de la classe ouvrière autour de la révolution de 1848 – Samuel Hayat
Deuxième partie. Le porte-parole institutionnel
Chapitre 5. Porte-parolat(s) institutionnel(s) : locuteurs autorisés et compétence discursive – Claire Oger
Chapitre 6. Trois bureaucraties pour une politique. Porte-parolat et mise en représentation de « l’Europe » dans ses années de fondation (1952-1967) – Philippe Aldrin, Nicolas Hubé
Chapitre 7. Porte-parole du gouvernement : un rôle impossible ? – Christian Le Bart
Chapitre 8. Le porte-parolat à l’heure de Twitter : vers un contournement de la parole institutionnelle ? – Julien Boyadjian
Troisième partie. Le porte-parole dans les groupes d’intérêt et les mouvements sociaux
Chapitre 9. Les porte-paroles dans leur milieu naturel : le débat public – Philippe Juhem
Chapitre 10. Le porte-parolat des groupes d’intérêt : un duo et une interaction – Guillaume Courty
Chapitre 11. Porter la parole patronale au niveau mondial : la voix sourde de l’Organisation internationale des employeurs – Marieke Louis
Chapitre 12. Des « paroles précaires » ? Porter la parole dans les mouvements sociaux de jeunes précaires des années 2000 – Adrien Mazières-Vaysse
Chapitre 13. Emma Goldman : la parole pour elle-même ? – Alice Béja
Contrepoint. Défétichiser le politique – Jean-Philippe Heurtin
Conclusion. Comment parler du porte-parolat ? – Nicolas Bué
Postface. Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire » – Gérard Noiriel
Présentation des auteurs