Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, le régime est-allemand érigea un mur dans l'ancienne capitale du Reich pour endiguer l'hémorragie de ses citoyens vers la RFA. Des familles furent déchirées et, au moment de sa destruction, en 1989, ce mur avait tué une centaine de personnes.
Sa construction sembla cimenter l'ordre binaire de la Guerre froide et la division de l'Allemagne, mais il fut surtout la césure la plus profonde de l'histoire allemande entre 1945/49 et 1989/90. Cependant après quelques mois de colère et d'indignation, les nouvelles réalités provoquèrent une réorientation au sein de la classe politique occidentale, incitant Bonn à redéfinir ses rapports avec l'« autre Allemagne ». Celle-ci poursuivit ses efforts en vue de s'affirmer aux plans intérieur et extérieur. Le Mur mit fin à la crise de Berlin dans sa phase spectaculaire, mais il n'atténua guère la rivalité entre les deux Allemagnes qui s'installèrent à des degrés divers et de manière différente dans la division déclenchant un long processus de démarcation.
Au début des années 1970, force était de constater que les divergences allaient croissant entre les projets politiques des uns et des autres, l'incompatibilité des structures sociales et les contrastes dans les usages linguistiques constituaient des frontières invisibles, tout comme les représentations culturelles qui se caractérisaient par des approches concurrentes. Ces éloignements politiques, sociétaux et culturels se trouvent à l'origine de l'Ostpolitik de Willy Brandt, lequel considéra que les deux États allemands ne pouvaient pas être étrangers l'un pour l'autre, si bien que leurs relations ne pouvaient que revêtir un caractère particulier.
À partir des résultats de la recherche récente, cet ouvrage se propose d'analyser les spécificités d'une histoire intégrée des deux Allemagne caractérisée tout à la fois par des interdépendances et des démarcations.
Remerciements
Avant-propos
Christian Civardi
Introduction générale
Armel Dubois-Nayt
Chapitre 1
Nation et gynécocratie dans l'Écosse du XVIe siècle
Armel Dubois-Nayt
Introduction : nation et nationalisme au début de l’époque moderne
Émergence et premières icônes du sentiment national écossais
I. John Knox et le monstrueux gouvernement des femmes
1.1. Territorialité du débat et de l’argumentation knoxienne
1.2. Knox tolère-t-il la gynécocratie en Écosse ?
II. Buchanan et la Rerum Scoticarum Historia
2.1. Au douzième livre de l’Histoire…
2.2. Buchanan en renfort à Kennedy
Conclusion
Chapitre 2 -
Les suffragettes écossaises et l’affirmation de l’identité nationale
Christian Auer
Introduction
I. Les femmes dans la société patriarcale
1.1. Les femmes dans l’historiographie écossaise
1.2. Sphère privée, sphère publique
1.3. La domination masculine
II. La scotticite des suffragettes écossaises
2.1. Les suffragettes écossaises : mimétisme ou originalité ?
2.2. La radicalisation des stratégies
2.3. Identité nationale et revitalisation du passé
Conclusion
Chapitre 3
Femmes et pouvoir politique dans l’Écosse contemporaine
Nathalie Duclos
Introduction
I. Les femmes écossaises et le débat constitutionnel dans les années 1980 et 1990 : l’impact des féministes sur les projets de réforme
1.1. Femmes et mouvement autonomiste écossais dans les années 1980
1.2. Le débat constitutionnel dans l’Écosse des années 1990
II. La représentation directe des femmes écossaises : la présence des femmes au sein des nouvelles institutions
2.1. Les femmes au sein du parlement écossais
2.2. Femmes et positions de pouvoir au sein des nouvelles institutions politiques écossaises
III. La représentation « substantive » des femmes écossaises, ou la promotion des intérêts des femmes
3.1. Facteurs structurels
3.2. Les politiques votées à Édimbourg depuis 1999
Conclusion
Conclusion générale
Nathalie Duclos
Bibliographie
Index