Si l'on sait que, de 1848 à 1851, la « journée insurrectionnelle » est autant valorisée que stigmatisée, les participants aux barricades parisiennes sont encore mal connus. L'approche socio-biographique éclaire ce que participer veut dire et représente aux yeux des protagonistes des journées révolutionnaires. La révolution de 1848 est un moment d'entrée en politique de milieux sociaux relégués jusque-là à la marge de l'espace public. La répression des journées de juin définit le processus inverse de leur sortie de la participation citoyenne. Aussi, cette étude souligne ce que fut l'apprentissage de l'illégitimité de la culture des armes du « citoyen-combattant ». Cette perte de légitimité, à l'origine de la condamnation de toute forme de lutte armée dans l'espace public républicain, s'inscrit dans un temps long du désarmement de la société civile en France. Elle en est une des étapes capitales. Ce livre apporte une nouvelle compréhension des « milieux populaires » des années charnières du XIXe siècle, à partir d'un vaste corpus de requêtes envoyées par la suite aux autorités. Il suggère une nouvelle voie pour l'étude des milieux sociaux peu habitués à écrire sur eux-mêmes.
Remerciements
Préface
Introduction
Première Partie.
Les ressorts de la carrière politique
Introduction
Une implantation locale bien venue
Les élus : des hommes du cru ?
Une implantation locale parentale
L'endogénisme comme argument électoral
Une assise sociale bien établie
Assise et ascension sociales : le prisme de la profession
Un rang social estimé selon la fortune
Des sociabilité et socialité mondaines
L’implication dans le tissu économique local
Goûts personnels et participation à la société des loisirs
L’élu au service de ses concitoyens
Conclusion. Sabot de bois, cuiller en argent et ors de la République
Deuxième Partie.
L’élu, fruit de l’union de trois familles
Introduction
Tel père, tel fils
La carrière du père
La filiation, un argument de poids dans la carrière
Les débouchés politiques des fils
La gestion de l’héritage
Le crédit politique en héritage
La présence familiale en politique
Conséquences de cette ascendance sur la carrière de l’élu
Des dynasties politiques locales redoublées
Le choix crucial de la belle-famille
Avoir un beau-père en politique, un avantage non négligeable
Les aïeux de l’épouse en politique
Une ressource politique essentielle : l’épouse
Conclusion. Naître dans le microcosme politique et s’y marier
Troisième partie.
Parenté et Sippe : la politique une affaire de famille ?
Introduction
Une confiscation locale et rurale des mandats : l’exemple du canton de Saint-Rémy-en-Bouzemont
Des hommes et des carrières
Des familles souches ?
Du cousinage au népotisme politique
Les espaces urbains sous domination dynastique ?
Reims, une métropole urbaine où les populations se brassent
Les familles portées au pouvoir
Filiations et cousinages dans le paysage politique et social rémois
Du cousinage à la Sippe : des réseaux politiques familiaux à l’échelle du département
Reims dominée par une Sippe : impact politique et social de la bourgeoisie urbaine
Les élus marnais intègrent de vastes réseaux familiaux
Conclusion. Le spectre des deux-cents familles ?
Conclusion générale :
le destin politique de la Marne aux mains de familles alliées
Annexes
Sources et bibliographie
Table des figures
Index