Ni traîtres, ni héros : qui étaient ces travailleurs déportés en Allemagne par la collaboration d'État et mis à l'écart des mémoires nationales après la guerre ? Lire la suite
L'historiographie s'intéresse depuis peu à la réquisition des travailleurs civils, malgré l'ampleur du phénomène, son importance dans la collaboration d'Etat et comme ferment de la Résistance. Cette étude aborde la question dans une démarche d’histoire critique qui prend en compte le travail de mémoire des anciens requis et leurs représentations.
Le recours massif au travail des étrangers, d’abord considéré comme un danger pour la sécurité interne du Reich, finit par s’imposer comme une condition de sa propre survie. Au fil des étapes de ce recrutement, de l'appel aux volontaires à la réquisition forcée en passant par la Relève des prisonniers de guerre, le gouvernement de Vichy s’était successivement engagé dans une collaboration au profit des intérêts allemands.
Les sources d’archives françaises et allemandes, une étude statistique ainsi que l’analyse des témoignages oraux permettent de porter un regard détaillé sur la vie quotidienne au camp, en ville et au travail, sur la surveillance policière et les mesures disciplinaires, sur l'encadrement et la propagande, ainsi que sur le statut des travailleurs civils requis. Dans les usines allemandes, des éléments d’accommodement et de conflictualité coexistaient.
Une partie originale est consacrée aux attitudes vis-à-vis des compatriotes (prisonniers de guerre, volontaires, femmes françaises, déportés concentrationnaires), des autres étrangers (travailleurs de l'Ouest, internés militaires italiens, Polonais et Soviétiques) et des Allemands (employeurs, policiers, collègues de travail et femmes allemandes).
Enfin, le livre s’intéresse à la Libération et au retour, puis au long et vain combat des anciens requis pour obtenir la reconnaissance d'un statut de victimes du nazisme, accordé enfin en 2008.
Préface
Christine Dalbert
Mise en perspective. « Votre tranchée est votre banc scolaire »
Jean-François Condette
« La Guerre dans le ressort de l'Académie de Lille ».
L’enquête du recteur Georges Lyon en 1920
Aldo Battaglia
Première partie
Dans le Nord-Pas-de-Calais occupé : maintenir en vie les structures scolaires et conserver l’espoir
La faculté des sciences de Lille pendant l’occupation allemande (1914-1918)
Patrick Auguste, Sophie Braun et Marie-Thérèse Pourprix
La bibliothèque universitaire de Lille pendant la Grande Guerre
Isabelle Westeel
L’ensemble universitaire catholique de Lille dans la Grande Guerre (1914-1918)
Jean Heuclin
La continuité du service public d’instruction dans le Valenciennois occupé (août 1914-novembre 1918)
Julien Dochez
Le soldat et l’enfant. L’école dans la zone occupée de Roubaix-Tourcoing pendant la Première Guerre mondiale d’après l’enquête de 1920
François Da Rocha Carneiro, Jean-Baptiste Gardon, Corinne Vezirian-Lefeuvre et Sandrine Gorez-Brienne
Les lycées et collèges de la zone occupée des départements du Nord et du Pas-de-Calais pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918)
François-Xavier Boone
Edmond Labbé, inspecteur général de l’enseignement technique dans le Nord en guerre (1914-1919)
Stéphane Lembré
Deuxième partie
Dans le Nord-Pas-de-Calais non-occupé : vivre et s’instruire en zone de guerre
Maintenir l’École au milieu des troupes alliées.
Les structures scolaires de la zone non occupée des départements du Nord et du Pas-de-Calais (1914-1918)
Jean-François Condette
L’école primaire des départements du Nord et du Pas-de-Calais au prisme des rapports annuels des inspecteurs d’académie.
Le temps des épreuves (1914-1918)
Philippe Roger
« Nos grands amis » ?
Les élèves de la Côte d’Opale au contact des soldats alliés et des travailleurs étrangers pendant la Grande Guerre.
Les apports de l’enquête rectorale de 1920
Magali Domain
Le lycée de Saint-Omer pendant la Première Guerre mondiale.
Un établissement secondaire à 25 kilomètres du front (1914-1918)
Laurent Sellier
« So british » ?
Les écoles du Béthunois, du Bruaysis et du Ternois à l’heure britannique (1914-1918)
Delphine Dufour
Une pédagogie de guerre au service de la victoire et de la justification du conflit
d’après les traces pédagogiques laissées dans les écoles du Littoral Calais-Boulogne (enquête de 1920)
Philippe Cadet
Raconter et témoigner : la vie des élèves-maîtres et maîtresses des départements du Nord et du Pas-de-Calais pendant la Grande Guerre… et après (1914-1925)
Johann-Günther Egginger
Troisième partie
L’impossible retour à la normale ?
Le choc traumatique de la guerre : le poids des morts et des destructions
Les normaliens au combat (1914-1918) : histoire et mémoires des instituteurs et élèves-maîtres du département du Nord
Jean-François Grevet
Stigmates humains et matériels de la Grande Guerre au travers des dossiers de carrière des surveillants généraux de l’académie de Lille
Christine Simonnet-Focquenoy
De la tranchée à l’amphithéâtre.
Lendemains de guerre pour les facultés lilloises (1918-1920)
Jean-François Condette
La reconstitution de l’école primaire dans le département du Nord (1918-1926)
Philippe Marchand
Bibliographie de mise en contexte
Liste des illustrations
Liste des contributeurs
Index