Directeur de publication : Dominique Viart Secrétaire de rédaction : Karl Zieger
Fondée en 1927 par Émile Bréhier (historien de la philosophie, membre de l'Institut), sous l'intitulé Revue d'histoire de la philosophie, devenue Revue d'histoire de la philosophie et d'histoire générale de la civilisation en 1933 sous l'impulsion de René Jasinski (professeur à l'université de Lille puis à la Sorbonne et à Harvard), la Revue des Sciences humaines prend son titre actuel le 1er janvier 1947. Elle fut dès lors l'une des premières revues à introduire les méthodes de la « nouvelle critique » dans ses articles, qu'il s'agisse de poétique, de narratologie ou, plus largement, d'approches de la littérature informée par les Sciences humaines et sociales : sociologie littéraire et sociocritique, psychanalyse et textanalyse, thématique richardienne, anthropologie textuelle, sémiologie, regards philosophiques sur la littérature… tout en demeurant ouverte à une histoire littéraire revisitée.
Trimestrielle et désormais éditée par les Presses Universitaires du Septentrion, la Revue des Sciences humaines demeure fidèle à cette orientation. Elle publie des travaux de recherche et de critique universitaires inédits consacrés à la littérature, toutes périodes et toutes aires géographiques et linguistiques confondues, avec une attention plus soutenue mais non exclusive envers les littératures française et francophones modernes et contemporaines. Toutes les approches méthodologiques sont acceptées, sous réserve de leur exigence scientifique et de leur qualité d'écriture et de lisibilité, auxquelles la revue est particulièrement attachée. Fidèle à son titre, la Revue souhaite particulièrement mettre en œuvre le dialogue entre Littérature et Sciences humaines et sociales, dans ses formes les plus actuelles. Elle s'ouvre également aux relations entre la littérature et les autres disciplines artistiques : arts plastiques, cinéma, photographie, théâtre.
Chaque numéro est constitué d'un dossier thématique, portant sur l'œuvre d'un écrivain ou sur une problématique transversale. La Revue ne publie pas d'articles isolés. Elle accueille en revanche, en sus des études scientifiques, des contributions réflexives d'écrivains, propose des entretiens, et, plus ponctuellement, publie des archives ou des textes littéraires inédits. Revue à vocation internationale, elle confie certains de ses dossiers à des chercheurs ou universitaires étrangers et la plupart accueillent des contributions de collègues internationaux. Le Conseil éditorial et le comité de rédaction sont eux-mêmes composés pour partie d’universitaires et chercheurs étrangers : Allemagne, Autriche, Belgique, États-Unis, Italie, Suisse. Les dossiers proposés sont soumis à une double évaluation : par les comités de la revue et par des lecteurs extérieurs (blind peer review). Des recensions d’ouvrages critiques complètent les numéros.
En cherchant à repenser la traduction, tout à la fois comme pratique cognitive, culturelle et éthique, ce numéro entend également mettre en lumière l'acte de traduire comme outil politique à l’aune des grands enjeux contemporains.
Ce numéro porte sur les dialogues effectifs, par traductions ou réécritures, et sur les échos circonstanciels possibles entre les œuvres de poètes français et brésiliens des XXe et XXIe siècles ; l'ambition est aussi politique, d'accélérer la lecture de ces auteurs hors de leur pays natal via cet angle d’étude bifocal.
Dans un cadre interdisciplinaire, ce volume examine diverses traditions d'approche critiques et esthétiques du quotidien au Japon et en Occident du XIXe au XXIe siècles, chez des auteurs et artistes comme Sôseki, Mishima, Ozu, Bresson, Barthes, Michaël Ferrier ou Raymond Williams.
Le dossier central de ce numéro 344 est consacré à l'œuvre du romancier contemporain Michel Chaillou (1930-2013), dont de multiples lectures cherchent à cerner l'art de l’écoute qu’elle invente spécifiquement.