Cet ouvrage explore sur la longue durée la sortie des combats comme un processus transactionnel. Lire la suite
Loin d'être réductible à une somme de violences illimitées, la guerre est aussi une relation, certes brutale entre belligérants. Le moment où les armes se taisent en témoigne. Le temps de la sortie du combat est caractérisé par des interactions entre adversaires. Vainqueurs et vaincus accomplissent des gestes, des rites de reddition par le truchement de médiateurs, d’émissaires, voire d’otages. Ils échangent promesses, serments et autres engagements toujours susceptibles d’être transgressés tant l’instant est fragile. Autant d’éléments qui constituent un ordinaire du champ de bataille et suggèrent que le combat est aussi une pratique transactionnelle, fondée sur la négociation.
Cet ouvrage qui interroge la longue durée dans une perspective d’anthropologie historique propose d’inscrire la fin des hostilités au cœur même de l’expérience combattante. La manière dont cessent les combats dit la guerre qui est pensée et menée.
Introduction. Pour une approche transactionnelle de la guerre : penser les conflits armés au prisme de la sortie des combats
Claire Miot, Thomas Vaisset, Paul Vo-Ha
What Does Surrender Mean? An Essay
John A. Lynn II
Première partie : Acteurs et prises de décision
Cesser le combat sur le champ de bataille, un gentilhomme face à la reddition au milieu du XVIIe siècle
Frédéric Chauviré
« Cesser le feu » en République : la capitulation impossible ?
Renaud Faget
Les « missionnaires de la paix » républicaine en Vendée militaire (printemps 1794-printemps 1795)
Anne Rolland-Boulestreau
Schnee Eifel, 19 décembre 1944 : le nadir américain de la bataille des Ardennes
Guillaume Piketty
Deuxième partie : Rites et négociations
L'année 1555 au Piémont : violence, compromis et négociations pendant les guerres d'Italie
Julien Guinand
« Citoyens, je vous supplie encore une fois d’abandonner vos barricades ». Négocier un cessez-le-feu dans le cadre d’une insurrection :l’exemple des journées des 22 et 23 juin 1848 à Marseille
Mathias Pareyre
Comment cesser le combat dans une guerre totale ? La capture des soldats allemands dans la France de la Libération (1944-1945)
Fabien Théofilakis
Troisième partie : Refus et transgressions
Terminer un combat naval dans l’Atlantique des XVIe et XVIIe siècles
Alexandre Jubelin
Refuser l’arrêt des combats ? Violences et politique en l’an II dans la marine républicaine
Olivier Aranda
L’Algérie après les accords d’Évian : un impossible cessez-le-feu ?
Soraya Laribi
Conclusion. La guerre comme relation : violence, négociations, échanges et compromis
Bernard Gainot, Claire Miot, Thomas Vaisset, Paul Vo-Ha