Responsabilité sociale : vers une nouvelle communication des entreprises ?

Responsabilité sociale : vers une nouvelle communication des entreprises ?


Question clé que celle de la responsabilité ; d'autant que le réquisitoire en irresponsabilité des entreprises est édifiant : les formes de la violence exercées à l'égard du travail (condition de travail, licenciements boursiers...), de l'environnement (rejet massif de polluant, épuisement de ressources...), des pouvoirs publics (pillage de subvention, dégradation de sites...) sont extrêmement variées. La mobilité du capital à l'échelle internationale tend à accroître l'impunité des grands groupes ainsi que leur capacité de pression sur l'ensemble de ces facteurs de production qui, contrairement au capital, ne sont pas mobiles (le travail, le sol, les pouvoirs publics...). Face à ces comportements, on est en droit de s'interroger sur le « nouvel esprit » d'un capitalisme qui, prônant la « bonne gouvernance », voudrait ménager l'opinion et la réputation sans toutefois sacrifier ni les actionnaires ni les stratégies de croissance. L'entreprise se trouve ainsi au coeur de contradictions ; si tout porte à croire qu'une partie des grandes entreprises a pris la mesure de l'enjeu, nombre d'entre-elles atomisent la société par certains de leurs actes tout en façonnant par leurs discours notre manière de penser la responsabilité. La responsabilité sociale peut-elle être autre chose qu'un discours, même si c'est un discours instituant ? À l'injonction récente, et variable selon les pays, du législateur, s'ajoute ainsi la production volontaire, stratégique et ostensible de discours et de récits propres à valoriser « l'action » des principaux groupes industriels et de services. À l'évidence, la responsabilité sociale (déclarée) de l'entreprise nous renvoie aux problématiques de la « légitimation ». De fait, l'obligation légale, en vertu de laquelle l'entreprise devrait rendre compte publiquement des effets sociaux et environnementaux de son activité, se transforme volontiers en auto-promotion. Si le champ lexical de l'entreprise institution (« responsable », « citoyenne », « éthique », « transparente »...) témoigne assez d'une dérive sémantique, l'objectif de cet ouvrage n'est pas d'apprécier la sincérité de l'entreprise et de son engagement sociétal. Il importe surtout de considérer les communications organisationnelles inhérentes aux « nouvelles régulations » sociales édictées par le législateur. Dans quelle(s) limite(s) l'entreprise y souscrit-elle ? Quelles formes de communication impliquent-elles ? Quels en sont les auteurs ? Quels en sont les publics ? Modifient-elles la place ou le rôle des communicants dans les organisations ? Et enfin comment ces annonces ou ces engagements se traduisent-ils dans l'entreprise ? À ces interrogations multiples s'ajoute un questionnement plus général sur le « ré-enchantement de l'univers économique » et, peut-être, un « changement de paradigme » dans la communication d'entreprise. Si la moralisation annoncée de l'économie contraste singulièrement avec les manières et les effets de la mondialisation, que dire d'une « communication responsable » soumise à semblables paradoxes ? 

Titre Responsabilité sociale : vers une nouvelle communication des entreprises ?
Édition Première édition
Préface de Michel Capron
Postface de Jacques Igalens
Éditeur Presses Universitaires du Septentrion
BISAC Classifications thématiques BUS000000 BUSINESS & ECONOMICS
Public visé 05 Enseignement supérieur
CLIL (Version 2013-2019 ) 3305 SCIENCES ECONOMIQUES
3080 SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES
Date de première publication du titre 26 juin 2006
Code Identifiant de classement sujet      93 Classification thématique Thema: KJ
Support Livre broché
Nb de pages 224 p.
ISBN-10 2859399631
ISBN-13 978-2-85939-963-4
GTIN13 (EAN13) 9782859399634
Référence 1008
Date de publication 26 juin 2006
Nombre de pages de contenu principal 224
Format 16 x 24 cm
Poids 425 gr
Prix 18,00 €
 
Thomas Lamarche

Thomas Lamarche est enseignant chercheur à l'Université Lille 3. Economiste, il est membre du GERME, Université Paris 7 et travaille sur les dimensions immatérielles du capitalisme (éducation et savoirs). Pour mener des recherches interdisciplinaires il s’est associé au Laboratoire GERIICO, pour travailler notamment sur la responsabilité d’entreprise. Dernier ouvrage paru : Education et capitalisme (coord), Syllepse-Nouveaux Regards, 2006

Collaborations intellectuelles ou scientifiques :

Édité par Philippe Batifoulier, Franck Bessis, Ariane Ghirardello, Guillemette de Larquier, Delphine Remillon
Dictionnaire des conventions
Autour des travaux d'Olivier Favereau
Capitalismes - éthique - institutions Numéro 10
Comment penser l'économie autrement ? Depuis 30 ans, des chercheurs de différentes disciplines participent au développement d’une nouvelle représentation de l’économie des conventions. Les 75 auteurs fournissent un éclairage exceptionnel sur cette approche à partir des travaux de l’un de ses principaux artisans, Olivier Favereau.



Édité par Nicolas Postel, Richard Sobel
Capitalismes - éthique - institutions Numéro 5
Tout le monde parle de la RSE mais qui sait vraiment à quoi renvoie ce phénomène ? Si chacun s'accorde sur le fait qu'il bouleverse le mode traditionnel de négociation sociale et de médiation publique, il n'existe en revanche aucune forme de consensus...



Édité par Bruno Boidin, Nicolas Postel, Sandrine Rousseau
La responsabilité sociale des entreprises
Une perspective institutionnaliste
L'économie retrouvée
La « responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises » (RSE) est encore très souvent analysée au seul niveau microéconomique et contractuel. Cette approche est aujourd'hui dominante dans les travaux sur la RSE et se traduit par la prépondérance des analyses portant sur les liens entre l'entreprise et ses...









Lille 1 Lille 2 Lille 3 Université du littoral, côte d'Opale Université Valenciennes Hainaut Cambrésis Université Catholique de Lille