Le collège "unique", quinze ans après sa création par la loi Haby, apparaît comme une réalité sociale complexe. En France, comme dans la plupart des pays développés, cette seconde partie de la scolarité obligatoire, maillon à la fois délicat et essentiel d'un système de scolarisation, est le lieu d'une triple : -du mode de socialisation scolaire, dont la légitimité s'effrite; -du mode de sélection sociale, balançant entre brassage et ségrégation; -des métiers et des identités professionnelles des enseignants, des mythes qui donnent sens à leur travail. Avec pour fil directeur la question du changement, l'ouvrage propose une histoire et une analyse de cette institution. Quelle est la genèse des pratiques d'enseignement au collège, des contenus de savoir qu'elles mettent en jeu, des multipples normes qui les inspirent? Quels sont les agents actifs du changement, leurs représentations et leurs méthodes? Quelles sont les zones d'initiative des individus et des groupes? Pourquoi le système administratif a-t-il tant de mal à percevoir et gérer l'hétérogénéïté des perspectives? Que vont devenir le métier et la culture professionnelle des enseignants? Pour mener à bien cette analyse, les concepts et méthodes de la sociologie du travail et de la sociologie des organisations sont ici appliqués à l'étude de l'Education Nationale, de l'établissement scolaire, des pratiques professionnelles et pédagogiques des enseignants, sur la base de plusieurs enquêtes approfondies de terrain.