L'image de Robespierre n'est pas un bloc, comme le montre l'étude du discours public du XIXe siècle, et notamment celle de la parole politique. Ce discours n'a pas jusqu'ici retenu l’attention des historiens, qui se sont concentrés sur l’historiographie, la littérature et les beaux-arts. Il révèle que la légende noire de Robespierre se scinde entre la Révolution et le milieu du XIXe siècle en quatre légendes, qui peuvent être rapprochées de quatre courants politiques distincts : conservateur/contre-révolutionnaire, libéral, communiste et anarchiste. De plus, une légende dorée, peu analysée jusqu’ici, émerge dans les années 1830 chez les militants républicains les plus radicaux. Ce schéma interprétatif, présenté dans les deux premières parties de l’ouvrage, est confirmé par l’étude de l’image de Robespierre dans les débats parlementaires au XIXe siècle, objet de la troisième partie. Il permet de comprendre pourquoi, plus de deux siècles après sa mort, Robespierre reste au cœur des débats sur l’héritage républicain.
« Les discours de Robespierre nous renseignent à la fois sur le personnage mais aussi sur la façon dont ils ont pu être interprétés et récupérés au cours de l'histoire. »
Marion Pouffary est fonctionnaire parlementaire et chercheuse associée au Centre d'histoire du XIXe siècle de Panthéon Sorbonne/Sorbonne université. Elle est notamment diplômée du master Affaires publiques de Sciences Po Paris et docteure en histoire moderne et contemporaine. Elle a soutenu en 2019 à Sorbonne université une thèse sur l'image de Robespierre au XIXe siècle.
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