Comment un évènement qui fait basculer nos vies bouscule-t-il la langue ? C'est à cette question que l'ouvrage tente de répondre en la questionnant par le prisme de la littérature des XXe et XXIe siècles. Lire la suite
Comment un évènement qui fait basculer nos vies bouscule-t-il la langue ? Comment parler de guerres, d'attentats, de catastrophes naturelles ou d'autres épisodes collectifs traumatiques sans repousser les frontières du langage ? Le présent ouvrage interroge un phénomène littéraire qui s'origine dans le XXe siècle et trouve ses prolongements à l’ère contemporaine : la manière dont l’évènement percute la langue qui s’en empare, jouant avec la faille, l’indicible et le tabou. L’étude menée à travers quatre auteurs emblématiques que sont Marguerite Duras, Claude Simon, Laurent Mauvignier et Emmanuel Carrère s’étend à un corpus plus large d’écrivains qui confrontent la langue à ses limites, et, chemin faisant, contribuent à une esthétique de l’évènement.
Introduction — Aux frontières du langage, l'évènement
Renaissance de l'évènement ?
Aux frontières du langage
Marguerite Duras et Claude Simon pionniers d’une réflexion sur l’évènement ?
Laurent Mauvignier, Emmanuel Carrère : faire face à l’évènement à l’époque contemporaine
Quand la langue se déglangue
Chapitre 1 — Les années 60, creuset d’une réflexion sur l’évènement – en littérature ?
Émergence d’une notion complexe en sciences humaines
Petite fabrique discursive de l’évènement
L’évènement au prisme du sujet
La rupture évènementielle
Évènement et littérature : du tabou textuel au stimulant critique
Une « notion périmée » pour la fiction des années 60 ?
Paul Ricoeur et la mise en intrigue de l’évènement dans les années 80
Les années 2000 : considérer l’évènement
Interroger l’évènement : Duras, Hiroshima mon amour ; Claude Simon, La Route des Flandres
Marguerite Duras : « je n’ai jamais écrit sur la guerre »
Claude Simon et la transposition de l’expérience de guerre
Vers une restitution de l’évènement : Duras, La Douleur, Simon, L’Acacia
De la déportation de Robert L. à La Douleur d’une communauté
La figure du cavalier au sabre, du fantôme à l’allégorie de la débâcle ?
Chapitre 2 — Quand évènement rime avec achoppement
L’évènement aux limites du langage
Des personnages confrontés à l’indicible
Illégitimité des Belles-lettres
Le livre malmené
Trouver une autre langue
Stratégies romanesques
Stratégies par contournement
Stratégie par substitution
Stratégie par évidement
Chapitre 3 — Imaginaires de la faille
Le temps brisé de l’évènement
Flottements temporels : Simon, Duras, Mauvignier
La date, un faux repère : Simon, Duras, Carrère
Des récits sans queue ni tête ?
Géographies de l’évènement
Des espaces imaginaires ?
Un lieu emblématique : le fossé : Simon, Duras, Mauvignier
La vague : D’autres vies que la mienne
Personnages fissurés
L’évènement : arme de tir, arme de poing
Des fantômes
Chapitre 4 — De la fracture à la fabrique de liens
Failles énonciatives
Les voix déstabilisées de Duras et Simon
Dissémination des voix, Laurent Mauvignier
L’évènement, une question de points de vue ?
L’évènement en mode mineur : Duras
L’évènement polémique : Mauvignier
L’évènement à la croisée des documents : Carrère
Porter la mémoire de l’évènement
Le corps support de l’évènement : Duras, La Douleur
L’empathie comme mode d’appropriation : Carrère
Une mémoire traversée par d’autres : Claude Simon, L’Acacia
Combler une rupture générationnelle : Mauvignier