Le projet de réaliser une étude des idées que l'on avait en Espagne sur l'Amérique latine autour de 1900 est née du sentiment d'une injustice: l'oubli presque total dans lequel était tenu le "Congreso Social y Economico Hispano-Americano" réuni à Madrid en novembre 1900, à une date qui pouvait en faire justement une source féconde pour enrichir le panorama de ce qu'il est convenu d'appeler l'esprit de 98.
Monsieur Dugast, ayant accepté de réparer le tort fait au Congrès de Madrid, avait présenté le résultat de ses recherches dans le cadre d'un Mémoire pour l'obtention du diplôme d'Etudes Supérieures (1966).
Des trois parties que comprend cete étude, la troisième est entièrement consacrée au Congrès de 1900, depuis les préparatifs qui commencèrent dès le début de l'année, jusqu'aux conclusions et résultats de cette mémorable fête de retrouvailles entre la vieille Métropole, maintenant meurtrie, et ses filles émancipées et compatissantes de l'Amérique méridionale. Quand aux deux premières, elles s'attachent à montrer quel était l'état d'esprit des Espagnols devant ce que Joaquin Costa appelait "El problema de Espana", puis à mesurer la qualité et la quantité des relations qui existaient alors entre l'Espagne et les Républiques latino-américaines. Cela fait, il était beaucoup plus aisé de comprendre et d'apprécier l'importance que l'on attendait du Congrès hispano-américain de Madrid, considéré par beaucoup d'Espagnols comme pouvant constituer un des fondements de cette "regeneracion" dont on parlait tellement en 1899.