Ce numéro, le No 208 (II-2014), comprend deux dossiers copieux. Le premier, sous la direction de Nathalie Le Bouëdec et de Fritz Taubert, traite des transitions démocratiques et des transformations des élites en Allemagne au XXe siècle, le second, sous la direction de Gilbert Merlio, rappelle comment, en cette année 2014 qui est celle du... Lire la suite
Ce numéro comprend deux dossiers copieux. Le premier, sous la direction de Nathalie Le Bouëdec et de Fritz Taubert, traite des transitions démocratiques et des transformations des élites en Allemagne au XXe siècle. Le second, sous la direction de Gilbert Merlio, rappelle comment, en cette année 2014 qui est celle du centième anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, on commémore en Allemagne et on rappelle en France un autre événement, l'attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler, à l'occasion de son soixante-dixième anniversaire. Il reprend des contributions à un colloque organisé à la Maison Heinrich Heine par C. Deussen, S. Martens et G. Merlio. Mais ce numéro comprend aussi deux autres articles qui méritent de retenir l'attention: Henri Ménudier traite avec beaucoup d’intelligence de la commémoration des massacres perpétrés en 1944 à Oradour et au pont Lasveyras, Tiphaine Cattiau aborde le thème de la mémoire à partir de la double reconstruction urbaine de Dresde, après la guerre et après l’unification. Globalement, ce numéro 208 est un exercice de réflexion sur la mémoire et sur ce qu’à partir de son double passé l’Allemagne unifiée et démocratique a pu et su devenir.
DOSSIER
Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle
Un dossier dirigé par Nathalie Le Bouëdec et Fritz Taubert
M. REITMAYER – Sémantiques de l'élite et démocratie en Allemagne au XXe siècle
W. BÜHRER – Élite économique et démocratisation en Allemagne après 1918 et après 1945
N. LE BOUËDEC – Le juge, la politique et la démocratie : analyse comparative du discours des élites juridiques sous Weimar et dans l’après-guerre
M.-B. VINCENT – La sanction des falsificateurs de la dénazification ou comment s’élabore une éthique de la fonction publique ouest-allemande après 1945, entre héritage weimarien et renouvellement
M. L. SERGIO – Les élites catholiques dans la transition des institutions politiques allemandes et le rôle d’Eugenio Pacelli
dans les deux après-guerres
A. BERNIER-MONOD – La deuxième reconstruction : perceptions de la refondation institutionnelle et de la seconde rentrée parlementaire par quatre doyennes de la démocratie allemande
A. LINSENMANN – Transformation des élites, démocratisation et culture musicale : aspects de la politique française d’occupation après 1945
G. MOURALIS – L’épuration des élites est-allemandes entre ingénierie sociale et utopie politique. La République Démocratique Allemande en procès
DOSSIER
La mémoire en Allemagne et en France de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler
Un dossier publié sous la direction de Gilbert Merlio
G. MERLIO - Du droit à la résistance
J. SCHOLTYSECK – Motivations, milieux et mythes : les nouvelles tendances de la recherche sur la résistance à Hitler
P. STEINBACH – Stauffenberg. Le long chemin vers la reconnaissance
W. HEINEMANN – La Bundeswehr et le 20 juillet
H. CAMARADE – La représentation filmique de l’attentat du 20 juillet 1944 en République fédérale d’Allemagne
G. MERLIO – Mémoires parallèles ? La mémoire de la Résistance en France et de la résistance à Hitler en Allemagne
C. LEVISSE-TOUZÉ– La mémoire du 20 juillet 1944 en France
H. MÉNUDIER – Les massacres d’Oradour et du pont Lasveyras (1944)
T. CATTIAU – Influence et place de la mémoire en contexte de reconstruction et de mutation de l’urbain
L’actualité sociale par B. LESTRADE
Comptes rendus
Notes de lecture de J.-C. FRANÇOIS
" Élite économique… "
Pendant longtemps, la démocratie ne fut pas considérée, dans la pensée et l'action des chefs d’entreprise allemands, comme une condition nécessaire ni dans la sphère politique, ni à plus forte raison dans la sphère économique. Aucun renouvellement notable du personnel des couches dirigeantes économiques n’eut lieu après la Première Guerre mondiale. La fameuse philosophie du « maître chez soi » survécut presque intacte à la césure de 1918. C’est seulement dans le sillage de la démocratisation de la politique et de la société – imposée par les puissances occidentales – que s’est accompli, après la Seconde Guerre mondiale, un changement progressif. Des industriels de « second rang » réfléchissant de manière « technocratique » arrivèrent sur le devant de la scène. Le fait qu’ils fussent disposés à expérimenter – volontairement chez certains, à contrecœur chez d’autres – de nouveaux concepts en matière de partenariat social ainsi que des procédures démocratiques ouvrit la voie à une démocratisation durable des élites économiques allemandes.
"Deutsche Wirtschaftselite…"
Demokratie war lange Zeit keine conditio sine qua non im Denken und Handeln deutscher Unternehmer – nicht in der politischen und erst recht nicht in der wirtschaftlichen Sphäre. Nach 1918 fand kein nennenswerter personeller Wechsel statt, der berüchtigte „Herr-im-Hause"-Standpunkt überdauerte die Zäsur nahezu ungebrochen. Erst im Zuge der von den westlichen Besatzungsmächten verordneten Demokratisierung von Politik und Gesellschaft nach 1945 vollzog sich ein allmählicher Wandel. Technokratisch-pragmatisch denkende Industrielle aus der „zweiten Reihe“ rückten nach vorne. Deren teilweise freiwillige, teilweise widerstrebende Bereitschaft, demokratische Verfahren und sozialpartnerschaftliche Konzepte zu erproben, ebnete einer dauerhaften Demokratisierung der deutschen Wirtschaftselite den Weg.
"The German business elite and democratization after 1918 and 1945"
For a long time, democracy was no sine qua non for the thinking and the behaviour of German industrialists – neither in the political nor in the economic sphere. After the First World War no considerable change of persons occurred at the top of companies, so the infamous attitude of being “master in one’s own home" survived the political break of 1918 nearly undiminished. It was not until the democratization of politics and society under the supervision of the occupying powers after the Second World War, that a gradual change took place. Businessmen with pragmatic and technocratic orientations moved into the top rank. Their partly voluntary, partly reluctant willingness to test democratic procedures and to cooperate with the trade unions in a spirit of partnership smoothed the way for a long-lasting democratization of the German business elite.
Résumé français
Partant du constat que les films historiques sont révélateurs des questions mémorielles qui travaillent une société à un moment donné de son histoire, cet article étudie les enjeux mémoriels liés à l'attentat du 20 juillet 1944 en République fédérale à travers sa représentation filmique, tout d'abord en 1955 dans Der 20. Juli de Falk Harnack, puis en 2004 dans le film télévisé Stauffenberg réalisé par Jo Baier. Le film de Harnack correspond à une tentative de réhabilitation de la résistance typique des années 1950. C’est cependant un film nuancé qui évite les simplifications abusives de son époque et représente bien les entraves des résistants même si l’entreprise de réhabilitation nuit à la représentation des ambiguïtés des conjurés envers le régime. Le film de Jo Baier est, pour sa part, symptomatique du phénomène de l’Histotainment et prouve que le national-socialisme est devenu un sujet de divertissement comme un autre. Bien qu’il soit conforme aux événements historiques tels qu’ils ont été établis par les historiens, le film procède à une héroïsation excessive, il enferme le spectateur dans une lecture simpliste des réalités historiques et vient sans doute confirmer l’hypothèse d’un changement de paradigme mémoriel sur le national-socialisme dans l’Allemagne réunifiée l’année même où se déroule la polémique autour du film La Chute.
Résumé allemand
Ausgehend von der Erkenntnis, dass historische Filme für bestimmte Erinnerungsfragen einer Gesellschaft zu einem Zeitpunkt ihrer Geschichte symptomatisch sind, analysiert dieser Beitrag die Erinnerungsproblematik um den Attentatsversuch vom 20. Juli 1944 in der Bundesrepublik durch dessen filmische Darstellung. Dazu konzentrieren wir uns auf zwei Filme: Der 20. Juli von Falk Harnack (1955) und die Fernsehproduktion Stauffenberg von Jo Baier (2004). Harnacks Film entspricht einem für die 50er Jahre typischen Versuch der Rehabilitation des deutschen Widerstandes in der westdeutschen Gesellschaft. Es handelt aber um einen nuancierten Film, der die übermäßigen Vereinfachungen seiner Zeit umgeht und die Schwierigkeiten der Widerstandskämpfer gut darstellt. Allerdings gelingt es den Autoren darüber nicht, das ambivalente Verhältnis der Verschwörer zum Nazi-Regime zwischen Widerstand und Kooperation herauszuarbeiten. Jo Baiers Film ist dagegen ein gutes Beispiel für das sogenannte Histotainment. Er zeigt, dass der Nationalsozialismus inzwischen ein Unterhaltungsthema wie jedes andere geworden ist. Obwohl der Film dem historischen Forschungsstand entspricht, nimmt er eine begrenzte und vereinfachende Perspektive ein. Damit bestätigt er genau im Jahr der Polemik um den Film Der Untergang zweifellos die Hypothese, dass im vereinigten Deutschland ein Paradigmenwechsel hinsichtlich des Nationalsozialismus stattgefunden hat.
Résumé anglais
Considering that historical films are symptomatic for the commemorative questions that preoccupy a society at a certain moment of its history, this article analyzes the problem of commemoration in the Federal Republic. As an example we will use the cinematographic representation of the assassination attempt of July 20, 1944. In doing so, we will concentrate on two films: Der 20. Juli by Falk Harnack (1955) and the TV-production Stauffenberg by Jo Baier (2004). Harnacks films corresponds to a typical attempt for the fifties to rehabilitate the German Resistance in the West German society. It is, in fact, a well-balanced movie, which avoids the excessive simplifications of its time and which shows the difficulties of the members of the resistance. Unfortunately, the authors do not succeed in developing the ambivalent relation of the conspirators with the Nazi-regime, a relation that oscillated between resistance and cooperation. Jo Baier’s film, on the other hand, is a good example of what is called histotainement. It shows that the National Socialism has become a subject of entertainment like any other subject, too. Although the film is historically accurate, it takes a limited and simplifying perspective. Therefore, it certainly confirms in the year of the polemics provoked by the film Der Untergang the hypothesis of a paradigm shift in the reunified Germany with regard to National Socialism.
La deuxième reconstruction : perceptions de la refondation institutionnelle et de la seconde rentrée parlementaire par quatre doyennes de la démocratie allemande
Cette contribution porte sur la transition démocratique de l'après-Deuxième Guerre mondiale telle que la perçurent quatre députées ayant siégé au Reichstag pendant la majeure partie de la période weimarienne, puis au Bundestag pendant ses premières législatures: Marie-Elisabeth Lüders (DDP/FDP), Maria Ansorge (SPD), Louise Schroeder (SPD) et Helene Weber (Zentrum/CDU). Ces représentantes de la première génération de femmes politiques allemandes incarnent une forme de continuité personnelle entre les deux républiques allemandes.
Leur retour au parlement à partir de 1949 démontre la permanence d’une partie de l’élite politique weimarienne en République fédérale. Cette continuité fut favorisée par les Alliés, qui entendaient reconstituer le tissu démocratique allemand à partir des élites ayant porté la République de Weimar. Une fois au Bundestag, ces représentantes de l’ancienne élite se retrouvèrent toutefois en position de minorité et défendirent des idées en décalage avec la ligne de leur parti. Socialisées sous l’Empire, elles étaient en effet restées fidèles à leurs conceptions d’avant 1933. Des inflexions se firent néanmoins jour dans leur discours. Du traumatisme causé par la destruction de la première République allemande, elles retirèrent une conscience aigüe de la vulnérabilité de la démocratie. Elles adoptèrent dans leurs discours une position de vigie mettant en garde contre tout dysfonctionnement des institutions.
Der zweite Wiederaufbau : Wahrnehmungen der institutionellen Neugründung und des zweiten Eintritts ins Parlament durch vier Veteraninnen der deutschen Demokratie
Dieser Beitrag untersucht die Art und Weise, wie vier weibliche Abgeordnete, die sowohl im Weimarer Reichstag als auch in den ersten zwei Legislaturperioden des Bundestags saßen – Marie-Elisabeth Lüders (DDP/FDP), Maria Ansorge (SPD), Louise Schroeder (SPD) und Helene Weber (Zentrum/CDU) – den demokratischen Übergang der Nachkriegszeit wahrnahmen. Diese Vertreterinnen der ersten Generation politischer Frauen in Deutschland verkörpern eine Form der personellen Kontinuität zwischen den beiden deutschen Republiken.
Ihre Rückkehr ins Parlament ab 1949 belegt die Permanenz eines Teils der Weimarer politischen Elite in der Bundesrepublik. Diese Kontinuität wurde von den Alliierten begünstigt, welche das demokratische Gesellschaftsgefüge auf der Grundlage der die Weimarer Republik befürwortenden Eliten rekonstruieren wollten. Im Bundestag befanden sich diese Vertreterinnen der ehemaligen Elite dennoch in einer Minderheitsposition und verfochten Ideen, die in Diskrepanz zur Linie ihrer jeweiligen Partei standen. Da sie im Kaiserreich sozialisiert worden waren, blieben sie ihren vor 1933 geprägten Auffassungen treu. Änderungen treten jedoch in ihrem Diskurs zu Tage. Das Trauma der Zerstörung der ersten deutschen Republik führte bei ihnen zu einem regen Bewusstsein für die Verletzbarkeit der Demokratie. Daher nahmen sie in ihren Reden die Rolle wachsamer Hüterinnen ein, welche vor institutionellen Missständen warnten.
The Second Reconstruction: Perceptions of the Institutional New Foundation and of the Second Entry to Parliament by Four Doyennes of the German Democracy
This contribution deals with the democratic transition in the post-World-War-II era as perceived by four female deputies, who sat in the Reichstag during the Weimar Republic as well as in the Bundestag during its first two legislatures: Marie-Elisabeth Lüders (DDP/FDP), Maria Ansorge (SPD), Louise Schroeder (SPD) and Helene Weber (Zentrum/CDU). These representatives of the first generation of political women embody a form of personal continuity between the two German republics.
Their return to parliament from 1949 proves the permanence of parts of the Weimar political elite in the Federal Republic. This continuity was encouraged by the Allies, who intended to recreate the democratic fabric of Germany on the basis of the elites having supported the Weimar Republic. Once in the Bundestag, these representatives of the former elite stood however in a minority position and defended ideas in discrepancy with the line of their parties. Socialized in the Empire, they indeed remained faithful to their pre-1933 conceptions. Alterations nevertheless appeared in their discourse. In the aftermath of the destruction of the first German republic, they developed an acute awareness of the precariousness of democracy. In their speeches, they adopted a position of look-out, constantly warning against any type of institutional disorder.
Le rôle des élites catholiques allemandes dans les deux transitions politiques de la première moitié du XXe siècle a une valeur paradigmatique très importante pour l'histoire tout entière de l'Église. Les catholiques sont appelés à résoudre le problème, toujours controversé, du rapport entre conception religieuse et démocratie.
Cet essai se propose d'éclairer, en s'appuyant sur une vaste documentation issue des Archives Secrètes du Vatican et des Archives de la Sainte Congrégation des Affaires Ecclésiastiques Extraordinaires, le lien étroit entre l’évolution du catholicisme politique allemand et le processus démocratique en Allemagne, et de mettre aussi en évidence le rôle central d’ Eugenio Pacelli (un des papes les plus germanophiles que l'Eglise ait connus) de sa nonciature à Berlin jusqu’à son Pontificat sous le nom de Pie XII.
Sous Weimar, l'identité des élites catholiques se définit par une nette opposition aux idéologies révolutionnaires, surtout l’idéologie bolchevique : face à la menace communiste, le soutien au Zentrum s’affaiblit fortement, cédant le pas à des tendances réactionnaires de caractère nationaliste, de plus en plus subordonnées à la droite radicale.
Dans le deuxième après-guerre, les catholiques s’engagent dans une action plus active visant à la fois à donner une nouvelle légitimité à l’Allemagne au sein de la communauté internationale et à établir un ordre constitutionnel moderne reconnaissant les droits sociaux.
Die Rolle der deutschen katholischen Eliten in den beiden Demokratisierungsprozessen der ersten Hälfte des zwanzigsten Jahrhunderts ist von größter Bedeutung für die gesamte Geschichte der Kirche. Die Katholiken wurden aufgerufen, das umstrittene Problem des Verhältnisses zwischen Religion und Demokratie zu lösen.
Dieser Aufsatz soll anhand einer umfangreichen Dokumentation des Vatikanischen Geheimarchivs und der Kongregation für Außerordentliche Kirchliche Angelegenheiten die enge Verbindung zwischen der Entwicklung des deutschen politischen Katholizismus und dem Demokratisierungsprozess in Deutschland beleuchten und dabei auch die zentrale Rolle Eugenio Pacellis, zuerst als Nuntius in Berlin und später als Papst Pius XII, hervorheben, der als einer der deutschfreundlichsten Päpste in der Geschichte der Kirche gelten kann.
In der Weimarer Zeit zeichnete sich die Identität der katholischen Elite durch die klare Abgrenzung von den revolutionären Ideologien, insbesondere der bolschewistischen, aus. Die kommunistische Bedrohung ließ die Unterstützung für das Zentrum allmählich nachlassen und förderte stattdessen reaktionäre Tendenzen nationalistischer Prägung, die immer mehr in die Nähe der radikalen Rechten rückten.
Nach dem Zweiten Weltkrieg wurden die Katholiken aktiver mit dem doppelten Ziel, einerseits Deutschland eine neue Legitimität innerhalb der internationalen Gemeinschaft zu geben und andererseits eine neue, die sozialen Rechte anerkennende Verfassungsordnung zu errichten.
The role of the catholic elites in the two German post-war transitions had a paradigmatic value of utmost importance for the history of the Church. The Catholics were engaged to solve the growing controversial issue of the relationship between democracy and religious perspective.
The article aims at highlighting the close link between the evolution of the German political Catholicism and the democratic process in Germany by the means of an extensive archival documentation (Vatican Secrets Archives and Archive of Congregation for Extraordinary Ecclesiastical Affairs), which points out the central role of Eugenio Pacelli, first of all as apostolic Nuncio in Berlin, and later on as Pope Pius XII (one of the most pro-German pontiffs in history of the Church).
In the first period, the identity of the catholic elites was defined by the contrast with the revolutionary ideologies, particularly that Bolshevik one. Because of the communist threat, the support for the Zentrum gradually gave up to regressive nationalist tendencies of subordination to the radical right.
After World War II, Catholics tried to play a more active role, aiming at the promotion of the re-legitimation of the Germany in the international community and the building of the modern constitutional order, including new social rights.
Résumé
Ce n'est que lentement après que l’Allemagne a été libérée de la domination national-socialiste que fut reconnue l’existence d’une résistance allemande à Hitler. Cela changea au cours des années 1950, au fur et à mesure que l’on prenait davantage conscience des crimes commis par le régime et sous l’occupation allemande. En tant que représentant de la résistance militaire et conservatrice, Stauffenberg est alors devenu le représentant de l’ensemble de la résistance. Toutefois en RDA il fallut attendre les années 1970 pour qu’il soit objet de recherche et il fallut attendre plus encore pour que l’on commençât à reconnaître son rôle.
La réussite de l’attentat du 20 juillet aurait divisé par deux le nombre des victimes de la Seconde Guerre mondiale.
La résistance allemande fait aujourd’hui partie de la culture mémorielle tant au sein de l’Etat que de la société, en particulier au sein de l’Armée fédérale tant celle-ci montre que tout ordre donné a des limites et qu’un soldat ne peut être soumis à une obéissance aveugle. Désormais chaque année l’attentat du 20 juillet 1944 est mis en exergue ne serait-ce que pour montrer à l’opinion publique que la finalité de toute société humaine est le « respect de la dignité humaine » que l’Etat « est tenu de respecter et de préserver ».
Zusammenfassung
Nach der Befreiung Deutschlands von der Herrschaft des Nationalsozialismus wurde der deutsche Widerstand von den Deutschen nur langsam anerkannt. Mit der Wahrnehmung der Gewaltverbrechen und der brutalen Besatzungsherrschaft änderte sich dies in den fünfziger Jahren. Zum Symbol des bürgerlich-militärischen Widerstands wurde Stauffenberg so als Vertreter des Gesamtwiderstands. In der DDR wurde der Attentäter allerdings erst seit den 70er Jahren zum Gegenstand wissenschaftlicher Forschung und noch viel später ansatzweise gewürdigt.
Ein Erfolg seines Anschlags hätte die Zahl der Toten des 2. Weltkriegs halbiert.
Heute gehört der Widerstand zur deutschen Erinnerungskultur in Staat und Gesellschaft und insbesondere auch der Bundeswehr, denn er macht deutlich, dass jeder Befehl eine Grenze hat und der Soldaten nicht zum bedingungslosen Gehorsam verpflichtet ist. Der Tag des Anschlags auf Hitler wird alljährlich vor das Auge der Öffentlichkeit gerückt, auch, um die Ziele und Zwecke eines Gemeinwesens zu verdeutlichen, das sich dazu bekennt, die "Würde des Menschen" als entscheidende "Verpflichtung aller staatlichen Gewalt" zu verstehen.
Résumé
Très tôt la Bundeswehr a fait partie des groupes sociaux qui ont intégré la résistance au régime nazi dans leurs traditions. Mais cette reconnaissance ne s'est faite au départ que sur la base d’un état limité de la recherche, ce qui a facilité sa réduction à des catégories morales telles que celle de la « révolte de la conscience ». La recherche prend aujourd’hui davantage en compte les motivations professionnelles des soldats qui s’opposaient au régime. Cela transforme également la question de la part que celle-ci doit avoir dans la tradition militaire de résistance depuis que la Bundeswehr est devenue « une armée en opération. »
Zusammenfassung
Die Bundeswehr gehörte früh zu den gesellschaftlichen Gruppen, die den Widerstand gegen das NS-System in ihre Tradition aufnahmen. Diese Anerkennung erfolgte aber auf der Basis eines begrenzten Forschungsstandes und wurde durch die Reduktion auf moralische Kategorien („Aufstand des Gewissens") erleichtert. Die neuere Forschung nimmt stärker die professionellen Motive von Soldaten zum Widerstand in den Blick. Das verändert auch für die „Einsatzarmee Bundeswehr“ die Frage nach der Traditionswürdigkeit militärischen Widerstands.
Abstract
The Bundeswehr was one of the first social entities to make the resistance against Nazism part of their tradition. However, this recognition was based on a limited state of research; it was facilitated by a reduction to moral categories (“The conscience rising up"). Recent research has focused rather on the professional motives of soldiers for their opposition against the regime. This will cause the “Bundeswehr on deployment” to revisit the question why resistance against the Nazis should be part of its tradition.
Résumé de l'article « Influence et place de la mémoire en contexte de reconstruction et de mutation de l’urbain – Dresde chantiers », pour la revue Allemagne d’aujourd’hui.
Se basant sur l’observation de la diversité du panorama architectural de Dresde, l’auteur cherche à déterminer l’impact de la mémoire dans les choix de (re)construction et de destruction de la ville en mutation. Ville chantier issue de l’ancienne République démocratique allemande, Dresde témoigne de la complexité du processus de transformation de l’urbain. Les travaux qui y sont entrepris répondent à un besoin identitaire confronté à un passé tantôt magnifié, tantôt rejeté. Des espaces animés d’une mémoire vivante apparaissent néanmoins au large des grandes mutations, parfois controversées, et favorisent la compréhension du processus de création de la ville. Autre médiateur de la mémoire et témoin des transformations, l’artiste est présenté comme dépositaire d’une mission d’archivage et de désensorcellement de l’architecture, dans le but de confronter intimement les humains à l’espace de vie qu’ils façonnent.
Zusammenfassung des Artikels „Kollektives Gedächtnis, Rekonstruktion und städtischer Wandel – Dresden als Baustelle", für die Zeitschrift „Allemagne d’aujourd’hui“.
Die architektonische Vielfalt Dresdens dient der Autorin dieses Artikels als Ausgangspunkt für eine Reflektion über den städtischen Wandel. Hierbei steht vor allem der Einfluss des kollektiven Gedächtnis auf die Stadtplanung im Vordergrund, insbesondere bei Entscheidungen (wieder) auf oder rückzubauen. Als Stadt im Umbruch mit einer Vergangenheit in der Deutschen Demokratischen Republik veranschaulicht Dresden die Komplexität urbaner Transformationen. Die Bauarbeiten zeugen von einem Verlangen nach städtischer Identität, in der die gemeinsame Vergangenheit teils verherrlicht, teils zurückgewiesen und aktiv vergessen wird. Im Kontext dieser Umwandlungsprozesse bringen neue Räume, teils unter lautstarkem Widerspruch, eine lebendige Gedächtniskultur zum Ausdruck, die ein Verständnis der Stadt und ihrer (Neu)entstehung erlaubt. Als ein Vermittler und Zeuge der Erinnerung und des Wandels kommt hierbei dem Künstler eine wichtige Rolle, vor allem als Archivist und Erklärer der Architektur zu, um die Menschen mit den von ihnen geschaffenen Alltagsräumen zu konfrontieren.
Abstract of the article „Collective Memory, Reconstruction, and Urban Transformation – Dresden as a Construction Site" for the journal Allemagne d’aujourd’hui.
Dresden’s architectural diversity serves the author of this article as a starting point for her reflections about urban change. The main focus lies on the impact of collective imaginaries on planning decisions to (re)construct or destroy spaces and buildings. As a city in transformation with a past in the German Democratic Republic, Dresden bears testimony to the complexity of urban change. Reconstructions point to the need for a collective urban identity—one, in which the past is sometimes glorified, sometimes rejected. In the context of these major transformations, spaces animated by a vivid memory become legible—and even if they are sometimes contested, they allow for an understanding of the city and the processes of its creation. Another witness and mediator of urban transformations is the artist. His mission is understood here as one of archiving and demystifying architecture so as to confront urbanites with the lived spaces that they inhabit and form.
Sémantiques de l'élite et démocratie en Allemagne au XXe siècle
La thèse centrale de cet article est que des facteurs relevant de l’histoire des idées eurent un rôle central dans la réussite de la démocratie parlementaire en République fédérale. Ces facteurs étaient à la fois d’ordre « structurel » et « conjoncturel » : d’une part, la structure du champ intellectuel de Allemagne de l’ouest après 1945 facilita la diffusion d’idées compatibles avec la démocratie ; d’autre part, dans le vide politique et intellectuel de la première décennie de l’après-guerre, les nouveaux modèles des élites des valeurs et du caractère alors élaborés permirent justement aux groupes jusque-là sceptiques vis-à-vis de la démocratie dans les domaine politique, scientifique et économique de se réconcilier avec la démocratie représentative. Une sémantique politique au sein de laquelle les concepts d’ « élite » et de « démocratie » entretenaient un rapport de tension positif et productif joua un rôle essentiel dans ce processus. Si l’on considère au-delà l’ensemble du XXe siècle en comparant les dénominations majoritairement utilisées pour les décideurs et groupes sociaux privilégiés, il apparaît que contrairement à ce qui fut le cas en RFA, les concepts de Weimar et plus encore du national-socialisme n’étaient guère compatibles avec des institutions et des procédures démocratiques.
Elitesemantiken und Demokratie in Deutschland im 20. Jahrhundert
Der Beitrag argumentiert, dass für die erfolgreiche Etablierung der parlamentarischen Demokratie in der Bundesrepublik Deutschland ideengeschichtliche Faktoren eine zentrale Rolle spielten. Diese Faktoren lassen sich in solche „struktureller" und „konjunktureller“ Art unterteilen, denn einerseits erleichterte die Struktur des Intellektuellen Feldes in Westdeutschland nach 1945 die Verbreitung Demokratie-kompatibler Ideen, andererseits ermöglichten im politisch-ideellen Vakuum des ersten Nachkriegsjahrzehnts gerade die neuen, damals diskutierten Modelle von Wert- und Charakter-Eliten den Demokratie-skeptischen Gruppen in Politik, Wissenschaft und Wirtschaft, sich mit der repräsentativen Demokratie auszusöhnen. Wesentlich war dabei eine politische Semantik, in der die Begriffe „Elite“ und „Demokratie“ in einem positiven und produktiven Spannungsverhältnis zueinander standen. Nimmt man darüber hinaus das gesamte 20. Jahrhundert in den Blick und vergleicht die jeweils dominanten Bezeichnungen für die besonders privilegierten Gruppen und Entscheidungsträger, so zeigt sich, dass im Gegensatz zur Bundesrepublik die Ordnungsbegriffe der Weimarer Republik und besonders im Nationalsozialismus kaum mit demokratischen Institutionen und Verfahren in Übereinstimmung zu bringen gewesen waren.
Democracy and Concepts of Elites in 20th Century Germany
The article insists that the history of ideas provides new explanations for the success of democracy in the early Federal Republic of Germany. These explanations derive from structural as well as trend factors, because on the one hand the structure of the West German intellectual field favored the spread of democracy-compatible concepts, while on the other hand the then new concepts of elites by morale and character helped democracy-averse groups in politics, economy and science to come to terms with the new order. During this process, most-important were political semantics which set ideas of “elites" and “democracy” into a positive and productive tension. Broadening the perspective to the whole 20th century and comparing the different denominations for highly privileged social groups and top decision makers reveal that the socio-political key concepts up to 1945 were never in accordance with democratic institutions and procedures.
La sanction des falsificateurs de la dénazification ou comment s'élabore une éthique de la fonction publique ouest-allemande après 1945
Le thème de la continuité des élites ouest-allemandes après 1949 a fait l'objet d'un grand nombre d’études historiques et sociologiques, qui ont montré que les personnels épurés lors de la dénazification se trouvent ensuite rapidement et massivement réintégrés grâce aux lois d’amnistie et de réhabilitation adoptées par la RFA. A rebours de cette tendance générale, la présente étude s’intéresse aux mécanismes juridiques inverses, qui visent à exclure certains fonctionnaires compromis, dont la présence est jugée incompatible avec l’installation de la démocratie. En se penchant sur un échantillon de fonctionnaires de la Poste de différents grades poursuivis par les tribunaux disciplinaires pour avoir falsifié leurs données personnelles afin de poursuivre leur carrière après 1945, on analysera les représentations du service de l’Etat élaborées lors de la transition démocratique autour de 1949 et on les confrontera avec l’éthique professionnelle des fonctionnaires de la République de Weimar.
The punishment of denazification forgers and the elaboration of civil service ethics in West-Germany after 1945
The continuity of West-German elite after 1949 has been the topic of many historic and sociologic studies, which have shown that the staff sacked during the denazification had been promptly and massively reintegrated in the roll thanks to the amnesty laws of the young Federal Republic. Against this general evolution, this article focuses on the opposite juridical mechanisms at work in the exclusion of some civil servants particularly compromised, whose presence seems impossible in the new democracy. By studying a sample of post-office employees of different ranks, accused by disciplinary courts of having falsified their identities after 1945, the article analyses the representations of civil service during the democratic transition and compares them with civil service ethics of the Weimar Republic.
Die Bestrafung der Entnazifizierungsfälscher und die Entwicklung einer Berufsethik der westdeutschen Beamtenschaft nach 1945
Das Thema der Elitenkontinuität nach 1949 wurde schon mehrfach in historischen wie in soziologischen Studien behandelt, die gezeigt haben, dass das in der entsprechenden Phase entnazifizierte Personal dank der Amnestie- und Rehabilitierungsgesetze der frühen Bundesrepublik schnell und massiv wieder ins Amt gelangte. Im Gegensatz zu dieser allgemeinen Tendenz untersucht dieser Artikel die entgegengesetzten juristischen Mechanismen, die einige kompromittierte Beamten zu entfernen suchten, deren Anwesenheit im Staatsdienst als mit der Demokratie unvereinbar erschien. Anhand von Stichproben von Postbeamten verschiedenen Ranges, die um 1949 von Disziplinarkammern angeklagt wurden, weil sie ihre persönlichen Daten gefälscht hatten, um ihre Karriere nach 1945fortsetzen zu können, werden die im Kontext des demokratischen Wandels entwickelten Vorstellungen vom Staatsdienst analysiert und mit der Beamtenethik der Weimarer Republik verglichen.
Elitenwandel, Demokratisierung und Musikkultur: Aspekte der französischen Besatzungspolitik nach 1945
Nachdem sie 1945 die Aufgabe einer Besatzungsmacht in Deutschland übernommen hatten, machten es sich die Franzosen zu einer vorrangigen Aufgabe, die Deutschen auf einen demokratischen, toleranten Wertehorizont hin „umzuerziehen". Einen zentralen Pfeiler bildete dabei eine ambitionierte Kulturpolitik. Der Beitrag skizziert, welche Bedeutung in dieser Umerziehungspolitik die Musik hatte. Er zeigt, dass der Begriff „Elite“ bei der Konzipierung und Rechtfertigung der entsprechenden Propaganda eine wachsende Rolle spielte: Zunächst war der Anspruch, die Bevölkerung in ihrer ganzen Breite zu erreichen. Zunehmend konzentrierte man sich jedoch darauf, eine „Elite“ derer „die zählen“, anzusprechen, und so aus der Besatzungszone eine langfristig wirksame „Einflusszone“ zu machen.
Transformation of elites, democratization and musical culture: aspects of the French occupation policy after 1945
When the French took over the role of an occupation power in Germany in 1945, they were primarily interested in reeducating the German people to teach their former enemy values such as democracy and tolerance. A central point in this endeavor was an ambitious cultural policy. The article is going to trace the significance of music in this reeducation policy. It will be demonstrated that the term “elite" played an increasingly important role in the conceptualization and justification of “musical reeducation”: at the beginning, the French aimed at reeducating the German population in general, but they soon started to target German's cultural and political elite – “those who count” – to turn the occupation zone into a lasting “zone of influence” in post-war Germany.
Transformation des élites, démocratisation et culture musicale : aspects de la politique française d’occupation après 1945
Après avoir endossé le rôle de puissance d’occupation en Allemagne en 1945, les Français firent de la rééducation des Allemands dans l’esprit des valeurs de démocratie et de tolérance une de leurs priorités. Une politique culturelle très ambitieuse constitua un axe central de ces efforts. L’article met en évidence l’importance prise par la musique dans cette politique de rééducation et montre que le terme « élite » joua un rôle croissant dans la conception et la légitimation de cette politique. Au départ, les Français ambitionnaient de toucher toute la population allemande avec leur propagande. De plus en plus, cependant, ils choisirent de cibler l’ « élite » de « ceux qui comptent » pour transformer ainsi la zone d’occupation en une « zone d’influence » sur le long terme.
Le juge, la politique et la démocratie : analyse comparative du discours des élites juridiques sous Weimar et dans l'après-guerre
La continuité du personnel au sein de la justice et des élites juridiques par-delà les trois changements de régime politique qu’a connus l’Allemagne dans la première moitié du XXe siècle est un fait établi et déjà largement commenté. Ce n’est donc pas à partir des personnes, mais à partir des discours que cet article se propose d’analyser l’évolution de ces élites sous Weimar et dans l’immédiat après-guerre. Une question centrale et récurrente ressort alors des débats passionnés autour de la justice et plus particulièrement des juges : la démocratie impliquait-elle une redéfinition de la position, de la fonction et du travail du juge, et si oui dans quel sens? La période weimarienne voit s’affronter violemment deux discours : un discours « rénovateur » très minoritaire, qui estime que le passage à la démocratie a nécessairement des conséquences pour le juge, et un discours conservateur ou « réactionnaire » dominant qui se refuse à toute remise en question. Après 1945, l’existence d’un consensus minimal autour du système démocratique favorise une évolution du rapport de force dans le sens du paradigme du « juge démocrate ». Néanmoins, des éléments du discours « réactionnaire » weimarien persistent. Les discours des élites juridiques témoignent ainsi à leur manière du lent processus de démocratisation de la société allemande après 1945.
Der Richter, die Politik und die Demokratie: Vergleichende Analyse des Diskurses der juristischen Eliten in der Weimarer Republik und der frühen Nachkriegszeit
Die personelle Kontinuität innerhalb der Justiz und der juristischen Eliten über die drei Regimewechsel hinaus, die Deutschland in der ersten Hälfte des Jahrhunderts erlebte, wurde bereits breit erforscht. Um die Entwicklung dieser Eliten in der Weimarer Republik und der frühen Nachkriegszeit zu analysieren, geht deshalb der vorliegende Beitrag nicht von den Personen, sondern von den Diskursen aus. Aus den damaligen leidenschaftlichen Debatten um die Justiz und insbesondere den Richter sticht eine zentrale, wiederkehrende Frage hervor: sollte der Übergang zur Demokratie zu einer Neubestimmung der Stellung, Funktion und Arbeit des Richters führen, und wenn ja in welchem Sinne? In der Weimarer Zeit prallten zwei Diskurse aufeinander: ein von einer Minderheit getragener „Erneuerungsdiskurs", für den der demokratische Wandel zwangsläufig Folgen für den Richter nach sich zog, und der herrschende, konservative bzw. „reaktionäre“ Diskurs, der sich einer Neubestimmung weigerte. Nach 1945 förderte der Minimalkonsens um die demokratische Staatsform eine Verschiebung des Kräfteverhältnisses zugunsten des Paradigmas des „demokratischen Richters“. Nichtdestotrotz bestanden Elemente des „reaktionären“ Weimarer Diskurses fort. Die Diskurse der juristischen Eliten dokumentieren also auf ihre Weise den langsamen Demokratisierungsprozess der deutschen Gesellschaft nach 1945.
Judges, Politics and Democracy: A Discursive Analysis of the Judicial Elite during the Weimar Republic and post-WWII Germany
During the first half of the 20th century, Germany underwent 3 regime changes, and these changes did not entail an overhaul of its judicial elite. Indeed, the fact that the justice system’s personnel seamlessly transitioned from one regime to another has been largely acknowledged and commented. Instead of paying close attention to the individuals, this article will analyze the evolution of Weimar and initial post-WWII elites from a uniquely discursive point of view. During passionate debates about justice and, more specifically, the judges, a central question continued to arise: did Democracy entail a complete redefinition of the position, function and work of the judge and if yes, in what way? The Weimar period was witness to an acrimonious battle between two types of discourse: the first was quite marginal and “reformist" and posited that the transition to democracy inevitably had consequences for judges. The second type, the dominant discourse of the period, was “reactionary” and conservative in nature, refusing any type of re-assessment or questioning. After 1945, the existence of a minimal consensus concerning a democratic system helped to fuel the power struggle between these two discourses, paving the way for the advancement of a paradigm based on the “democratic judge”. Nonetheless, several elements from the Weimar “reactionary” discourse continued to linger. The discourses of judicial elites are thus a living testament to the sluggish process of democratization of German society after 1945.