Le dossier, dirigé par Hans Brodersen et Hans Stark, L'Allemagne, l'Europe et la crise, est réalisé en coopération avec le CIRAC et le Cerfa (Ifri). Il comprend des études d' A.-L. Barrière/ B. Roussel,... Lire la suite
Le dossier, dirigé par H. Brodersen et H. Stark, L'Europe, l'Allemagne et la crise, est réalisé en coopération avec le Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine (CIRAC) et comprend des études d' A.-L. Barrière/ B. Roussel, H. Brodersen, D. Herbet, R. Lallement, R. Lasserre, H. Stark/Y.-S. Rittelmeyer et H. Uterwedde. Ces études portent sur la crise de la dette souveraine et de l’euro, la récession économique provoquée par la crise de la dette et le débat en France et en Allemagne sur l’avenir de l’Union européenne. Il précisera les positions française et allemande sur le rôle de la Banque centrale européenne et vérifiera si l’alternative est bien entre un modèle latin fondé sur le laxisme et un modèle allemand vertueux privilégiant la stabilité monétaire à la croissance. Le numéro comprendra également une étude d’Arte comme projet culturel européen et d’autres contributions hors dossier.
Éditorial
Nomination de Joachim Gauck comme futur président fédéral
J. Vaillant
Dossier
« L'Allemagne, l'Europe et la crise » préparé sous la direction de Hans Brodersen et Hans Stark, en collaboration avec le CIRAC, Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine, et le Cerfa, Comité d'études des relations franco-allemandes de l'Ifri
H. Brodersen – L’Allemagne et l’euro : de l’Union monétaire à l’Union de stabilité
R. Lallement – L’économie allemande rattrapée par la crise de la zone euro : plus qu’une simple pause conjoncturelle, un nécessaire changement de cap
H. Uterwedde – L’Europe allemande, mythe ou réalité ?
A.-L. Barrière / B. Roussel – Contrainte ou modèle ? La place de l’Allemagne dans le débat français sur la crise de la zone euro
D. Herbet – « Indignons-nous ! » Les anciens ténors politiques de l’intégration européenne face à la crise de 2011
Y.-S. Rittelmeyer / H. Stark – La politique européenne de l’Allemagne à l’heure de la crise de l’euro
G. Valin – Réflexions sur les rénumérations des dirigeants et des traders en 2012 « Nous le valons bien : est-ce si sûr en 2012 ? »
L’actualité sociale par B. Lestrade
M. Binet – Arte ou l’enjeu d’une télévision culturelle européenne
H. Ménudier – Ulrich Wickert, journaliste et écrivain : ses engagements
A. Kouassi Kouakou – Bilan des relations culturelles entre la RFA et les anciens partenaires africains de la RDA vingt ans après la réunification
Chronique littéraire de C. Hähnel-Mesnard
H. Kant / F. Cambon / E. Strittmatter – Hommages à Eva Strittmatter (1930-2011)
Compte rendu Eva Strittmatter, Du silence je fais une chanson, Traduit de l’allemand et préfacé par Fernand Cambon (A.-M. Pailhes)
Index des auteurs publiés et des auteurs traités dans Allemagne d’aujourd’hui en 2011
Résumé
La lutte pour dépasser la crise de la dette souveraine en Europe se poursuit. Quiconque suit attentivement les débats entre économistes à la fois en France et en Allemagne, est souvent confronté à des propositions divergentes. L'article montre, par des retours historiques et macro-économiques, que le concept de « politique de stabilité » est tellement ancré dans la pensée allemande qu'il est difficile d'envisager le virage vers une politique économique de type « méditerranéenne ». Wolfgang Schäuble, n'a-t-il pas promis de longues années de vaches maigres pour la zone euro, une zone volontairement soumise à la « diète budgétaire» depuis la signature du « pacte budgétaire européen » du 2 mars 2012 ? L’article montre que l’Allemagne est prête à assumer une telle stagnation européenne si elle débouche sur une zone monétaire « moins sous-optimale » (R.A. Mundell) qu’avant. Une zone dont chaque membre érige rigueur et compétitivité en objectifs premiers. D’où l’opposition allemande à toute politique de facilité (monétaire et budgétaire) qui enlèverait la pression des marchés financiers sur les Etats qui ne respecteraient pas les contraintes d’une Union monétaire et qui comptent in fine sur des transferts financiers des pays solvables vers des insolvables.
Summary
The fight to recover from the crisis of sovereign debt in Europe continues. Anyone who follows the debate between economists in both France and Germany attentively will often find themselves confronted with conflicting proposals. The above mentioned article illustrates that, in terms of historic and macroeconomic considerations, the concept of 'stable policy’ is so far anchored in German thought that it is difficult to envisage a turn-around in favor of an economic policy in line with the 'Mediterranean’ model. Did Wolfgang Schäuble not promise long years of tightening one’s belt for the Euro zone, a zone that voluntarily submitted itself to a 'budgetary diet’ after the signing of the 'European budgetary pact’ on March 2nd 2012? This article shows that Germany is ready to take on a period of stagnation in Europe while expecting that this gives way to a less ‘sub-optimal’ monetary union (R.A. Mundell) than before; a zone in which each member has outlined rigor and competitiveness as primary objectives. In such a monetary area Germany will be opposed to any form of policy that paves the way to any kind of monetary and fiscal easing (ECB as a ‘lender of last resort’; ‘Euro-bonds’) which would relieve the pressure from financial markets on states that did not respect the constraints of a monetary union and that count in fine on financial transfers from solvent countries to those insolvent members.
Zusammenfassung
Das Ringen um eine Lösung für die Staatsschuldenkrise in Europa hält an. Wer die Debatten der Ökonomen in Frankreich und Deutschland aufmerksam verfolgt, wird feststellen, dass die Lösungsansätze unterschiedlich ausfallen. Unter Rückgriff auf historische und wirtschaftstheoretische Überlegungen zeigt der Artikel, wie sehr das Konzept der „Stabilitätspolitik" im deutschen Denken verankert ist, und dass ein Schwenk in Richtung einer „mediterranen" Wirtschaftspolitik aus deutscher Sicht kaum vorstellbar ist. Hat Wolfgang Schäuble der Eurozone etwa nicht lange magere Jahre vorhergesagt? Sind die Länder der Währungsunion etwa nicht, zumindest seit der Unterzeichnung des „europäischen Haushaltspaktes" am 2. März 2012, einer strikten Sparpolitik unterworfen? Der Artikel zeigt, dass Deutschland eine solche längere Stagnationsphase hinzunehmen bereit ist, wenn am Ende dieses Leidensweges eine weniger „suboptimale" Eurozone (R. A. Mundell) steht. Eine Zone, in der für alle Teilnehmer die Sparpolitik und die Wettbewerbsfähigkeit höchste Priorität haben. Die deutsche Opposition gegen eine gemeinsame Geld- und Finanzpolitik (EZB als „lender of last resort“, „Eurobonds“), die dem Druck der Finanzmärkte auszuweichen versucht, ist letztendlich darin begründet, dass die dann notwendigen Finanztransfers von solventen zu insolventen Staaten der Eurozone fundamental abgelehnt werden.
Résumé
Après la forte récession des années 2008/2009, l'embellie qui a suivi en 2010/2011 a pu laisser penser que l'économie allemande, forte de ses indéniables atouts structurels, échapperait au contrecoup de la crise de la zone euro. Ce schéma semble désormais révolu depuis quelques mois, d'autant plus que l'actuel ralentissement du commerce mondial affecte les exportations allemandes. L'analyse montre que la présente séquence conjoncturelle correpond moins à une courte parenthèse entre deux phases de forte reprise qu’à une transition plus longue vers un régime de croissance différent du précédent, plus équilibré car tendu moins exclusivement qu’auparavant vers les gains de compétitivité internationale et plus axé sur la demande intérieure. La perspective qui en découle est aussi celle d’une réorientation de la politique économique allemande, dans l’intérêt commun de l’Allemagne et de ses partenaires européens, pour réduire à la fois les excédents commerciaux allemands et le risque de stagnation prolongée qui menace plusieurs pays de l’Union européenne.
Summary
After the strong recession of the years 2008/2009, the following upturn during the period 2010/2011 nourished the idea that the German economy, with its undeniable structural strengths, could avoid the backlash of the euro area zone crisis. This scenario now seems to be ruled out for several months, especially since the current slowdown in world trade affects German exports. The analysis shows that the present situation of the German economy corresponds less to a short interlude between two phases of strong recovery than to a more lasting transition toward a different and more sustainable growth regime, with a less exclusive emphasis on international competitiveness gains and with a stronger focus on domestic demand. The resulting perspective is also that of a reorientation of Germany’s economic policy, in the common interest of this country and its European partners, in order to reduce both the German trade surpluses and the risk of prolonged stagnation that threatens several EU-countries.
Zusammenfassung
Nach der schweren Rezession der Jahren 2008/2009 könnte der anschließende Aufschwung der Jahre 2010/2011 die Vermutung nahe legen, dass die deutsche Wirtschaft dank ihrer unbestreitbaren Strukturstärke von der Krise des Euroraums weitgehend verschont bleibt. Diese Vorstellung scheint seit einigen Monaten nicht mehr relevant zu sein, umso mehr als die aktuelle Verlangsamung des Welthandels die deutschen Exporte beeinträchtigt. Die gegenwärtige Situation sollte nicht so sehr als konjunkturelle Pause zwischen zwei Phasen einer starken Erholung verstanden werden. Sie stellt eher ein Übergang zu einem nachhaltigeren Wachstumsregime dar, und zwar mit einem weniger exklusiven Schwerpunkt auf die internationale Wettbewerbsfähigkeit und mit einer stärkeren Ausrichtung auf die Binnennachfrage. Daraus folgt auch die Notwendigkeit einer Neuorientierung der deutschen Wirtschaftspolitik, im gemeinsamen Interesse von Deutschland und seinen europäischen Partnern, um sowohl die deutschen Handelsüberschüsse als auch in mehreren EU-Ländern das drohende Risiko einer längeren Stagnation zu reduzieren.
Résumé
La domination de l'Europe par l’Allemagne a été un thème récurrent dans le débat public depuis un demi-siècle. Mais le terme de l’Europe allemande est-il bien justifié ? Certes, l’architecture de l’Union monétaire européenne correspond largement à l’approche traditionnelle allemande, qui voit l’Europe comme un cadre régulateur plutôt qu’un acteur fort de politique économique et préfère une gouvernance par des règles et des sanctions, avec une Banque Centrale indépendante, à l’approche plus politique d’un « gouvernement économique ». Pourtant, depuis la crise de la zone euro qui a démontré les faiblesses et limites de sa vision « apolitique » de l’UEM, l’Allemagne se voit contrainte de changer de paradigme, de faire tomber certains tabous et d’accepter des solutions qu’elle avait toujours récusées. L’Europe, loin d’être allemande, a besoin de réformes intelligentes, qui n’ont pas de nationalité.
Summary
Germany’s domination of Europe has been a recurring theme of French debate since the beginnings of European integration. The fear of a "German Europe" is fuelled by the fact that the architecture of European Monetary Union largely follows German principles: Europe is seen as a general framework for the economy, not as an economic policy actor, the governance of the EMU is largely assured by a set of stability rules, sanctions and the independent European Central Bank, and not by strong political cooperation (economic government). However, the current crisis of the EMU has undermined this approach to some extent. The necessary crisis management and the search for long-term solutions have led the German government to change its positions, to accept a paradigm shift, embracing measures it had previously categorically refused. Europe, far from being “German”, needs intelligent reforms, which do not bear the hallmark of a particular nation
Zusammenfassung
Seit langem flammen immer wieder Debatten über eine angebliche deutsche Dominanz in Europa auf, zuletzt unter dem Stichwort „deutsches Europa“. Sie speisen sich aus der Tatsache, dass die Architektur der europäischen Währungsunion weitestgehend von deutschen Vorstellungen geprägt ist: Europa als Ordnungsrahmen statt als starker wirtschaftspolitischer Akteur; eine „unpolitische“ Gouvernanz des Euroraums über Regeln und Sanktionen sowie eine unabhängige Europäische Zentralbank und nicht über eine stärkere wirtschaftspolitische Kooperation (europäische Wirtschaftsregierung). Dennoch: Seit die Krise des Euroraums die Schwächen und Grenzen dieses deutschen Ansatzes offen gelegt hat, muss sich Deutschland von Tabus lösen, einen (teilweisen) Paradigmenwechsel vornehmen und Zugeständnisse machen, die es noch vor kurzem strikt abgelehnt hatte. Europa braucht intelligente Reformen, die keinen nationalen Stempel tragen.
Résumé
À l'heure où la construction européenne est marquée par la crise des dettes publiques et par celle de la monnaie unique, Anne-lise Barrière et Benoît Roussel étudient la perception de l’Allemagne, puissance clé en Europe, par l’UMP et le PS ainsi que l’image de ce pays partenaire construite par ces deux partis politiques, autour desquels le débat français s’organise. Les auteurs analysent la nature du compromis élaboré entre les positions française et allemande, compromis fait d’une juxtaposition d’éléments de la culture de stabilité et d’aspirations à une solidarité européenne sur fond d’oppositions de doctrines économiques. Quelles sont les stratégies choisies par l’UMP et le PS pour répondre au déséquilibre économique franco-allemand ? Pour l’UMP, l’Allemagne est le modèle à imiter, la France doit adopter sa culture de la stabilité et sa règle d’or budgétaire. Le PS, moins à l’aise avec les principes de l’ordo-libéralisme qui structurent l’intégration européenne, porte une double volonté qui défie ces principes : il veut préserver le modèle social français et convaincre ses partenaires de réorienter la construction européenne pour la mettre au service des Européens. Cette opposition signifie-t-elle qu’il existe un clivage partisan sur la relation franco-allemande ? La dernière partie de l’article viendra nuancer cette opposition car l’Union européenne est tout autant structurée par le choc des intérêts nationaux que par les oppositions doctrinales. Les auteurs esquissent pour chaque parti des pistes qui, en leur permettant de dépasser leurs manques, pourraient les faire évoluer afin que celui qui accèdera aux responsabilités soit en mesure d’être à la hauteur de cet enjeu décisif de la politique française, de sa place et de son avenir en Europe.
Résumé
Face à la crise grecque, crise de la dette, devenue pour certains une crise de l'euro, presse française et presse allemande ont bien couvert les interventions des « grands Européens », très fréquemment dans la perspective des regards croisés, qu’il s’agisse de la FAZ pour Jacques Delors ou du Monde pour Helmut Schmidt. A l’instar de Stéphane Hessel, ils clamèrent en effet leur indignation face au « manque de dirigeants » dans l’UE et face à l’abandon du principe de solidarité, au mépris d’une tradition entrée dans l’Histoire depuis le traité de Rome. Angela Merkel, qui avait tardé à dire qu’il fallait sauver la Grèce, ne serait-ce qu’au nom de la paix en Europe, était la cible de leurs attaques, Helmut Kohl craignant même qu’elle ne détruisît l’œuvre de sa vie. Certes J. Delors et Hubert Védrine exprimèrent par ailleurs leur admiration pour l’Allemagne et ses processus démocratiques, récusant l’idée même d’un Sonderweg allemand, mais ils mirent sévèrement en garde contre le risque de récession, rejoignant en cela l’ancien chancelier Schmidt. Au nom d’une nécessaire relance, en Grèce comme dans le reste de l’eurozone, ces derniers préconisaient la création d’eurobonds, ce en quoi la chancelière ne les a pas suivis. Mais les médias ont insisté sur la dimension historique du projet européen à travers leurs déclarations.
Summary
Because of the Greek crisis, a debt crisis that became for some of us a crisis of the euro, French and German medias have covered many interventions of the "great Europeans", very frequently in order to compare points of vue, whether in the FAZ for Jacques Delors or in Le Monde for Helmut Schmidt. Indeed, like Stéphane Hessel, they claimed their outrage about the "lack of leadership" in the EU and the abandonment of the principle of solidarity, in defiance of a tradition ratified by the Treaty of Rome. Angela Merkel, who took a long time deciding we had to save Greece, at the least on behalf of peace in Europe, was the target of their attacks. Helmut Kohl even feared she destroys his main achievement. Admittedly, J. Delors and Hubert Védrine also expressed their admiration for Germany and its democratic processes, challenging the very idea of a German Sonderweg, but they earnestly warned against the risk of recession, like the former Chancellor Schmidt. On behalf of a necessary refletion, in Greece as well as in the rest of the eurozone, they advocated the creation of eurobonds, nevertheless the Chancellor vetoed. But the media have insisted on the historical dimension of the European project through their statements.
Zusammenfassung
Französische und deutsche Presse haben den großen Europäern wie Helmut Schmidt und Jacques Delors in ihren Spalten ein Forum gegeben, sei es im eigenen Land, sei es in der Perspektive der gekreuzten Blicke (J. Delors in der FAZ oder H. Schmidt in Le Monde). Sie folgten dann Stephane Hessels Aufruf und empörten sich über mangelnde Führung in der EU so wie über mangelnde Solidarität unter den EU-Staaten, obwohl die europäische Integration seit den römischen Verträgen als historische Leistung betrachtet werden sollte. Also warfen sie vor allem Angela Merkel vor, den Rettungsplan für Griechenland erst spät unterstützt zu haben: Helmut Kohl fürchtete sich sogar davor, sie möge ihm sein Lebenswerk kaputt machen. Zwar zollten J. Delors und H. Védrine dem deutschen Wirtschaftsmodell und den demokratischen Prozessen Respekt: die Bundesrepublik plane keinen Sonderweg und die Bundeskanzlerin habe ein neues Bewusstsein entwickelt. Alle warnten aber vor der Gefahr der Rezession und traten entschieden für die Schaffung von Eurobonds und somit für ein Investitionsprogramm ein. A. Merkel ließ sich aber nicht überzeugen.
Résumé
L'Allemagne, l'Europe et la crise, voici trois termes de plus en plus étroitement liés. Yann-Sven Rittelmeyer et Hans Stark reviennent sur la façon avec laquelle Berlin « pense » l’Europe. Ils rappellent d’abord le cadre difficile, car émotionnel dans lequel se déroule le débat européen outre-Rhin, accentuée par une presse populaire et une opinion publique très remontées contre les pays « laxistes » de la zone euro. A cela s’ajoutent les contraintes fixées par la Cour constitutionnelle en 2009 et les divergences notables, au sein du gouvernement, entre la chancelière et ses deux partenaires de la coalition qui sont tous les deux en perte de vitesse, la CSU et surtout le FDP. D’où l’approche de « petits pas » et le pragmatisme dont fait preuve la chancelière et qu’on lui reproche parfois alors que certains de ses propres ministres semblent vouloir aller beaucoup plus loin sur la voie de la fédéralisation européenne.
Summary
Germany, Europe and the dept crisis, three terms which are increasingly linked to each other. Yann-Sven Rittelmeyer and Hans Stark refer to Berlin's point of view regarding the European Union. First of all, they remind the difficult context of the current debate on the EU in Germany. Press releases and citizens express their rage against the weak Euro Countries. The situation is also aggravated by the fact that the Federal Constitutional Court put a series of conditions in 2009 and that the Federal Government is deeply divided. The chancellor's coalition partners, CSU and FDP which are both, but especially the FDP, on a downward trend, do not share the same opinion regarding prevailing European questions. Hence, Angela Merkel prefers pragmatic, "step-by-step" approaches in order to make defendable decisions. However, her choice is sometimes criticized by her own ministers who try to fast-track the way to a federal Europe.
Zusammenfassung
Deutschland, Europa und die Schulden-Krise, drei Begriffe die in einer immer engeren Verbindung zueinander stehen. Yann-Sven Rittelmeyer und Hans Stark nehmen in ihrem Artikel Bezug auf die Berliner Sichtweise der aktuellen Europa-Debatte. Sie erinnern vorab an den schwierigen Kontext, in dem die aktuellen Themen rund um die Europäische Union jenseits des Rheins debattiert werden. Verschärft werden die Diskussionen durch Presseberichte und die „veröffentlichte Meinung, die die Haltung der finanzschwachen Länder der Euro-Zone scharf kritisieren. Hindernisse entstehen auch durch die vom Bundesverfassungsgericht 2009 entschiedenen einzuhaltenden Auflagen und die Diskrepanzen innerhalb der Bundesregierung. Die Vorstellung der Kanzlerin weicht von der ihrer Koalitionspartner der CSU und FDP, beide, aber vor allem die FDP im Abwärtstrend, deutlich ab. Folglich handelt Angela Merkel pragmatisch und tastet sich nur mit kleinen Schritten voran. Diese Entscheidung wird ihr jedoch teilweise zum Vorwurf gemacht, da einige ihrer eigenen Minister weitere Schritte auf dem Weg zu einem föderal ausgerichteten Europa gehen wollen.
Résumé
Au-delà de l'indignation légitime des opinions publiques à l'égard des excès de rémunérations de certains dirigeants et traders, il faut souligner les risques induits par les abus de cupidité sans valeur ajoutée durable. L'exploitation de la situation, via des postures populistes ou des ponctions fiscales, n'apportent aucune contribution réelle aux solutions attendues. L'indignation de Main Street apparaît comme une aimable comédie eu égard à la puissance de feux des lobbies concernés. Il convient donc de ne pas confondre causes et symptômes et d'imaginer, avec les moyens modernes de l'économie transnationale, les outils pertinents de mesure et de contrôle qui aboutiront à une équité reconnue et vérifiable en matière de rémunérations. Eu égard à la gravité de la crise et à ses conséquences désastreuses aux plans financiers et humains, un consensus rhénan réunissant acteurs politiques, corps intermédiaires et opinions publiques apparaît aujourd'hui comme le catalyseur le mieux adapté en vue de créer les conditions d'une économie équitable en Europe et au-delà.
Summary
Today, everybody has to take into account the justified indignation of public opinions regarding immoderate compensations and benefits of CEOs and traders. We stress the inappropriate risks associated with these current greedy behaviors : they create no addition of sustainable value for stakeholders. Usual temptations of new taxes and demagogic seductions cannot bring any positive contributions to that dramatic issue of overrated actors. Main Street's action relies on no firing power against powerful lobbies. We have to develop new solutions in the legal- or regulated- framework of transnational companies and their boards. In a time of financial and human crisis, new tools should be implemented to measure, audit and appreciate compensations and benefits at the top. A "rhenan consensus" must be worked out by politicians, unions and NGO. Europe deserves that help to define a fair and strategic view on that matter in 2012.
Résumé
Dans un contexte actuel de crise, l'Europe menace de se replier sur elle-même, donnant l'occasion aux particularismes de s’exprimer aux dépends d’un sentiment d’appartenance transnational. Souvent représentée comme un objet politique technocratique ennuyeux et complexe, l’Europe ne fait pas vendre. Il s’agit dans cet article de s’interroger sur la représentation de l’Europe dans le champ médiatique en examinant dans quelle mesure les médias jouent un rôle auprès du citoyen dans le processus d’intégration culturelle impulsé par les institutions européennes. En tant que vecteur d’un imaginaire partagé, la télévision est-elle en mesure de transmettre un sentiment d’appartenance commun aux citoyens de l’Europe? Peut-on rêver d’une télévision européenne à l’exemple d’Arte comme embryon d’une «Europe de la culture» à 27?
Summary
In the present context of crisis, Europe is threatening to cut itself off from the outside world, while giving the opportunity to particularities to express themselves at the expense of transnational sense of belonging. Often presented as a dull and complex political-technocratic goal, Europe does not sell well. The aim of this article is to explore the representation of Europe in the media field by examining to which extent the media play a vital role, closely to citizens, in the process of cultural integration triggered by European institutions. Being a vehicle of a shared imagination, is the television able to convey a sense of common belonging to the citizens of Europe? Can we dream of a European television channel similar to Arte, as an embryo of "Europe of culture" of the twenty-seven Member States?
Zusammenfassung
Im aktuellen Krisenkontext droht Europa sich abzuschotten nicht zuletzt weil nationale Interessen zu Lasten einer transnationalen Zusammengehörigkeit in den Vordergrund treten. Europa wird oft auf ein „unbekanntes politisches und technokratisches Objekt" reduziert. Inhalt dieses Artikels soll sein, sich kritisch mit der Rolle der Medien in der Präsentation Europas auseinanderzusetzen und Existenzbedingungen eines europäischen kulturellen Mediums mithilfe einer Fallanalyse des deutsch-französischen Fernsehkulturkanals Arte zu untersuchen. Was heißt europäisches Fernsehen und wie könnte es aussehen? Ist das Fernsehen in der Lage, eine europäische kulturelle Identität zu vermitteln, von der die EU-Politiker träumen? Inwiefern kann Arte als Embryo einer „EU-27 der Kultur" im audiovisuellen Bereich bezeichnet werden?
Résumé
De 1949 à 1972, la RDA, à la recherche de sa reconnaissance internationale, s'est beaucoup investie en Afrique dans le domaine de la formation et de l'éducation qui constituait l’essentiel de sa politique culturelle sur ce continent. Les années 1970 et 80, dominées par la lutte du régime de Berlin-Est pour l’expansion du communisme dans le monde, ont vu s’accentuer cette aide de la RDA en faveur de ses partenaires africains. Mais après la réunification de 1990, force est de reconnaître que la nouvelle Allemagne, comme pour sanctionner les ex-partenaires de la RDA, a négligé ses relations culturelles avec ces Etats. Ainsi on y note l’absence d’Instituts Goethe ou encore un manque de soutien à l’enseignement de l’allemand.
Summary
From 1949 to 1972, the DRG, at its international recognition quest, has invested itself too much in the domain of the training and the education in Africa, which constituted the essential part of its cultural policy in this continent. The years 1970 and 1980, dominated by the East-Berlin contest for the increase of communism in the world have seen the expansion of this assistance of the DRG in favour of its African partners. But, after the reunification in 1989, we should admit that the new Germany has neglected its cultural relations with DRG’ s ex partners as to punish then for close relationship with the DRG. So we notice the lack of Goethe-Institutes or the absence of assistance in German teaching in these countries.
Résumé
Traducteur d'Eva Strittmatter en français, j'ai publié en 2011 un choix de ses poèmes, chez Cheyne, sous le titre Du silence je fais une chanson, et une deuxième anthologie de la même est actuellement en préparation aux éditions de l'Amandier. J’ai conscience de faire ainsi découvrir aux lecteurs francophones une poétesse très connue en son temps en RDA et aujourd’hui dans l’Allemagne unifiée. C’est cet événement littéraire et éditorial qui motive le présent dossier. Là-dessus, pour notre consternation, Eva Strittmatter s’est éteinte en janvier 2011. D’où l’oraison funèbre de Hermann Kant, ici traduite. Ayant séjourné en août 2010 à Berlin, je suis allé faire une sorte de pélerinage sur le lieu de vie singulier de la poétesse, un minuscule hameau perdu dans les forêts du Brandebourg. J’ai dû faire cette visite en son absence, car elle était déjà gravement malade. Cette incursion m’a inspiré un texte, que je livre ici sous le titre Schulzenhof. C’est aussi là-bas qu’Eva Strittmatter repose désormais, dans un cimetière quasiment familial.
Zusammenfassung
Als französischer Übersetzer von Eva Strittmatter habe ich 2011 eine Gedichtauswahl von ihr bei Cheyne unter dem Titel Du silence je fais une chanson veröffentlicht ; eine zweite Anthologie von ihr ist zur Zeit im Verlag de l’Amandier in Vorbereitung. Ich bin mir dabei bewusst, den französisch sprechenden Lesern, die kein Deutsch können, zu einer damals in der DDR, heute im vereinigten Deutschland sehr bekannten Dichterin zum ersten Mal Zugang zu verschaffen. Diesem literarisch-verlegerischen Ereignis ist das vorliegende Dossier zu verdanken. Dazu kommt, dass Eva Strittmatter zu unserem großen Leidwesen im Januar vergangenen Jahres aus dem Leben schied. Daher Hermann Kants Grabrede, die hier mit übersetzt worden ist. Da ich mich im August 2010 in Berlin aufhielt, habe ich eine Art Pilgerfahrt an den einzigartigen Lebensort der Dichterin, einen winzigen, in die brandenburgischen Wälder eingebetteten Weiler, unternommen. Diesen Besuch musste ich ihr aber, wenn ich so sagen darf, in ihrer Abwesenheit abstatten, denn sie war schon schwer krank. Dieser Einbruch wurde Anlass zu einem Text, den ich hier unter dem Titel Schulzenhof zum besten gebe. Dort ruht also auch nunmehr Eva Strittmatter in einem kleinen Waldfriedhof inmitten ihrer schon verstorbenen Angehörigen.