Enseignée durant la seconde moitié du XIII
e siècle à Paris, la grammaire des Modistes témoigne du désir de comprendre les fondements de la grammaire, d'en faire un "art", une science". Il lui faut pour cela des principes, un objet, des méthodes propres. Le fonctionnement de la grammaire repose sur l'articulation de deux niveaux: le premier, où elle définit ses unités minimales, les "constructions", le second, où elle établit les règles de construction des énoncés. Les grammaires génératives contemporaines retrouveront cette démarche. D'où l'actualité de la grammaire des Modistes qui s'efforce de dégager les "modes de signifier" (d'où le nom de "modistes") et d'établir les conditions de vérité des propositions. Cette étude intéressera donc, non seulement le linguiste, mais aussi le logicien, l'historien, par sa recherche d'explication et de cohérence, son caractère "raisonné" et sa tentative de généralité et de rigueur dans le traitement concret des problèmes grammaticaux.