Qu'est-ce qu’être allemand ? Où les différentes nations germanophones puisent-elles leur culture commune ? L’ethnologie nationale allemande, appelée Volkskunde, est le fruit d’une longue histoire, qui a partie liée avec la construction politique de l’Allemagne, mais aussi de l’espace germanophone dans son ensemble. Tournant autour des deux pôles que sont la culture populaire et la germanité, l’ethnologie nationale a connu un essor à partir des années 1880, sur fond d’unité allemande et de déliquescence progressive de l’Empire autrichien. Participant à la révolution conservatrice des années de la République de Weimar, elle est devenue l’une des sciences les plus en vue de l’Allemagne hitlérienne, matrice de « l’idéal germanique ». Discréditée par son passé, l’ethnologie nationale allemande a fait son aggiornamento dans les années 1970 sous la houlette de l’École de Tübingen. Contrainte par l’histoire, elle s’est transformée progressivement en ethnologie européenne.
Introduction
Il n'est pas de Volkskunde à la fin de l’époque moderne : l’étrange histoire d’une confusion entre une science et son objet
La Volkskunde du début du XIXe siècle : la perte d’une partie de soi et la reconstruction d’une germanité idéale
L’esquisse d’une Volkskunde scientifique
Les années 1920 et le renouveau de la discipline
Le dévoiement de la Volkskunde sous le Troisième Reich
La Volkskunde dans l’après-guerre : de la catharsis à la rédemption
Ultimes réflexions
Index
Bibliographie