Contemporain et ami de Thomas Hardy et HG Wells, Georges Gissing (1857-1903) est surtout connu par une imposante série de romans sociaux qui dépeignent avec un réalisme mordant et une discrète ironie l'Angleterre de la fin du XIXe siècle. La section de nouvelles présentées ici offre un des aspects les plus séduisants d'une oeuvre variée. D'une technique éprouvée, elles mettent en scène des épisodes tragiques ou comiques de la vie populaire, elles analysent les souffrances cachées, les sursauts de dignité, les espoirs déçus de personnages mal à l'aise entre le monde ouvrier et une bourgeoisie aux valeurs figées. Elles soulignent aussi, avec une grande économie de moyens, les petites ironies de l'existence, le pathétique de la pauvreté. La femme nouvelle de la Belle Epoque, les victime de la bonne comme de la mauvaise fortune, les insolents et les timides y occupent une place de choix. Traduites en allemand, en italien, en polonais et en chinois, les nouvelles de Gissing connaissent depuis soixante ans un succès considérable au Japon. Elles sont dignes de figurer auprès de celles de Maupassant et de Tchékhov.