Il y a profit à relire Léon Bourgeois à un moment où une nouvelle question sociale nous invite à nous interroger sur ce qui fait lien dans notre société. La publication de Solidarité en 1896 est le fait d'un républicain qui a acquis une position politique et associative de premier plan. Son ouvrage le révèle aussi comme un théoricien influant. La question que cherche à résoudre Léon Bourgeois n'est pas nouvelle mais elle est décisive dans la conjoncture de son époque : qu'est-ce qui peut conduire des hommes devenus libres politiquement mais, pour un grand nombre d'entre eux, en quasi-assujettissement économique, à vivre en société et à se conformer à des règles communes ? Léon Bourgeois entend apporter une réponse théorique mais aussi pratique, qui échappe aux illusions idéalistes et « aux combinaisons mentales imposées par la tradition et l'autorité ». Pour ce faire, il recourt, tout à la fois, à la science et à la morale. Tout en étant tributaire du positivisme, de l'organicisme et de l'évolutionnisme ambiant de son époque, Léon Bourgeois formule une théorie sociale capable d'associer, et non pas d'opposer, une conception organique et une conception contractuelle de la société. Il invite ses contemporains à se considérer, certes comme des citoyens détenteurs d'une souveraineté politique, mais surtout comme des « associés » solidaires.
Léon Bourgeois (1851-1925). Homme politique, militant associatif et théoricien français. Il est l'une de ces fortes personnalités qui a construit la 3e République. Il lui a donné une base doctrinale, le « solidarisme » à partir de laquelle a pu se développer, en France, une législation productrice de cohésion sociale.
CHAPITRE PREMIER
Evolution des idées politiques et sociales
CHAPITRE II
Doctrine scientifique de la solidarité naturelle
CHAPITRE III
Doctrine pratique de la solidarité sociale
CHAPITRE IV
Dette de l'homme envers la société ; le quasi-contrat social
APPENDICES
I. Rapport de M. Léon Bourgeois au Congrès d'Education Sociale en 1900
II. Extrait du compte rendu de la séance du Congrès d'Education Sociale
du jeudi soir 27 septembre 1900
III. Discours de clôture au Congrès d'Education Sociale en 1900