Cet ouvrage rassemble neuf études qui traitent de l'envahissement des biens d'autrui ou invasio, des causes et de la nature de cette "invasion", des lois séculières et canoniques qui ont cherché à limiter ce phénomène surprenant par son ampleur et sa constance depuis l'Antiquité Tardive jusqu'au Moyen Age classique. Elles permettent de substituer à l'interprétation l'acte de pure violence ou d'usurpation, seule admise jusqu'à présent, celle d'actions plus ou moins biaisées, menées surtout par des puissants sous le couvert de lois habilements exploitées par eux, ou encore d'actes parfaitements légaux de consfication dont les empereurs et les rois étaient les auteurs. Les biens des églises eurent particulièrment à ensouffrir, ce qui pose en des termes neufs la question des rapports, souvent conflictuels, entre l'Eglise et l'Etat en ces mêmes périodes. On pourra constater que ce problème, évoqué maintes fois dans les sources des IVe-VIIe siècle, ne fut pas étranger à la crise qui entraîna l'Empire franc à sa ruine. Dans le prolongement du tome I, trois archéologues et historiens ont voulu établir des correspondances entre l'apport des sources écrites et des fouilles concernant la villa. Mais comme les fundi, villae , portions de villae ont été les véritables enjeux des "invasions", il importe grandement de savoir de quoi l'on parle quand on fouille le site d'une ancienne villa ou que l'on trouve ce mot dans les documents écrits. Ainsi nos connaisance progressent-elles avec prudence et sans a priori.