Des historiens, étrangers et français, plus souvent habitués à se retrouver autour d'énoncés affirmatifs, chronologiquement bornés, acceptent dans ce livre le double pari d'une question ouverte, par essence plus déstabilisatrice, et d'une confrontation avec des représentants d'autres sciences humaines. Leur intention, en s'interrogeant ainsi sur ce qu'on ne sait pas en histoire, n'est évidemment pas de faire surgir de nouveaux savoirs ni de se livrer à une quelconque cartographie de l'ignorance. Leur ambition, plus modeste mais bbien plus intéressante, est, en partant chacun de leur expérience professionnelle propre et de leur spécialité, de parvenir à répertorier et à analyser quelques-unes des nécessités préalables à l'établissement du savoir historique. Quels obstacles les historiens rencontrent-ils? Quelles faiblesses se reconnaissent-ils? Quelles solutions envisagent-ils?
Qu'est ce qu'on ne sait pas en histoire? se présente donc comme un volume renvoyant, de façon cohérente, aussi bien à l'épistémologie et à la méthodologie de la science historique qu'à la déontologie et à l'identité de l'historien. Il s'adresse autant aux étudiants d'histoire, de sciences politiques et de philosophie qu'à un vaste public cultivé désireux de mieux comprendre à la fois certains silences des historiens et le processus qui les amène à présenter comme acquises des connaisances.