Ce numéro part d'une constatation : si le nu est fréquemment étudié dans le domaine de la peinture, il ne l’est guère dans celui de la littérature, « en toutes lettres ». Il se propose de combler un vide en s’interrogeant sur la représentation du nu du XVIIIe siècle (Marivaux, Sade) à nos jours (Bataille, Duras, Jean-Jacques Schuhl), en passant par Gautier, Taine, Zola ou encore la littérature fin de siècle ; et cela à travers des genres différents comme le roman ou le théâtre. Toutes ces études rencontrent, à un moment ou à un autre, la question du rapport entre la lettre et l’image, entre le visible et le caché, entre le réel et sa représentation. C’est une histoire des mentalités qu’on peut ainsi suivre durant trois siècles de littérature, histoire dans laquelle on peut constater, par exemple, que le regard féminin sur le nu masculin est rarement mis en mots.
Le nu en toutes lettres Textes réunis par Gérard Farasse Sommaire Gérard FARASSE Le nu en toutes lettres * Lydia VAZQUEZ À y regarder de près
Michel AROUIMI L'Un mis à nu : de Marivaux à Shakespeare
Chantal BRUNOT Le corps sacrifié ou le nu athéologique dans les œuvres de Sade et de Bataille
Patrick WALD LASOWSKI À peindre ! Note sur une origine perdue de la peinture * Jean-Philippe CAUCHETEUR Théophile Gautier et le syndrome de Midas
Anita LAVERNHE « …au bout de sa plume une phrase involontaire » (Taine)
François BERQUIN « Ne vois-tu pas que nous sommes nus ? » (Zola)
Dolorès LYOTARD Pudeurs (Zola)
Ian GEAY À la tombée des nues : une esthétique fin de siècle
Anne-Cécile WALD LASOWSKI Trois peintres devant le Nu : Girodet, Schiele, Klimt * Midori OGAWA « Une Ève marine que la lumière devait enlaidir » (Duras)
Karl POLLIN De la mise à nu de quelques poupées mécaniques : l’objet du désir dans les fictions de Jean-Jacques Schuhl
Juli LEAL-DUART Le nu dans le théâtre
Myriam BOUCHARENC À quoi rêvent les jeunes filles ? Livres reçus Donato Sperduto, Martine Wa