Les études réunies ici ne prétendent pas donner une définition de l'érotisme ni en épuiser les significations. Plus modestement, elles tentent de décrire et d'expliquer quelques-uns des aspects du désir amoureux et leurs représentation en Angleterre, depuis le milieu du XVIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Si le XVIII siècle -on en convient aisément- fut l'âge d'or de l'érotisme, celui-ci n'a ni époque ni patrie. On ne saurait cependant refuser à Eros les métamorphoses qui marquent sa carrière dans la culture occidentale. Il y a loin, en effet, de l'érotisme bien tempéré de Dryden à la passion furieuse et mortifère du Moine de Lewis, du texte cryptique de Sterne aux calembours scabreux des poètes mineurs et aux Mémoires égrillards de Fanny Hill, des beautés alanguies de Boucher, dont l'Angleterre fut friande, aux gravures volontiers obscènes de Hogarth et de Rowlandson. L'esprit et l'oeil y trouvent leur compte.