Le présent volume -le septième dans l'ensemble des Leçons de linguistique publiées à ce jour- appartient à la série A des conférences de Gustave Guillaume à l'École Pratique des Hautes Études, série consacrée à la description et à l'analyse des mécanismes du français moderne. Sous le titre général "Structure sémiologique et structure psychique de la langue française", deux volumes de cette même série ont déjà paru, celui des conférences de l'année 1948-1949 (tome 1 des Leçons) et celui de l'année 1949-1950 (tome 4). Les trois volumes de la série A dont on dispose actuellement traitent de systématique verbale. On sait que, pour Guillaume, le système verbal du français a pour fondement la chronogénèse, opération de pensée constructrice de l'image-temps, composée de trois sous-systèmes ou chronothèses, qui se développent transversalement le long de l'axe chronogénétique longitudinal. Chacune de ces chronothèses constitue ce qu'on appelle traditionnellement un mode. Les deux précédents volumes étaient essentiellement centrés sur la chronothèse finale (le mode indicatif) et sur la chronothèse médiane (le mode subjonctif). La série des conférences de l'année 1945-1946 A, présentée ici, a pour thème la chronothèse initiale ou mode quasi nominal, qui comprend l'infinitif, le participe en -ant et le participe passé. Les trois volumes (tome 1, 4 et 7) forment un tout, offrant une vue d'ensemble du système verbo-temporel français. Outre les questions relatives aux trois formes dont se compose le mode quasi nominal, Guillaume aborde toute une série de problèmes connexes, comme celui de la transitivité et de l'intransitivité, ceux de la voix et de l'aspect. Comme dans les volumes précédents, la problématique est parfois posée d'un point de vue comparatif. Ici, les systématiques verbales comparées sont celles des langues romanes et des langues germaniques. On trouvera notamment des observations sur la représentation du présent et sur la sémiologie du verbe en allemand et en anglais. Guillaume apparaît ainsi, selon ses propres termes, comme "un linguiste de langue qui étudie le système; puis un linguistique de discours qui, à partir du système, étudie les emplois et de plus, à l'occasion, un linguiste de parole, qui étudiera la systèmatisation concrète, sémiologique, réalisée dans la parole même". Et ses réflexions débouchent toujours, ici comme ailleurs, sur des considérations de méthodologie et de linguistique générale.