Annoncé par la sémiologie, le débat naissant entre sciences humaines (théâtrologie, sociologie, anthropologie) et sciences dures (biologie, neuro-chimie) achève de consommer le divorce historique entre la scène et le texte. En 1975,
Sémiologie de la représentation revendiquait un modèle dialectique faisant fi des terrorismes de tous bords; s'il fallait à l'époque conférer aux disciplines du théâtre certaines lettres de créance, il est urgent aujourd'hui de définir avec précision les outils d'une théorie du spectacle. Loin des myopies en amont ou en aval du représenté, le théâtre s'impose avant tout comme un évènement; à l'instar du cirque ou de l'opéra, il appelle une méthodologie des actes. Signification, relation ou jeu, le réseau verbogestuel questionne dans les mêmes termes l'acteur et le spectateur; attentif à saisir cette première instigation de sens, le présent ouvrage tente ensuite d'en situer les supports à travers les mécanismes de plaisir offerts par un grand classique français, Corneille.Ce volume répond à un projet entrecroisé: état de la question, décloisonnement théorique et cheminement pratique.