Cette étude est une traversée historique et esthétique du noir au théâtre. Par des exemples concrets, l'ouvrage rend compte de son évolution et permet d'établir le noir en tant que lumière parmi les composantes de la scène.
Du XVe au XVIIe siècle, la lumière était un luxe. Au XIXe siècle, époque de « l’obscurcissement des théâtres », le noir est un allié de l’illusion théâtrale. En se rapprochant du XXe siècle, il trouve progressivement sa place et ses richesses esthétiques. Car enfin, on va « faire le noir et travailler l’ombre », grâce au symbolisme, au naturalisme ou à l’expressionnisme. Dès lors, à l’instar des futuristes, de la danse de Loïe Fuller et du théâtre d’ombres, on peut éprouver le noir et jouer avec lui dans le cadre de la boîte noire du théâtre.
Plastiquement, au XXIe siècle, le noir se révèle dans son absence ou sa présence. Le noir prend en charge la dimension poétique et politique du théâtre. Il devient « avaleur », « mangeur d’images » et révélateur des grandes tragédies contemporaines.
Introduction
Entre luxe et lux : naissance du noir
Le noir né de la lumière
Entrée dans les salles
De la machinerie aux jeux de lumière
Ambivalence du noir
Lumière et pouvoir
Entre éblouissement et contraste, équilibre instable
Obscurcissement des théâtres
Magie scénique et plaisir du spectateur
Changements à vue
Dispositifs inédits et bouleversement du protocole spectaculaire
La nuit entre convention et fascination
De la comédie à la tragédie : une convention théâtrale de la nuit
Fascination romantique
Nuit naturaliste
Faire le noir, travailler l'ombre
De la déréalisation à la poésie scénique
Le noir symboliste
L'ombre expressionniste
La part de l’ombre
Théâtre d’ombres
Esthétique du noir
Lumières et ombres suggestives d’Appia
Noir scène et salle : perception relative
Sous la caresse du rayon électrique : le noir de Loïe Fuller
Fée électricité et dramaturgie
Le noir dramatique de Craig
Les paysages mobiles de Reinhardt
De la scène à l’écran
De Reinhardt à l’expressionnisme
Densité révélée par l’écran
De la « lanterna magika » au « polyécran » : Svoboda
Polysémie de l’écran
Jeu du noir, enjeu de la scène
Noir
Le noir des futuristes
Le noir comme action scénique – Beckett
Angoisse du noir – Bond
Le noir comme support de jeu
Noir et nuit unis dans un métathéâtre
Un terrain politique
La parole libérée
Cohabitation esthétique
Belles de nuit
Nuit des conjurés
Enjeux et expériences esthétiques du noir
La boîte noire
Noir en abyme
Noir unifiant
Noir et huis clos
Entrer dans le noir, sortir du noir
Sas de passage
Le noir tremblé des rêves
Segmentation et montage scénique
Le noir de l’image-mouvement
Noir comme une image
Éprouver le noir
Voir le noir
Maîtriser le noir ?
Au bout du noir
Être et jouer dans le noir
Noir défi
Vertiges du noir
Noir apocalyptique
Violence du noir
Entre théâtre et cinéma : le noir et le Tout
Conclusion
Bibliographie et sources
Index
Sources et crédits