L'École contemporaine naît avec la Révolution. Cet avènement, préparé par l'ébranlement éducatif du siècle des Lumières, s'inscrit parmi les évolutions caractéristiques de la transition entre l'époque moderne et l'ère contemporaine. C'est donc à une véritable conquête culturelle et scolaire du territoire à laquelle on assiste entre 1789 et 1835. La scolarisation et l'alphabétisation ont progressé, concernant désormais plus de la moitié de la population. L'État a cherché à occuper l'espace éducatif jusque là monopolisé par l'Église et s'est donné progressivement les moyens administratifs d'une politique d'instruction publique. La tutelle étatique s'est ainsi renforcée, symbolisée par l'activité d'un ministère à part entière dès 1828 et par l'existence d'un seul et même budget de l'instruction publique à partir de 1835. L'existence d'un enseignement public, de mieux en mieux encadré par l'État, a favorisé l'apparition d'une mentalité laïque parmi les enseignants. Pourtant le monopole étatique ne s'est pas imposé complètement. Une autre école, héritière des traditions confessionnelles, s'est maintenue et a même prospéré dans l'ouest et le sud. Ce dualisme scolaire, né sous la Révolution, plaçait désormais l'éducation de la jeunesse parmi les enjeux politiques majeurs de l'époque contemporaine.