Il y a près de 2000 ans, un lettré anonyme de l'époque impériale a écrit en grec un petit texte inclassable, qui mêle fiction mythologique, paradoxographie, étiologie et géographie, et qui depuis la Renaissance a été transmis dans le corpus des anciens mythographes sous le nom de Plutarque. En vingt-cinq notices, il dessine une cartographie fabuleuse du monde antique en articulant les noms des fleuves et des montagnes à des traditions mythiques connues et inconnues, et donne aussi accès à un autre monde, celui des pierres magiques et des plantes aux propriétés étonnantes.
Cette œuvre rare est un objet de collection. Parvenue jusqu'à nous avec ses bizarreries et ses fêlures, elle porte la trace d’un travail de construction du sens à la fois très personnel et très représentatif des savoirs lettrés de l’époque gréco-romaine. L’interprétation que nous en proposons laisse entrevoir des mécanismes, un type de réflexion et d’écriture caractéristiques de la pratique mythographique des anciens, fondée sur des étymologies inventives et des rapprochements audacieux.
Traduite pour la première fois en français depuis 1620, cette œuvre est le deuxième volume de la collection « Mythographes » qui offre, en édition bilingue, les principaux textes mythographiques grecs et latins de l’Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance.