La crise de la laïcité, les difficultés socio-économiques et l'essoufflement des modes de régulation traditionnels rendent, de nos jours, de plus en plus difficiles les arbitrages entre «lumières universalistes», «engagements communautaires» et «libertés individuelles». La montée des phénomènes de violence ou de ségrégation doit être, dès lors, replacée dans un cadre plus vaste où se combinent remise en cause de l’État-providence, dysfonctionnements du marché du travail et déclin de la société industrielle, l’affirmation nationaliste de type «réactif» et le retour aux «racines» témoignant d’une «poussée identitaire» de plus en plus vive, susceptible de déboucher sur des conflits interculturels ou interethniques. Face à cette «nouvelle donne», plusieurs débats méritent attention. Comment, par exemple, renforcer le lien social ? Doit-on raisonner en termes d’«assimilation», d’«accommodation» ou d’«insertion» ? Que penser, par ailleurs, du «multiculturalisme», de l’«ethnicité» ou des politiques de «discrimination positive» ? Dans quelle mesure, enfin, les références à la «citoyenneté», à l’«intégration» ou au «républicanisme» peuvent-elles s’avérer adéquates ? Placé sous la direction de Gilles FERRÉOL, cet ouvrage – fruit d’une collaboration entre enseignants et chercheurs appartenant à diverses institutions – s’efforce d’approfondir, par des études de cas et un examen critique des camps en présence, quelques-unes de ces problématiques.