Alors que l'historiographie insiste généralement sur l'antagonisme franco-allemand qui aurait dominé la période allant de 1870 à 1918, analyser à nouveaux frais cette « inimitié héréditaire » permet de souligner les contacts, les liens et les échanges qui rapprochaient les deux pays.
En réalité, les relations franco-allemandes étaient bien plus ouvertes et les interdépendances bien plus fortes que ce que l'on a l’habitude de penser. La modernité a en effet posé aux États et aux sociétés des défis comparables, que leurs réponses aient emprunté des voies analogues ou différentes. La Première Guerre mondiale a eu beau remettre au premier plan les antagonismes nationaux, les deux pays ont conservé des similitudes et traversé des expériences communes liées au conflit, même si celui-ci a débouché sur des divergences de vécu, de perception et d’interprétation de part et d’autre du Rhin.