Au milieu des années 2000, l'UMP connaît deux phénomènes concomitants : N. Sarkozy, pourtant marginal à la création de l'UMP en 2002, est désigné président de ce parti en 2004, avant d’être élu président de la République en 2007 ; dans le même temps, et tandis que les partis de gouvernement peinent généralement à recruter, l’UMP connaît une augmentation importante du nombre de ses adhérents. Tiré d’un travail de thèse, cet ouvrage propose de revenir sur la dernière grande mobilisation partisane de droite et ses effets sur le local. Il met l’accent sur le rôle essentiel du parti dans la construction d’une légitimité de présidentiable à droite. Il montre comment la direction du parti a développé une rhétorique modernisatrice et des outils managériaux inspirés du monde de l’entreprise pour recruter de nouveaux adhérents. À partir du cas exemplaire de la fédération du Nord, ce travail analyse les effets de cette mobilisation sur le recrutement, l’engagement et les hiérarchies locales.
Introduction. Pour une sociologie des mobilisations partisanes
I. Les mobilisations modernisatrices a droite : une antienne ancienne
II. De la « modernisation » de la droite a l'analyse d’une mobilisation managériale-modernisatrice
III. Une analyse des relations entre anciens et « nouveaux adhérents »
IV. Une enquête de terrain, localisée et monographique d’une mobilisation nationale
V. La droite dans le Nord : les spécificités historiques d’un terrain
VI. Une étude en cinq étapes
Chapitre 1. De l’UMP « chiraquienne » à l’UMP « sarkozyste » : mobilisation managériale-modernisatrice et construction du leadership
I. Conquérir le parti « par le bas » : une stratégie initiée d’« en haut »
II. Le travail organisationnel de légitimation du leader par « la base »
Conclusion du chapitre 1
Chapitre 2. Le renouvellement sociologique de la fédération du Nord
I. L’engagement d’une « nouvelle génération »
II. L’affaiblissement des liens avec les réseaux de droite locale
III. Les matrices professionnelles et syndicales de l’engagement
IV. La scolarisation dans des univers gestionnaires et managériaux
V. L’horizon national de l’engagement
Conclusion du chapitre 2
Chapitre 3. Méritocratie et engagement militant
I. Les nouveaux militants : des nouveaux adhérents d’un autre type
II. Le parti perçu comme un espace de promotion sociale
III. L’activation partisane de dispositions à l’entrepreneuriat
IV. La méritocratie a l’épreuve des expériences militantes
Conclusion du chapitre 3
Chapitre 4. Une redéfinition managériale des rôles de cadres fédéraux : entre légitimation de soi et réenchantement du travail militant
I. Légitimité militante et légitimité experte : l’exemple des charges de mission fédéraux
II. Fermeture sur l’entre-soi militant et ouverture vers les « extérieurs » : l’exemple des charges de mission à l’informatique
III. Militer pour le « local » ou militer pour le « national » : l’exemple des équipes de responsables Jeunes populaires
Conclusion chapitre 4
Chapitre 5. Des autorités fédérales entre loyauté et résistances
I. La réaffirmation d’une norme de loyauté
II. Les raisons de la colère des cadres fédéraux
III. Des pratiques contestataires limitées
Conclusion du chapitre 5
Conclusion générale
I. La mobilisation sarkozyste a l’aune de la modernisation des partis
II. L’instauration d’un ordre partisan présidentialise
III. La « modernisation managériale » : une innovation obsolète ?