Entre 1954 et 1962, la Côte d'Opale envoie des milliers de ses enfants « maintenir l'ordre » en Algérie, une terre largement inconnue de la partie la plus septentrionale de la métropole. Parmi ces jeunes, 378 ne reviennent pas. Comment les habitants du littoral ont-ils vécu et ressenti au quotidien cette guerre ? Partis politiques et syndicats, principalement de gauche, chrétiens et enseignants s'investissent contre la poursuite du conflit. Mais des engagements marginaux existent aussi en faveur de l'OAS et du FLN. Le littoral accueille favorablement le retour au pouvoir du général de Gaulle, tant la IVème République est discréditée. Dans les moments de crises graves, en mai 1958, en janvier 1960 ou en avril 1961, le soutien à l'action du général de Gaulle est très affirmé. Pour faire face à la douleur des familles endeuillées ou séparées, les instances officielles se manifestent pour tenter d'apaiser ou pour maintenir un lien avec le jeune soldat appelé en Algérie. Les organisations caritatives, les comités locaux leur viennent en aide. Les liens économiques entre les ports de la Côte d’Opale et la principale colonie du pays sont également affectés par le conflit, mais ils perdurent, au-delà de 1962. L’installation de quelques rapatriés et harkis sur le littoral permet le souvenir de ce conflit et de son issue. Près de 50 ans plus tard, la prise de parole sur la guerre demeure difficile.
Introduction
Partie I
Des hommes et des femmes confrontés à la guerre
« Les petits gars de chez nous » sous le ciel d'AFN
Les jeunes du littoral partent pour l’Algérie.
Les conditions de vie là-bas.
Un sentiment de résignation.
Retours au pays
Les permissions, le retour des blessés.
Ceux qui ne rentrent pas…
Les difficultés à se réinsérer dans la vie quotidienne.
Des familles impliquées
L’absence au quotidien.
Communiquer avec l’absent.
Vivre avec un revenu en moins.
Partie II
Des hommes et des femmes qui prennent position
Actions et réactions locales
Les réactions aux événements nationaux.
Des actions collectives.
Des prises de position marquées.
Des milieux réceptifs ?
Les Églises.
Les intellectuels.
La population : des interventions spontanées ou encadrées ?
Des engagements marginaux
Des engagements en faveur du FLN.
Des engagements en faveur de l’OAS
La répression.
Partie III :
Les particularismes locaux face à la guerre d’Algérie
Calais, une municipalité qui devient favorable à de Gaulle
Une personnalité locale, Jacques Vendroux, fait basculer une municipalité socialiste.
Calais, de Gaulle et l’Algérie.
Un soutien sans faille ?
Boulogne-sur-Mer, Dunkerque, municipalités socialistes
Le poids de la gauche et la prépondérance des socialistes.
Une opposition plus franche à de Gaulle et au régime.
Mais un soutien à la politique du général de Gaulle dans les moments de crise grave.
Montreuil-sur-Mer, Saint-Omer et l’arrière-pays, plus conservateurs
Des résultats électoraux qui montrent un vote plus conservateur.
Des espaces géographiques et politiques divers touchés par la guerre d’Algérie.
Mais une unité dans l’approbation de la politique algérienne du général de Gaulle.
Partie IV :
Liens, Traces et mémoires
Faire face à la guerre
La douleur des familles.
Les organisations caritatives prennent le relais.
Des liens économiques qui se distendent
Les difficultés économiques liées à la guerre.
Lignes commerciales et ports à travers le conflit.
Les liens économiques dans la durée.
Mémoires et regards
Algériens et harkis sur la Côte d’Opale.
Paroles et souvenirs.
Conclusion
Annexe
Les sources
Bibliographie
Table des documents
Index