La révolution de 1848 a des origines politiques : le refus de la réforme électorale par le roi Louis- Philippe et son ministre Guizot. Or sous la monarchie de Juillet, la Chambre des députés avait aussi son mot à dire. Les députés étaient désignés par une minorité d'électeurs censitaires et accordaient leur confiance aux ministres du roi. Il s’est trouvé qu’en 1846, les élections législatives donnèrent au gouvernement une solide majorité parlementaire. Et celle-ci partagea les vues du roi sur la réforme électorale. Toute la question est donc de savoir si les élections ne furent pas corrompues et si ces députés une fois élus soutinrent Guizot sans menace ou intimidation. L’étude montre que l’osmose était profonde entre cette majorité et le gouvernement de Louis- Philippe au point qu’on peut se demander si ce n’était pas elle qui imposait ses vues à ce dernier. Aussi par dérision, la presse d’opposition qualifia ces députés ministériels de « satisfaits ».
Introduction générale
Chapitre I. Les élections d'août 1846, un triomphe conservateur incontestable
La campagne électorale de l'été 1846
Une approbation franche et massive donnée au cabinet Guizot
Les explications de la victoire ministérielle
Chapitre II. La Chambre des députés de 1846-1848, portraits de groupe
Un rassemblement renouvelé de générations
Les députés de la Chambre de 1846-1848 : une assemblée distinguée
« L’archipel parlementaire »
Chapitre III. Les députés et le travail législatif, un contrôle sans concession de l’exécutif
La commission parlementaire : rouage essentiel de la décision législative
Les débats en session plénière : théâtre parlementaire ou lieu de décision ?
Chapitre IV. Une majorité de « Satisfaits »
Une session 1847 qui s’ouvre sous les meilleurs auspices : les mariages espagnols ou la consécration de la diplomatie de Guizot
La majorité Guizot ou la prépondérance de la haute fonction publique d’État
Le cabinet et sa majorité : relation de séduction ou de domination ?
Chapitre V. La mentalité conservatrice
L’immobilisme comme politique
Le refus absolu de toucher à la loi électorale ou une aristocratie censitaire convaincue de son bon droit (mars 1847)
Une majorité moins monolithique qu’elle ne le paraît
Chapitre VI. Une dernière session fatale
Le leitmotiv de la corruption des mœurs
L’adresse de 1848 : une escalade dans la surenchère
La discussion du dernier paragraphe : une victoire à la Pyrrhus pour le cabinet Guizot
Épilogue. La fin de la Chambre des députés de 1846-1848 et de la monarchie de juillet
Conclusion générale
Sources et bibliographie
Index des noms propres