La « reconnaissance » est à l'ordre du jour de débats tant scientifiques que politiques. Depuis quelques années, la philosophie politique, sous l'impulsion notamment de C. Taylor, M. Walzer, A. Honneth, N. Fraser, fait une place importante à ce concept pour penser la manière dont les sociétés contemporaines « tiennent ensemble », alors qu'elles sont marquées par la pluralité des identités, la montée en puissance de l'individu et de la subjectivité. C'est à l'analyse concrète de processus de reconnaissance que s'intéressent les études sociologiques et anthropologiques proposées dans cet ouvrage. Elles mettent « à l'épreuve » les approches philosophiques de la reconnaissance au regard d'expériences situées et dans des contextes identifiés (immigration, mouvements alternatifs, exclusion sociale, relations aux institutions, droits civiques, action humanitaire). Elles questionnent également le sens de «la reconnaissance» dans des contextes nationaux variés. Au total, l'ouvrage propose moins une théorie de la reconnaissance qu'une méthode d'exploration de la reconnaissance comme figure morale et politique des sociétés contemporaines.