Cette étude de socio-histoire du politique analyse les réseaux du Parti Apriste Péruvien (PAP) et d'Action Démocratique du Venezuela (AD). Elle se penche sur l’histoire des deux formations politiques traditionnellement considérées comme les plus importantes organisations partisanes dans leur pays respectif et figurant parmi les plus anciens partis latino-américains. Leur passé anti-impérialiste, leur caractère populiste, leur soutien aux projets d’intégration américaine ou le rayonnement de leurs chefs, Victor Raùl Haya de la Torre et Rómulo Betancourt, sont autant d’éléments qui leur confèrent une place de choix dans l’histoire politique du XXe siècle. Ce travail met en évidence les réseaux transnationaux issus des liens tant personnels qu’organisationnels des dirigeants des deux partis durant leurs premiers pas dans la vie politique et leurs exils successifs. À partir des exemples du Pérou et du Venezuela, il examine la formation entre 1920 et 1962 d’une culture politique spécifique au sein de la gauche latino-américaine, celle des partis populistes apristes, en rendant compte d’une dynamique d’interdépendance sociale entre les individus, mais aussi d’un processus d’internationalisation de l’action collective qui produisit une praxis contestataire de lutte contre les dictatures.
Introduction
1re Partie
Les règles d'un jeu politique transnational
Le temps de la formation politique
Le temps des premiers pas politiques contre le régime de Leguía (1919-1923)
L'émergence de résistances locales et transnationales contre Juan Vicente Gómez
Les logiques de l'action
La fabrique intellectuelle de l’anti-impérialisme latino-américain (1926-1930)
Le tournant idéologique de 1930
Les reconfigurations idéologiques en temps de Guerre froide (1948-1962)
2e partie
Emergence, professionalisation et institutionnalisation politique en exil
Émergence et reconstruction de réseaux sociaux en exil
Le réseau égocentré de Haya de la Torre (1924-1930)
Le réseau égocentré de Rómulo Betancourt (1928-1930)
Deux réseaux égocentrés en temps de crise et de réorganisation politique
L’institutionnalisation politique de forces contestataires en exil
De la dispersion aux politiques d’exil (1923-1939)
L’extension de l’arène politique locale (1948-1957)
Les discours des « Gardiens du temple »
La construction des symboles de l’aprisme
La construction d’une continuité générationnelle par Rómulo Betancourt (1948-1956)
3e partie
Du réseau au système d’action transnational
L’émergence d’un système d’action transnational (1924-1935)
L’APRA comme espace politique inter-organisationnel
L’émergence d’un réseau de coopération institutionnelle
La consolidation d’une famille politique (1948-1962)
La mise en place d’un réseau de résistance et de lutte contre les dictatures
La revue Combate comme vitrine populaire apriste
Conclusion
Annexe 1 – Glossaire
Annexe 2 – Chronologie
Sources
Bibliographie générale