Fondée en 1976 par Jean Bollack, la collection est aujourd'hui co-dirigée par Anne de Cremoux, Université de Lille et Manon Brouillet, Université de Picardie - Jules Verne.
Les interprétations d'œuvres anciennes ou modernes prolifèrent, s’accumulent, se contredisent et, souvent, s’ignorent. Cette pluralité, indéfiniment ouverte, se redouble immédiatement dans les justifications théoriques qui en sont données : chaque interprétation, si elle est forte, définit des critères de qualité avec leur hiérarchie, et par là se distingue des autres. D’où la question : une discussion peut-elle s’instaurer entre les positions ainsi constituées ? Est-on nécessairement renvoyé à une hétérogénéité radicale des points de vue, selon l’idée d’un perspectivisme actuellement répandu, ou, plutôt, de l’un à l’autre une argumentation se laisse-t-elle concevoir ? C’est-à-dire : un débat réglé, contradictoire et clarifiant peut-il s’instituer au sein des sciences de l’interprétation ? Une telle question s’ouvre déjà sur une autre, plus fondamentale : qu’en est-il des catégories sous-jacentes aux divers déchiffrements, des schèmes utilisés pour construire le ou les sens, en un mot de tout ce qui forme l’apparat critique des interprétations ? Que lit-on sous les lectures ?
L’exemple de la philologie classique montre trop bien qu’à faire l’économie d’un tel débat public, les interprétations, d’une école, d’un pays à l’autre, tendent à se poursuivre parallèlement chacune selon sa légitimité propre, dans une indifférence réciproque. Ne restent comme références communes que des objets, les textes, et des méthodes éprouvées d’édition et d’analyses critiques.
• ISSN : 2780-5301 (en ligne)
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