Les groupements de fonctionnaires se sont développés parallèlement au mouvement ouvrier, puis ont opéré leur jonction avec la CGT après la Première Guerre Mondiale. Ils se sont organisés face à la hiérarchie administrative et au pouvoir gouvernemental, à partir d'une idéologie prônant la participation démocratique à l'intérieur de l'appareil étatique. Entre les deux guerres, la représentation corporative des fonctionnaires (notamment dans la discussion des traitements) a été admise, de fait, par la plupart des gouvernements. Les syndicats de fonctionnaires finirent par représenter une force politique et sociale incontournable, qui structura peu à peu un système de fonction publique offrant des garanties de carrière codifiées. L'aliance des syndicats avec les parlementaires de gauche permit en 1936 et 1946 de conforter les conquêtes politiques et sociales jusqu'à leur donner force de loi. Mais ce système légal fonctionna surtout dans le sens qui renforcait le mieux l'appareil bureaucratique, et les aspects participatifs de fond ne constituèrent, pour une large partie, qu'un façade.