L'odorat est certes moins développé chez l’homme que la vue ou l’audition qui nous permettent de nous orienter dans l’espace. C’est pourquoi les sciences humaines ont jusqu’alors privilégié l’étude d’autres sens. Il est certes plus difficile de verbaliser une émotion à partir d’une odeur mais l’homme est en capacité d’en sentir des milliers et de les intérioriser avec une forte coloration affective : le « discours olfactif » lui permet donc d’exprimer son rapport au monde – adaptation ou aliénation – selon sa situation de communication. À la croisée des approches littéraire et info-communicationnelle, les travaux interdisciplinaires réunis dans cet ouvrage consistent à décrypter une rhétorique des senteurs. Dès lors, l’olfaction apparaît indispensable à la construction du sens et s’avère, enfin, un marqueur social équivoque.