Entre 1944 et 1960, les colonies de vacances deviennent en France un phénomène social majeur, concernant des centaines de milliers d'enfants et d’adolescents. Soucieux d’accompagner l’expansion de ces structures nées d’initiatives privées, l’État bâtit à leur encontre une politique spécifique et leur dédie une administration. Autour de la figure d’Étienne Bécart, celle-ci est en charge de règlementer le secteur, d’organiser son subventionnement, de structurer un système d’inspection et d’impulser une orientation pédagogique en s’intéressant notamment à la formation des cadres. Basé sur les archives de la Direction générale de la Jeunesse et des Sports, mais aussi sur des sources audiovisuelles originales, ce livre montre comment un service public des colonies se construit en prenant appui notamment, mais sans exclusivité, sur l’univers laïc, et en confrontant ses intentions généreuses à d’incontournables limites dans cette société française de la IVe République.
Introduction
Histoire d'une institution, 1870-1944
Un cas français ?
Les colonies de vacances de la IVe République
Les colonies, institutions de la société civile et objet politique
PREMIERE PARTIE
LES COLONIES DE VACANCES, UN IMPERATIF D’ÉTAT
Chapitre 1. Organisations, acteurs, convictions
Quelle administration pour la Jeunesse et les Sports ?
Un satellite de l’Éducation nationale ? L’indispensable innovation
L’administration des colonies de vacances
Les colonies comme une conviction
Chapitre 2. Reconstruire : les premiers pas d’une politique
Les « châteaux des colos »
Au temps du rationnement
Subventionner, mais comment ?
L’instauration d’un dialogue
Chapitre 3. Accompagner la croissance d’un fait social majeur
Le bonheur des enfants, un impératif moral et d’union nationale
La croissance des colonies
La question des subventions : un État incitatif mais regardant
Chapitre 4. Une politique volontariste
Les colonies des administrations et entreprises publiques : un État fusionnel ?
Les élèves-maîtres et les instituteurs au cœur des colos
Enfants d’Algérie
Soigner le rayonnement des colonies françaises à l’étranger
Entretenir les symboles : la présence de l’État
DEUXIEME PARTIE
UN AGE D’OR ?
Chapitre 5. Un secteur « vital » pour l’État
L’impératif hygiénique
L’aménagement des colonies, une approche hygiénico-pédagogique
Des observatoires sanitaires
Santé publique, Éducation nationale : à qui « appartiennent » les colos ?
Chapitre 6. L’État pédagogue
Besoins des jeunes, valeur éducative et innovation pédagogique
Activités et jeux : des inspirations
Un cheval de bataille : l’éducation psychique
Chapitre 7. La formation des cadres : un impératif
Diplômer
Les stages, « colonne vertébrale » des organismes de colonies
Former
Tensions
TROISIEME PARTIE
LE TEMPS DES INTERROGATIONS
Chapitre 8. Une difficile modernisation
La conquête des loisirs par les colonies ?
Le problème de la sécurité
Le sport, un impensé ?
La délicate question de la mixité
Chapitre 9. La diversification sociologique des colonies
Une « gentrification » des colonies
L’enjeu ouvrier
L’entrée dans une logique de l’offre, fin des colonies populaires ?
La question des colonies municipales
Les centres aérés, une solution populaire ?
Chapitre 10. L’État dépassé ?
Le financement des équipements, un parent pauvre
Les subventions de fonctionnement : l’asphyxie d’un modèle ?
Un système d’inspection à bout de souffle
La « bascule Herzog »
Conclusion
Méthode et sources
Travailler les archives institutionnelles : les fonds des archives nationales
Et faire une place à l’image : la richesse des documents audiovisuels
Sources imprimées
Bibliographie
Politiques, acteurs et éducation populaire
Politiques publiques
Politiques de la jeunesse et des sports
Acteurs et actrices
Éducation populaire
Jeunesse coloniale
Loisirs et sports
Corps, loisirs et plein air
Sport et éducation physique
Pédagogie, école et colonies
École, pédagogie et éducation nouvelle
Jeunesse, mouvements et organisations de jeunes
Colonies de vacances
Préoccupations sociales et éducation ouvrière
Sigles
Index
Noms propres
Sources audiovisuelles
Table des documents
La parole aux partenaires
DJEPVA
Fonds de dotation Françoise Tétard-CNAHES
Remerciements