Alors que la mobilité s'est affirmée depuis quelques décennies comme une valeur centrale des sociétés urbaines, elle fait désormais l’objet d’une injonction qui se manifeste dans tous les domaines, qu’il s’agisse des déplacements quotidiens, de la mobilité professionnelle ou de la mobilité résidentielle.
Cette dernière dimension de la mobilité est au cœur de cet ouvrage, dont l’ambition est d’analyser dans quelle mesure les mobilités résidentielles contribuent au creusement des inégalités sociales et territoriales et de discuter le rôle des politiques publiques dans les processus de mise en mobilité des habitants des territoires populaires. Dans un contexte de compétition entre les territoires, les mobilités résidentielles sont ainsi interrogées dans leur propension à renforcer les inégalités socio-spatiales, notamment entre les espaces qui sont en mesure de capter les populations les plus « désirables » et ceux qui au contraire ne parviennent qu’à accueillir les populations les plus « captives ».
Les mobilités résidentielles sont également analysées en lien avec les trajectoires sociales, mettant en avant les déterminants sociaux des choix résidentiels. Enfin, les contributions réunies dans cet ouvrage discutent les orientations des politiques publiques incitant à la mobilité des classes populaires. À cet égard, les contributions révèlent l’importance de l’ancrage et les formes de résistance à la mobilité des habitants des territoires populaires. Dans ce cadre, les politiques de rénovation urbaine étudiées offrent des illustrations particulièrement intéressantes des tensions comme des impensés des politiques tournées vers la mobilité résidentielle.
Introduction
Sylvie Fol, Yoan Miot, Cécile Vignal
Préambule
Les trajectoires résidentielles : un champ de recherche pour saisir le sens des mobilités
Jean-Yves Authier
PREMIERE PARTIE
LES MOBILITES RESIDENTIELLES : DETERMINANTS ET EFFETS SOCIO-SPATIAUX
Les choix résidentiels des ménages face à la crise du logement
Jean-Claude Driant
Les dynamiques urbaines au prisme des mobilités résidentielles longues
François Cusin
Les choix résidentiels : une approche par les modes de vie
Marie-Paule Thomas
DEUXIEME PARTIE
ÊTRE MOBILE SOUS CONTRAINTE, ETRE MOBILE PAR INCITATION.
REGARDS CROISES SUR LA POLITIQUE DE RENOVATION URBAINE
La trajectoire, une autre approche des effets de la rénovation
Christine Lelévrier
Peuplement et mobilité résidentielle dans les opérations de rénovation urbaine : garder les ménages du quartier ou attirer des ménages extérieurs ?
Émilie Saint-Macary
Les reconfigurations spatiales et sociales produites par le relogement : une analyse dynamique du Programme de Rénovation Urbaine de Tourcoing
Joël Meissonnier
Parcours des ménages concernés par le relogement dans les projets de rénovation urbaine
Sophie Lauden Angotti
« L'urbain » et « l’humain », une relation inégale ? Réflexions pratiques sur les opérations de rénovation urbaine
Élise Gassiat Henu
TROISIEME PARTIE
L’IMPENSE DE L’ANCRAGE FACE A L’INJONCTION A LA MOBILITE RESIDENTIELLE
L’ancrage local, une ressource pour les classes populaires des territoires désindustrialisés ?
Cécile Vignal
Ancrage, mobilités et régénération urbaine : les limites des injonctions politiques
Sylvie Fol, Yoan Miot
Vivre à Gambetta, l’ancrage local. Lorsque la proximité devient ressource
Martin Omhovère
Postface
« Bouge de là » ? La mobilité résidentielle comme mot d’ordre
Fabien Desage