L'époque, à savoir la modernité qui commence, si l'on veut, avec Mallarmé, dans le drame lyrique, inspirateur de musiques nouvelles, et se prolonge jusqu'à nous avec Paul Celan, habité par l'horeur du monde qui nous entoure, n'est pas seule à unir ici poètes, essayistes, dramaturges. Théoricien des littératures, connaisseur admirable de l'idéalisme allemand, du drame, de la poésie symboliste, Peter Szondi dégage l'épure et comme la ligne réflexive d'une création, intellectuelle s'il en fut. Ce livre reconstitue pour la première fois en France l'intention philosophique d'un Benjamin, tandis que, dans la forme achevée d'un autre essai, se trouve décomposée dans ses valeurs et son sens, l'écriture du plus grand, sans doute, des poètes allemands contemporains.
Peter Szondi est né en 1929 à Budapest, dans une famille juive hongroise. Déportée en 1944 à Bergen-Belsen, la famille réussit à gagner la Suisse. Après la guerre, il entame des études de philologie allemande et romane à l’Université de Zurich, notamment chez Emil Staiger. Dès sa thèse de doctorat « Théorie du drame moderne », parue en 1956, il a trouvé une audience élargie dans le monde intellectuel et culturel.