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Dramaturge déroutant, Harold Pinter présente des personnages dont la motivation paraît souvent insaisissable. Daniel Salem montre que leur comportement symptomatique peut toujours être dépisté méthodiquement. En faisant appel à une théorie nouvelle du fonctionnement psychique, il explique clairement comment Pinter, dans toutes ses pièces, démasque l'imposture de ses personnages et exprime à son insu une symbolique de la culpabilité refoulée. Pourquoi Pinter écrit-il? Que nous montre-t-il exactement? Comment s'y prend-il? Quel est son pouvoir d'ébranlement? L'essai de Daniel Salem répond à ces questions avec précision en intégrant l'oeuvre de Pinter à sa carrière, à son évolution personnelle, à sa vision de la vie. Pinter ne parle que de l'angoisse parce que c'est l'angoisse qui le fait parler. De même, la masque porté par ses personnages, utilisé pour cacher l'angoisse qu'ils refusent de reconnaître et de dissoudre, devient inéluctablement la manifestation visible de cette angoisse: le masque de la vérité.
Né en 1935, maître-assistant d'anglais à l'université de Paris XII, Docteur d'Etat, Daniel Salem a été journaliste pendant dix ans au Service Français de la BBC à Londres. Il est l'auteur de deux essais, Harold Pinter, dramaturge de l'ambiguïté (Denoël, 1968) et La Révolution Théâtrale Actuelle en Angleterre (Denoël, 1969), d'une traduction, Le rêve de Pierre Lhomme de Bernard Kops (Gallimard, 1972) et de plusieurs études sur le nouveau théâtre anglais.